À quand une visite d’État du Président américain à l’Union européenne ?

, par Le Bureau national des Jeunes Européens - France

À quand une visite d'État du Président américain à l'Union européenne ?
Auteur : Justin Sloan

Il est d’abord édifiant de constater que M. Obama a attendu l’entame de son second mandat pour effectuer une visite d’État en Allemagne, pourtant première puissance économique de l’Union européenne et symbole d’une Union réunifiée. Jamais un Président des États-Unis n’avait mis autant de temps pour se rendre officiellement à Bonn puis à Berlin après la réunification. Le Président américain ne s’en cache d’ailleurs pas, la première des priorités diplomatiques de son mandat c’est l’Asie et en particulier la Chine et l’Inde !

L’explication est à chercher dans le manque d’interlocuteur crédible pour notre partenaire américain : M. Obama doit se lasser d’avoir à affronter la horde de chefs d’États et de gouvernements du vieux continent qui jouent des coudes à chaque sommet américano-européen, pour savoir qui sera pris en photo avec lui ou qui lui serrera la main. L’exemple de la négociation de l’accord de libre-échange actuellement en cours entre l’Union Européenne et les États-Unis le montre, les français veulent protéger leur industrie cinématographique, les britanniques leur place forte financière qu’est la City et les allemands éviter l’arrivée sur le marché européen du maïs transgénique américain... Cette désunion perpétuelle des européens fait traîner en longueur les négociations et fait perdre à l’Union européenne toute crédibilité. L’exemple de la conférence de Copenhague sur le climat en 2009 le montre, M. Obama avait discuté directement avec les chinois et les indiens en ignorant des États européens divisés.

Seule la mise en place d’un gouvernement européen uni et doté d’une diplomatie commune permettra d’inverser la tendance qui est apparue hier, très nette : l’Europe perd de plus en plus rapidement de son influence et de son intérêt sur la scène internationale. Cruel symbole, le Président Obama n’a ainsi jamais évoqué l’Union européenne lors de son discours d’hier ! Cette trajectoire n’est pourtant pas une fatalité ! Pour que nos valeurs puissent être entendues et défendues dans les prochaines décennies, il est indispensable que la visite d’État incontournable pour un Président des États-Unis devienne Bruxelles et non plus Berlin.

Si cette union politique n’est pas mise en place rapidement alors ces deux villes n’entendront bientôt plus du tout la voix d’un Président américain.

Vos commentaires
  • Le 20 juin 2013 à 22:47, par ApprentissageVie En réponse à : A quand une visite d’Etat du Président américain à l’Union européenne ?

    Il faut voir le bon côté des choses : l’Union Européenne est en train de s’harmoniser. Peut-être pour la première fois en France, nous avons un président de la République qui soit europhile. Pour moi c’est très net : par comparaison Nicolas SARKOZY était plutôt américanophile et europhobe (contre Angela Merkel par exemple).

    D’autre part, ils ont probablement compris, avec David Cameron, que critiquer l’Union Européenne ne signifiait pas progresser dans les sondages. J’en suis convaincu, tant que les fédéralistes montrent la voie, et qu’ils ne flanchent jamais, qu’ils se félicitent du chemin parcouru mais qu’ils ne se reposent jamais sur leurs lauriers, l’Union Européenne avancera vers son propre chemin. Car nous créons un chemin nouveau qui n’a jamais été tenté. Nous pouvons nous lamenter sur cette lenteur, mais aucune autre zone n’est autant intégrée : la Suisse, l’Islande et la Norvège sont déjà intégrées économiquement à l’Union Européenne.

    Imaginez : nous ne risquons plus la famine, nous sommes presque totalement ouverts au marché mondial, nous favorisons les langues régionales et nous n’écrasons pas les cultures européennes, nos partenaires profitent de nous comme nous profitons d’eux, nous sommes la région du monde la plus écologique, nous sommes la première économie mondiale, comme Airbus est le premier constructeur aéronautique, et les Etats n’ont jamais eu à payer d’intérêts aussi bas pour payer leur dette. Nous vivons dans un Etat

    Nous sommes faibles politiquement. Mais les Français ne sont pas les Allemands ou les Anglais ou les Espagnols. Nous avançons tout en préservant nos diversités : n’est-ce pas cela l’essentiel ? Bien vivre tout en rayonnant dans le monde.

    L’union politique est le prochain défit de l’Union Européenne, comme l’union économique en son temps. En moins de quinze, quelles formidables avancées il y a eu... Donc espoir, car la Grande Europe ne se fera en un jour. J’aimerais qu’elle aille au moins de l’Atlantique à l’Oural, bien que cela soit prononcé par le général de Gaulle.

    Les problèmes, nous les résoudrons au fur et à mesure de leur urgence. Hier, c’était la zone euro elle-même qui était en danger. Aujourd’hui, la situation s’est stabilisée même si quelques pays ont dû payer le prix de leur inconséquence (j’ignore pourquoi le Portugal a un problème économique, mais la Grèce, l’Espagne et Chypre avaient une économie très fragile).

  • Le 21 juin 2013 à 13:10, par Xavier Chambolle En réponse à : A quand une visite d’Etat du Président américain à l’Union européenne ?

    On a déjà la diplomatie de l’UE. Maintenant il faut supprimer les ministères nationaux. Ca n’a aucune allure !

    http://www.taurillon.org/Representation-diplomatique-de-la-Zone-euro,05116

  • Le 22 juin 2013 à 22:20, par ApprentissageVie En réponse à : À quand une visite d’État du Président américain à l’Union européenne ?

    C’est principalement par la diplomatie qu’un Etat peut s’illustrer. A mon avis, cela ne se fera pas avant au moins vingt ans, le temps que l’Union s’élargisse et s’approfondisse dans intégration...

    De fait, ce sont les Etat qui consentent à un abandon de souveraineté par un nouveau traité. Ils ne le feraient que par extrême nécessité : il est loin le temps de Jean Monnet. De plus, la majorité du droit voté et appliqué en France est fait par le Parlement européen. Quand on sait que c’est le droit qui règle notre vie, on voit un fédéralisme caché. Avant la crise, on disait de Bruxelles qu’il maîtrisait l’Union. Même la crise l’a fait oublier, c’est la BCE qui devait prêter aux Etats endettés.

    Le fédéralisme est en marche, il suffit d’ouvrir les yeux.

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