Ecologie et environnement au coeur des européennes de juin

Interview de Franziska Brantner, candidate pour le Parti Vert Européen en Allemagne

, par Laurent Nicolas

Ecologie et environnement au coeur des européennes de juin

Franziska Brantner est candidate pour les Verts allemands aux européennes de juin, dans la région (le Land) de la Rhénanie-Palatinat. Impôts européens, protection des petits pêcheurs, écocroissance : elle passe en revue les principaux enjeux de sa campagne aux européennes.

Le Taurillon : Qu’ont prévu les Verts pour mener une campagne véritablement européenne ? Allez-vous par exemple participer à des meetings dans d’autres pays que l’Allemagne ?

Franziska Brantner : Nous avons adopté un manifeste commun, c’est notre plateforme commune pour mener une vraie campagne européenne. Nous avons élu une formidable équipe, qui compte Daniel Cohn-Bendit, et qui fait campagne à travers toute l’Europe. On utilise les mêmes « gadgets » et j’invite mes homologues européens, surtout français, à venir faire campagne avec nous dans le sud de l’Allemagne où je me présente. Par exemple, la semaine dernière, Dan Boyle, secrétaire du Green Party irlandais, participait avec moi à un événement à Freiburg. Je fais pareil.

Le Taurillon : Les pêcheurs en France, mais aussi en Espagne, ont aujourd’hui beaucoup de mal à maintenir leurs activités à cause, selon eux, des quotas de pêche décidés par l’Union européenne. Quelles réponses les Verts peuvent-ils apporter à ces professions en grande difficulté ? Comment améliorer cette politique des quotas ?

FB : Nous pensons qu’il faut sauver les mers et l’aquaculture. Si nous continuons à surexploiter les mers, il n’y aura plus de pêcheurs d’ici quelques années parce qu’il n’y aura plus rien à pêcher. De plus, nous défendons avec notre politique les « petits pêcheurs », nous pensons que l’industrie de la pêche qui profite de la politique actuelle a contribué à la surexploitation des mers. Il nous faut une réforme de cette politique, qui garantisse la survie de la mer et de la profession de pêcheur, pas de l’industrie qui ne voit que son profit.

Le Taurillon : Dans le journal Le Monde du 24 mars 2009, le ministre français de l’agriculture et de la pêche, Michel Barnier, tête de liste UMP pour la région Île de France, a fait une véritable profession de foi écologique en affirmant que " l’écocroissance (devait être) l’ambition de l’Europe de demain. ". Pourquoi voter pour les Verts alors que l’écologie est aujourd’hui au centre des préoccupations des principales forces politiques d’Europe ?

FB : Parce qu’il y a une différence entre une profession de foi et les actes. Nous sommes bien heureux que nos idées se répandent, c’est évidemment le but de la démocratie : convaincre. En même temps, nous voyons tous les jours que ceux qui prônent maintenant l’écocroissance l’oublient complètement quand ils doivent prendre des décisions. Par exemple, le Parlement européen a voté plusieurs résolutions pour donner une réponse européenne à la crise économique. Le groupe de monsieur Barnier a refusé de conditionner l’aide au secteur automobile à des investissements dans des voitures qui consomment moins d’essence. Mais l’écocroissance appelle autre chose : utiliser les investissements actuels pour la construction d’une industrie plus écologique, moins polluante et plus respectueuse de l’environnement.

Nous ne sommes pas seulement convaincus du concept d’un « Green New Deal », mais nous avons œuvré dans cette direction depuis des décennies. Aux électeurs de voir la différence entre les mots et les actes.

Aux électeurs de voir la différence entre les mots du PPE en matière d’écologie, et les actes des Verts

Le Taurillon : Quelles sont vos propositions pour tirer profit du potentiel d’emploi et de croissance induit par le développement des technologies vertes ?

FB : Le secteur des technologies vertes est vaste. La croissance de nouveaux emplois en Allemagne par exemple se concentre dans ce secteur. Les champs les plus importants sont les énergies renouvelables, les énergies efficaces et les économies d’énergie. Mais pour favoriser d’avantage ces emplois verts, il nous faudrait utiliser les plans de relance pour des investissements dans ce secteur. Actuellement, ceci n’est pas fait. Le pourcentage des aides qui va dans ce secteur est seulement de 13 % en Europe - loin derrière la Corée du Sud, la Chine et les Etats-Unis.

Au niveau européen plus précisément : investissements communs dans la recherche, investissements dans les grands projets, une infrastructure de réseaux d’énergie commune qui facilite le transport des énergies renouvelables.

Le Taurillon : Quelles doivent être les grandes orientations du budget de l’Union européenne pour les 5 prochaines années ?

FB : Nous souhaitons changer la politique budgétaire : à moyen terme, notre but est de financer le budget européen par des impôts européens. Aujourd’hui, par exemple, l’assiette pour la taxation du pétrole est communautaire et harmonisée avec des taux d’impôt minimaux pour chaque État membre. Une partie devrait alimenter le budget de l’UE. Un deuxième moyen de financement direct de l’UE serait l’impôt sur la transaction financière, par lequel nous taxerons les entreprises financières qui profitent très fortement du marché européen commun.

Financer le budget par des impôts européens

À cela s’ajouterait une taxation européenne de kérosène. Ces revenus pourraient entièrement financer le budget de l’UE. De cette façon, il deviendrait stable et fiable. Nous voulons accroître les investissements dans le domaine de la protection du climat, dans les zones rurales, dans la recherche et dans l’éducation. Des sommes énormes s’engouffrent chaque année dans la politique agricole commune : 54 milliards d’euros en 2008. Nous voudrions les réallouer aux zones rurales et les lier à la performance sociale et écologique.

Illustration : Photo de Franziska Brantner

Source : Site de Franziska Brantner pour la campagne des européennes

Vos commentaires
  • Le 15 mai 2009 à 05:53, par Martina Latina En réponse à : Ecologie et environnement au coeur des européennes de juin

    Oui à la SOCIETE POLLEN proposée par D. Cohn-Bendit dans son récent ouvrage intitulé « Que faire ? » ! Oui à une politique écologique du bassin MEDITERRANEEN, comme la suggérait récemment Dominique Baudis sur TV5 Monde : dans le cadre de ces 5 % de surface marine se concentrent 30 % du commerce et du tourisme mondiaux, à la suite du mouvement déclenché par la petite EUROPE mythique sur L’EUROPE réellement jeune grâce à elle. Oui enfin à une harmonisation des actions EUROPEENNES pour la protection de l’environnement et pour la promotion de L’ETRE HUMAIN : il y va de la justice et de la paix dans le monde.

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