Enseignement supérieur et Europe

Erasmus Mundus : l’avenir de l’enseignement supérieur européen dans le monde

, par Grégoire Guillard

Erasmus Mundus : l'avenir de l'enseignement supérieur européen dans le monde

L’Union européenne a lancé en 2003 un programme de coopération et de mobilité dans le domaine de l’enseignement supérieur intitulé « Erasmus Mundus », dont l’objectif est de promouvoir l’Union européenne en tant que centre d’excellence de l’apprentissage à l’échelle mondiale. Visant ainsi à soutenir l’organisation de masters européens de très haut niveau et à accroitre la visibilité et l’attrait de l’enseignement supérieur européen dans les pays tiers, la première version du programme arrive à terme en 2008.

Contexte de l’enseignement supérieur en Europe et dans le monde

Le contexte international justifie une intervention de dimension européenne : la mobilité des étudiants au niveau international s’accroit constamment, passant de 1,8 millions en 2001 à 7,2 en 2025, dont 70% en provenance d’Asie. Les pays les plus attractifs sont les USA (23%), l’UK (12%), l’Allemagne (11%) et la France (10%) puis l’Australie et le Japon. L’Europe accuse un retard global par rapport aux USA en termes de nombre de doctorats décernés ou sur la question de l’emploi des chercheurs. Par ailleurs, seul un petit nombre de pays européens attirent en fait les étudiants étrangers. Le déficit est aussi en termes de perception : tandis que les USA sont mieux considérés en termes d’innovation et de compétitivité, la diversité linguistique et la fragmentation des systèmes d’enseignement en Europe constituent des freins. Toutefois, l’Europe garde des atouts en termes de culture, de sécurité, d’accès à l’enseignement et de coût des études.

Bologne, Prague et Berlin

Lancé initialement par la France, le Royaume Uni et l’Italie en 1998, le « processus de Bologne » désigne la volonté politique conjointe de 29 ministres de l’Education européens qui ont signé à Bologne, en juin 1999, une déclaration visant à réformer les structures des systèmes d’enseignement supérieur nationaux. Chaque pays signataire s’engage à réformer son propre système d’enseignement supérieur pour créer une convergence globale au niveau européen.

Ce processus vise donc à mettre en place un espace européen de l’enseignement supérieur à l’horizon 2010 à travers trois objectifs principaux :
 l’introduction d’un diplôme de premier cycle et d’un diplôme de second cycle dans tous les pays, avec un premier cycle d’une durée minimale de 3 ans,
 l’introduction d’un système de transfert des crédits (ECTS),
 l’élimination des derniers obstacles à la mobilité des étudiants et des professeurs.

Ses objectifs ont été complété par un déclaration dite de « Prague », adoptée en 2001 qui inclut des thèmes clés : la formation permanente ; la participation des étudiants ; l’attractivité et la compétitivité de l’espace européen d’enseignement supérieur par rapport à d’autres régions du monde. En 2003, à Berlin, les gouvernements ont mis l’accent sur certaines priorités : adopter un système basé sur deux cycles principaux (Bachelor-Master) et améliorer le système de reconnaissance des diplômes et des périodes d’études ; tisser des liens plus étroits entre l’espace européen de l’enseignement supérieur et l’espace européen de la recherche ; réaffirmer que l’enseignement supérieur est à la fois une question d’intérêt public et que la dimension sociale du processus de Bologne est importante ; accentuer la participation des organisations universitaires et étudiantes.

Qu’est ce que le programme Erasmus Mundus ?

La Commission européenne, au travers de sa première incursion dans le champ de l’enseignement supérieur en 1987 avec le programme de coopération universitaire européen, s’est saisi du rapprochement des gouvernements européens autour du Processus de Bologne pour lancer un nouveau programme soutenant la coopération internationale de l’enseignement supérieur. Erasmus Mundus, doté actuellement d’un budget d’environ 300 millions d’euros, s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie politique de l’Union européenne, dite de Lisbonne, qui vise à faire de l’Europe "l’économie de connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde » et plus précisément du processus dit de Bologne, qui vise l’introduction d’un diplôme de premier cycle et d’un diplôme de second cycle dans tous les pays, l’introduction d’un système de transfert des crédits (ECTS) et enfin l’élimination des derniers obstacles à la mobilité des étudiants et des professeurs. Concernant l’avenir de nos systèmes d’enseignement supérieur, la Commission a par ailleurs pris des positions au travers de communications (cf « Faire réussir le projet de modernisation pour les universités »).

Le programme actuel, lancé en 2003, s’articule plus particulièrement autour de 4 actions spécifiques :
 l’organisation de masters communs Erasmus Mundus, comprenant des cours intégrés de niveau « master » proposés par au moins 3 universités européennes (action 1),
 l’octroi de bourses aux étudiants et universitaires des pays tiers (action 2, 1 600 euros par étudiants entrants),
 l’organisation de partenariats entre établissements européens et tiers, impliquant le soutien aux étudiants européens souhaitant étudier à l’étranger (action 3)
 le soutien à des projets renforçant l’attrait international de l’enseignement supérieur européen (action 4).

Vos commentaires
  • Le 24 septembre 2007 à 11:38, par krokodilo En réponse à : Erasmus Mundus : l’avenir de l’enseignement supérieur européen dans le monde

    Je vous cite : « la diversité linguistique et la fragmentation des systèmes d’enseignement en Europe constituent des freins. », phrase clé que vous avez même surlignée en gras ! Mais vous auriez pu aller au bout de votre explication et le dire en clair : le but d’Erasmus mundus est bien de lutter contre cette diversité linguistique.

    Erasmus mundus est un des plus gros scandales de l’UE, c’est le cheval de Troie de l’anglais dans les sciences, un dispositif qui proclame au monde entier que la modernité et la science européenne sont anglophones. Avez-vous fait le bilan des programmes agréés pour Mundus en 2007, liste disponible sur Europa ? Environ 80% sont en anglais, et presque toujours uniquement dans cette langue, ce qui signifie que même en France, la plupart de ces cursus se font en anglais, en toute illégalité puisque selon la constitution la langue d’enseignement est le français. A quoi aboutit-on ? A ce que la France finance elle-même indirectement, par les subventions européennes, le développement de l’anglais dans les sciences et donc le déclin du français scientifique ! C’est David contre Goliath, mais avec David qui paye des cours de boxe à Goliath...

    Mieux vaudrait que chaque pays reçoive des subventions pour certains cursus mais continue de les faire dans sa langue, à charge pour chaque pays d’être attractif en offrant de bonnes conditions aux étudiants étrangers, alors qu’actuellement, les « petits pays » se sentent obligés de faire un Mundus en anglais, dans l’espoir d’être plus attirants ainsi.

  • Le 25 septembre 2007 à 18:48, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus Mundus : l’avenir de l’enseignement supérieur européen dans le monde

    Vous qui vous plaigniez qu’on ne cite pas les difficultés de l’Europe des langues... Et voilà que vous retombez dans vos travers : « le cheval de Troie de l’anglais ».

    Tout ce que vous dîtes n’est même plus intéressant tant c’est biaisé. Vous êtes à l’anglais ce que les gauchistes sont au capitalisme : vous posez parfois les bonnes questions mais vous n’apportez aucune solution et vous complaisez dans cette situation en fait.

    Vous pourriez tellement être lus intéressant !

  • Le 25 septembre 2007 à 19:49, par krokodilo En réponse à : Erasmus Mundus : l’avenir de l’enseignement supérieur européen dans le monde

    Cher Fabien, le bonjour, mais je vous retourne le « compliment », question réponses biaisées vous me battez largement ! Tout ce que j’indique est exact et vérifiable : il y a quelques temps j’avais regardé le détail de chaque programme agréé pour Mundus en 2007, dont la liste est sur Europa. Mais pour connaître le fonctionnement linguistique, il faut aller chercher ce renseignement sur chacun des programmes. L’avez-vous fait avant de me traiter gentiment, à mots couverts, de fanatique ou de maniaque du complot ? Le pourcentage que j’indique est le fruit de ces vérifications soigneuses, et barbantes je dois dire. Mais comme il est impossible de se procurer autrement ce renseignement… Cela vous est d’ailleurs confirmé par le témoignage des deux étudiantes dont vous indiquez le lien sur l’autre article, et que je connaissais : « L’ORS : La langue vous paraît-elle être un critère important pour le choix du master ? Keiko : Non, dans la mesure où les cours proposés sont en anglais. Mais il est ensuite selon moi indispensable d’apprendre à parler la langue des pays que nous visitons. Ne serait-ce que pour assurer notre quotidien : se déplacer dans la ville, faire ses courses, etc. Durant mon séjour en France je me suis efforcée d’apprendre les rudiments du français. » Cette étudiante qui aurait peut-être aimé venir étudier en français quelques années, a suivi chez nous des cours en anglais, et a appris trois bricoles de français… voilà l’avenir qui se profile derrière Mundus.

    Autre fait : Le tout récent « Rapport d’évaluation intermédiaire du programme Erasmus Mundus 2004-2008 » ne fait aucun bilan des langues dans lesquelles ces cursus mundus ont été faits ! Simple hasard ? Oubli fortuit ? Faute de frappe ? Erreur de secrétariat ? Bogue d’ordinateur ?

    « vous posez parfois les bonnes questions mais vous n’apportez aucune solution et vous complaisez dans cette situation en fait. » Je ne pose pas de questions, je montre des faits objectifs. Et j’ai proposé que ces mêmes subventions soient attribuées de façon beaucoup plus simple à des cursus d’excellence dans chaque pays, chacun enseignant dans sa propre langue. Mais je peux aussi poser des questions : sur le plan pratique, comment cela se passe-t-il ? Fait-on venir des anglophones natifs spécialement pour ces cours ? Oblige-t-on les profs à se perfectionner en anglais, sont-ils volontaires ? Seraient-ils contents de se voir piquer des places d’universitaires par des anglophones importés ? Pourquoi aucun journaliste à ma connaissance n’est allé enquêter sur place auprès des intéressés, élèves mais aussi enseignants…

    Je n’ai plus les références sous la main, mais une de nos grandes commis de l’état s’était pâmée d’admiration devant la vision d’une Europe où étudiants et enseignants circuleraient d’un temple du savoir à l’autre, comme au Moyen-âge on allait d’une faculté à une abbaye à la bibliothèque fournie. La référence au latin, langue auxiliaire commune de la connaissance était implicite et évidente. Alors, dans ce rêve actuel d’une mobilité europénene frénétique des travailleurs et des savants, à quelle langue est dévolu le rôle du latin ?

    Croyez bien que jouer les Cassandre sur le même sujet ne m’amuse guère (un peu quand même !), mais quand je vois l’intensité de la propagande en faveur d’Erasmus et de ses clones, articles dont tout esprit critique est absent, je me dis qu’il faut bien se dévouer, quitte à ce qu’on tape sur le messager, comme toujours. Pour le messager, je plaide coupable, mais pour le message, qu’ai-je dit qui soit inexact ?

    Allez, un petit compliment pour la route : au moins sur Le Taurillon, vous laissez la possibilité de critiques, d’avis divergents, parce que sur les télés ou les journaux, même prestigieux, c’est un sujet tabou, tous unis derrière la bannière de l’anglais. Quel journal a fait un dossier sur la problématique du protocole de Londres (vote demain si je ne m’abuse ?), lequel a fait un dossier sur l’anglais quasiment devenu obligatoire à l’école primaire, alors que pour la première fois en France, les parents ne choisissent plus ! !

    Erasmus mundus eût mieux porté le nom d’Erasmus world ! Un excès de pudeur, probablement. A la prochaine, see you later.

  • Le 25 septembre 2007 à 21:25, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus Mundus : l’avenir de l’enseignement supérieur européen dans le monde

    En fait, Krokadilo, ce que je reproche à votre argmentaire, c’est de donner l’impression qu’il y a une conspiration qui veut faire disparaître toutes les langues autre que l’anglais.

    Qu’il y ait un mouvement négatif à ce niveau, oui. Qu’il y ait des fainéantises, oui. Mais qu’il y ait un complot mondial de la World Company à ce « subject », non.

    Dénoncez le silence face à ce phénomène, pointez les manques de recul sur ce sujet... ne tombez pas dans l’extrême inverse, même si ce sujet vous tient (à raison) tellement à coeur.

  • Le 26 septembre 2007 à 11:52, par krokodilo En réponse à : Erasmus Mundus : l’avenir de l’enseignement supérieur européen dans le monde

    Si je donne l’impression d’une conspiration, c’est peut-être parce qu’il y a un complot ? Ouaf.

    Blague à part, je n’ai jamais utilisé ces expressions, mais une convergence d’intérêts de divers milieux suffit (économiques, monde du spectacle et de l’édition, enseignants et traducteurs d’anglais, médias, scientifiques en partie, etc.) ainsi que le lobbying qui va avec. Penser que le monde anglosaxon ne souhaite pas faire de l’anglais la lingua franca de l’UE est assez naïf à mon avis. Le fait que des médias comme le vôtre développent un vrai plurilinguisme n’empêche pas qu’à l’exception du juridique, l’ensemble des organismes de coopération des pays européens soit anglophone dans leur fonctionnement. Dans un article d’aujourd’huii sur Agora vox, j’ai mis une liste non exhaustive de ces organismes.

    Finalement, ce sujet nous renvoie comme toujours au plurilinguisme européen et, comme vous êtes parmi les rares à avoir traité ce sujet, y compris un forum, je ne développe pas, les lecteurs trouveront ces articles ici, sur la même page.

    Au fait, quel sera le fonctionnement linguistique du futur IET (Institut européen de technologie, nouvelle lubie heureusement contestée par nombre de scientifiques) ou EIT ?

  • Le 26 septembre 2007 à 12:39, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus Mundus : l’avenir de l’enseignement supérieur européen dans le monde

    Vous allez être content : les Jeunes Européens France ont signé une résolution le week-end dernier sur le besoin de diversité linguistique dans l’Union européenne...

    Ce sera publié prochainement dans nos colonnes. :-)

  • Le 22 avril 2008 à 17:28, par ? En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Bonjour, J’ai envie de dire ce que personne raconte sur les périodes erasmus. D’abord je souhaite préciser que je suis complètement d’accord dans le principe des échanges erasmus, mais en pratique, qu’est-ce que le programme erasmus ? Selon moi le programme erasmus tel qu’il est aujourd’hui est un énorme gachis d’argent. Très peu d’étudiants profitent réellement de cette expérience. La plupart vont à l’étranger pour boire et faire la fête. Pour avoir vu des étudiants erasmus dans plusieurs universités (Copenhague, Turin, Porto, Barcelone, Paris) je peux dire que les français restent entre français, les espagnols entre espagnols, etc.. Ils reviennent sans avoir appris la langue, sans lien avec le pays dans lequel ils ont vécu, et sans avoir appris grand chose. En effet, les cours sont presque facultatifs pour les étudiants erasmus, parfois les professeurs leur donnent les crédits sans même qu’il fassent les examens parce que ça leur donne trop de travail et puis « de toute façon ils ne parlent pas la langue » (ne sont-ils pas sensés être là pour l’apprendre ??). C’est une honte tout cet argent européen qui finit dans l’acaht de bières, dans les soirées,.. allez voir si vous ne me croyez pas.

    Au contraire je soutiens des programmes comme Leonardo qui eux permettent de travailler dans le pays et donc de s’imprégner de sa culture sans rester entre français et sans passer 6 mois ou un an à boire et se droguer à l’étranger !

  • Le 22 avril 2008 à 21:39, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    « Très peu d’étudiants profitent réellement de cette expérience. La plupart vont à l’étranger pour boire et faire la fête. »

    Tu te contredis complètement : s’ils boivent et font la fête, alors ils profitent pleinement de leur expérience ! L’aspect festif est essentiel dans ce genre de démarche.

    En revanche rester entre français, cela dépend beaucoup des conditions d’accueil et de l’intérêt de chacun. Les Jeunes Européens s’efforcent là où ils ont des sections, de nouer le contact avec les Erasmus pour leur permettre justement de rencontrer des Français.

  • Le 23 avril 2008 à 09:23, par Ronan En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Ce n’est sans doute pas la première fois qu’on traite les étudiants - tous les étudiants ?! - de drogués et d’alcooliques en puissance ; - )) . Il n’empêche qu’où voulez vous donc, une fois passée leur journée de lourd labeur, que nos expatriés « Erasmus » rencontrent les « indigènes » de leur âge ; sinon lors de sympathiques soirées parfois - euh - arrosées (mais pas forcément avec de l’alcool ; sinon avec modération, bien entendu...) ...

  • Le 23 avril 2008 à 12:46, par Fabien Cazenave En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Cher anonyme...

    Il y a certes des points à améliorer à Erasmus, vous avez d’ailleurs plusieurs articles sur le sujet.

    Mais vous verrez aussi dans tous les témoignages apportés sur le site que c’est aussi un vrai plus dans un parcours « professionnel » (si on considère les études comme un des premiers pas).

    Alors ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain... surtout que votre expérience sur le côté « entre Français » peut aussi se transformer en « entre Erasmus ». Pour autant, j’ai eu l’occasion de rendre visite à des amis en Erasmus et rencontrer leurs amis européens et locaux.

    Cela dépend des personnes... mais comme l’a dit VXL, les Jeunes Européens - France font souvent des rencontres Erasmus pour permettre aux étudiants européens de s’intégrer totalement à la vie locale.

    Enfin, je me permettrais de vous signaler que l’alcoolisme estudiantin est malheureusement une constante partout quelque soit la nationalité. A La Rochelle par exemple, les jeudi-soirs sont souvent lesmoments des concours les plus bêtes entre amis avant de partir en soirée déjà « torché ». Et la bouteille ne fait pas la différence entre les nationalités pour séduire quelqun.

     :-(

  • Le 25 avril 2008 à 22:13, par Alex En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Il est vrai que tous les étudiants du monde font la fête et boivent beaucoup trop, pas seulement les étudiants d’ailleurs, mais est-ce juste de leur donner des bourses pour cela ? Il serait intéressant de faire une étude sur le nombre d’entre eux qui profitent d’Erasmus du point de vue intellectuel car il est sûr que du point de vue « bringue » tout le monde profite. Il serait aussi intéressant de tester leur niveau par rapport à celui de leurs camarades qui ne sont pas partis. Je sais que bon nombre des étudiants redoublent au retour de leur période erasmus. C’est normal de donner des bourses pour ça ?

  • Le 25 avril 2008 à 22:56, par Fabien Cazenave En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Je n’ai pas d’études précises à vous proposer mais je ne crois vraiment pas qu’il faille limiter les expériences Erasmus à de l’alcoolisme ambulant.

    J’avais entendu un président d’Université dire qu’il avait constaté plusieurs fois sur des élèves qu’ils connaissaient une nette amélioration des études de ceux-ci après un voyage Erasmus... Alors cela n’est que du subjectif mais vous mettez un peu vite de côté l’apport sur un CV (et dans le développement personnel) de ces voyages.

    Alors, vous le verrez en lisant les témoignages sur ce site, il y a des choses qui ne sont pas parfaites, mais la période passée à l’étranger est loin d’être une simple occasion de faire la fête.

    Le diplôme obtenu est important dans la construction du parcours d’un étudiant.

  • Le 26 avril 2008 à 08:15, par valery En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Sans compter que les soirées en questions permettent la formation de couples binationaux qui engendreront à leur tour des petits Européens !

  • Le 26 avril 2008 à 18:45, par Anne-Sophie Mahel En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Bonjour à tous, Je suis contente que la question ait été soulevée parce que c’est vrai qu’on parle essentiellement des aspects positifs de Erasmus. Concernant ce qui a été dit précédemment, je suis d’accord avec les uns et les autres. C’est à dire qu’un voyage, quel qu’il soit apporte toujours beaucoup, à la personne-même et aussi à son cv ! Erasmus est une très belle possibilité pour se faire des expériences, surtout quand on n’a jamais quitté sa ville.

    Malgrè tout il est vrai que parfois les situations en erasmus sont un peu dégénérées. Ca dépend beaucoup des personnes et de leur « sérieux ». Pour mieux me faire comprendre je vous fais part de certaines expériences vécues car j’ai été erasmus et beaucoup de mes collègues aussi.
     en médecine (ou des cursus semblables qui nécessitent beaucoup de travail) énormément d’étudiants qui reviennent d’erasmus redoublent leur année
     moi-même je suis un jour allée voir un des profs responsables de mon cursus en Angleterre pour lui demander la date d’un examen oral et il m’a attribué les crédits sans me faire passer aucune épreuve (!) Bien sûr j’étais contente, mais avec du recul je me dis que ce n’était pas bien sérieux (et je ne suis pas la seule dans ce cas..)
     je confirme aussi que dans la plupart des cas les nationalités restent beaucoup entre elles sans réel contact avec les anglais, très peu d’étudiants font l’effort de s’isoler des français, l’Homme est naturellement paresseux et c’est fatiguant de parler une autre langue
     mon copain, qui a fait erasmus dans une fac de sciences, avait deux heures de cours pas semaine (contre plus de 30 en France !)
     la plupart des erasmus vont dans des résidences pour erasmus qui ressemblent à n’importe quelle résidence puisque pleines de français
     concernant la fête et la boisson, c’est vrai qu’on se permet peut-être plus d’excès.. pour les fêtards naturels ça reste normal, par contre j’ai vu des coincés commencer à boire comme des trous en Ersmus (et parfois avec conséquences !)

    Donc en gros je regrette de ne pas m’être plus imprégnée du pays, de la langue et des études. Mon copain m’a avoué un jour d’avoir eu honte de recevoir une bourse pour 1 an de glandage ! Moi j’en arrive pas jusque là mais c’est vrai que la question peut se poser. Disons que sur un groupe de 8 amis partis dans 5 pays différents seuls 2 en ont profité réellement, ils ont bossé leurs cours, ils ont fais aussi la fête, ils ont gardé contact avec des gens du lieu, ils ont vécu avec eux et ce sont les seuls qui gèrent vraiment la langue ! Et tout ça parce que les erasmus étaient très très peu à cet endroit (une petite fac d’Allemagne). Et cette expérience les a tellement comblés qu’ils ont eu moins de « déprime-post-erasmus » que nous, habitués à rien faire de nos journées.

    Alors au vu de ça, peut-être que la solution serait de limiter les départs ? mais sur quels critères ? Peut-être aussi avoir un contrôle plus important sur les cours et les examens ?(ça ferait un rétro-contrôle pour qu’on fasse un peu moins la fête). Attribuer les bourses selon les résultats ? A voir.. Où à laisser tel que c’est...mais un jour ça va éclater(?) L’avenir nous dira, nous on en a profité, on verra pour la suite !

    ps : parfois les échanges internationaux au niveau lycée sont bien plus fructueux car les élèves sont très encadrés

  • Le 27 avril 2008 à 12:04, par Fabien Cazenave En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Anne-Sohie,

    Merci de votre témoignage... vous confirmez sur certains points les constats négatifs d’autres étudiants « Erasmus » parus sur ce site.

    L’un des problèmes d’Erasmus se trouve aussi dans le public touché... les étudiants qui peuvent partir sont trop peu nombreux, notamment pour les étudiants qui sont issus des classes les moins aisées.

    C’est pour moi la principale limite de ce programme actuellement.

  • Le 27 avril 2008 à 16:22, par Vincent Etienne (l’anonyme du début) En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    « Sans compter que les soirées en questions permettent la formation de couples binationaux qui engendreront à leur tour des petits Européens ! »

    Ah ok, c’est pour ça que l’Union Européenne dépense des millions d’euros ! C’est pour faire agence matrimoniale ! Je me passerais bien de payer les rencontres en soirées de petits étudiants gâtés ! Pas vous ? Je préfèrerais mettre des sous pour que les profs de langues au collège et lycée soient un peu moins nuls. Puis les meilleures expériences sur CV à l’étranger sont les stages et les boulots, les entreprises commencent à savoir que Erasmus = Club Med !

  • Le 27 avril 2008 à 20:08, par Valéry En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Vos commentaires étant peu sérieux et caricaturaux, les réponses le sont peu également.

    L’intérêt d’études à l’étranger pour un étudiant est indéniable à la fois sur le plan personnel, pour l’apprentissage des langues et pour un CV. Le nombre considérable de candidats pour ces programmes démontre l’intérêt qu’ils suscitent chez les étudiants.

    On ne construira pas l’Europe si les Européens se contentent de vivre coincés dans les bornes de leur seules frontières nationales. Les échanges et la rencontre avec les réalités d’autres États-membres est essentielle, ne serais-ce que pour éviter de n’avoir sur les enjeux européens qu’un point de vue franco-français.

    À partir de là, le vécu individuel de ces échanges est bien sur divers, mais la vision que vous avez de ces programmes est caricaturale et réductrice.

    De toute évidence vous avez un problème vis à vis des étudiants.

    Je suis d’accord avec vous pour dire que l’enseignement des langues européennes dans les collèges et lycée doit être très considérablement développé mais l’un n’empêche pas l’autre.

    Pour conclure je pense qu’il faut démultiplier les occasions d’échanges, et que le seul reproche que l’on puisse faire aujourd’hui à un programme comme Erasmus, c’ets qu’il ne touche qu’une trop faibel proportion d’étudiants.

  • Le 23 mai 2008 à 10:07, par Anonyme du début En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    « les soirées en questions permettent la formation de couples binationaux » ---> donc Erasmus = agence matrimoniale internationale..c’est bien ce que je dis, il n’y a là rien de culturel ! Les sites de rencontres internet alors sont moins chers et plus écolo puisqu’ils ne font pas déplacer des masses d’étudiants d’un pays à un autre. Et puis c’est sûrement un autre débat mais pourquoi vouloir à tout prix « engendrer des petits Européens » ? Quelle stratégies il y a là derrière ?

  • Le 30 mai 2010 à 15:03, par Romain En réponse à : Pourquoi personne ne dit la vérité sur Erasmus ?

    Bonjour,

    le dernier commentaire laissé à ce sujet date un peu, et je doute que quiconque réagisse à mon commentaire. Mais tout de même.

    Je tenais à préciser qu’il y a une grosse différence à mes yeaux entre partir à l’étranger dans le contexte d’échanges inter-universitaires sous le couvert d’une bourse Erasmus, et donc d’avoir le statut d’ « exchange student » et être étudiant dans l’un des Masters Erasmus Mundus, où vous êtes un étudiant comme un autre, qui doit faire ses preuves pour décrocher son diplôme.

    Il est vrai que dans le premier cas, les étudiants profitent beaucoup (parfois trop) du laxisme des universités d’accueil, cependant ces étudiants ont au moins le mérite de « faire la fête » avec des gens d’une autre culture (ceux qui restent entre eux ont bien souvent un niveau d’anglais médiocre, et, à mon avis, l’université « domestique » devrait soit limiter l’expérience Erasmus à ceux qui maitrisent la langue, soit trouver un moyen d’inculquer de manière intensive les rudiments d’anglais avant de les envoyer à l’étranger). Et puis, je pense qu’il arrive un moment où l’étudiant est supposé être assez mature pour réaliser qu’il est trop facile de « glander » pendant un an (alors que ses camarades restés au pays ont la vie dure) et d’espérer n’en ressentir aucune mauvaise conséquence. La solution n’est pas, à moins avis, d’arrêter les financements pour ce programme, mais plutôt que les élèves réalisent que de ne rien faire pendant un an leur retombera dessus.

    Le second cas, c’est-à-dire celui des Masters Erasmus Mundus, n’a en commun avec le premier que le mot Erasmus, puisque vous n’êtes plus considérés comme « exchange student », et les professeurs ne sont pas plus laxistes qu’avec des élèves autochtones. La seule différence avec un Master normal est que vous pouvez le suivre dans plusieurs universités tout au long des 2 ans et vous êtes inclus dans les programmes normaux des universités, tout comme les étudiants normaux.

    Je pense qu’il était important de faire cette distinction.

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