Retour d’Ukraine : une expérience de l’éducation non formelle

, par Fanny Dubray

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Retour d'Ukraine : une expérience de l'éducation non formelle

Vous pensez peut-être que passer une semaine en compagnie de 49 bénévoles dans un ancien pays soviétique revient à faire du tourisme ? Vous vous dites sûrement qu’on organise chaque année des dizaines d’événements internationaux qui n’ont pas le moindre impact sur leurs participants ? Que ce n’est pas un échange de quelques jours avec des militants fédéralistes qui changera quelque chose dans votre vie ? Je parie que si ! En tout cas, le « Kiev Youth [Ex]change 2011 » a vraiment changé quelque chose pour moi.

Membre active des Jeunes Européens - France depuis 2007, j’ai attendu cette année pour me lancer dans une telle aventure. Certes, comme de nombreuses personnes de ma génération, j’ai fait mes études dans un environnement international. En contact avec des jeunes du monde entier, j’ai dû m’ouvrir à d’autres cultures, d’autres façons de voir.

Pourtant, cette semaine en Ukraine était mon premier véritable échange international. C’est sans doute la raison pour laquelle j’y ai participé avec un tel enthousiasme, et la volonté d’en tirer le maximum tout en y apportant le meilleur de moi-même. C’est très certainement la raison pour laquelle cette expérience a eu un tel impact sur mon développement personnel et, je l’espère, sur mon action au sein de notre association.

Des compétences nouvelles

Malgré sa brièveté, cette semaine de formation intensive m’a permis de développer des compétences à la fois personnelles et professionnelles, et ce d’une façon que je qualifierais de « non formelle ». Le propre de l’éducation non formelle est de placer la personne qui apprend au centre du processus pédagogique.

Ce mode d’éducation est ainsi fondé sur un double principe : l’inclusion des « élèves » dans l’acte d’enseigner et la participation active de ces derniers dans le processus d’apprentissage. A cet égard, mon séjour à Kiev m’a permis de découvrir certaines méthodes qui permettent d’aborder des sujets difficiles à traiter sous l’angle purement formel, comme la citoyenneté, l’insertion sociale ou la participation à la vie publique.

Actuellement professeure dans l’enseignement secondaire, j’ai rapidement perçu le potentiel de telles méthodes en termes de compromis, d’esprit d’équipe ou de résolution des conflits. Je suis désormais convaincue de la valeur ajoutée que pourraient avoir de telles méthodes dans le cadre d’une formation scolaire ou professionnelle, et désireuse de les mettre en pratique dans mon travail.

Rencontres et échanges

Mais participer à un échange n’a pas seulement pour objet de développer de nouvelles compétences : l’enjeu en est aussi de nouer de nouvelles relations. Dans ce cas précis, je vous laisse imaginer notre petit groupe de cinquante bénévoles, tous actifs dans une association, réunis sept jours durant pour aborder la question du volontariat. Un brainstorming permanent !

En tant que membre du Bureau national des Jeunes Européens - France, cet échange fut pour moi l’occasion de partager des idées et des méthodes de travail. A titre d’exemple, la participation à une action de sensibilisation dans un orphelinat ukrainien m’a donné envie de chercher de nouvelles cibles, et d’élargir notre programme « L’Europe à l’école » à de nouvelles structures, comme les orphelinats.

D’une façon plus globale, ce séjour nous a permis d’enrichir notre réseau, dans la perspective de projets futurs.

Un véritable dialogue

Pour finir sur une touche plus personnelle, je dirais que l’un des points forts de cette expérience a été le glissement dans mon esprit du concept de « diversité culturelle  » vers celui de « dialogue interculturel  ».

Née en banlieue parisienne, j’ai grandi dans une sorte de melting pot, confrontée à différentes façons de voir et d’agir, mais aussi à la peur que ces différences pouvaient engendrer. Cette expérience m’a rendue terriblement attentive aux différences culturelles, que je perçois toujours d’abord sous un angle positif.

C’est ainsi poussée par le désir de découvrir d’autres cultures que j’avais souhaité participer au séminaire organisé par la JE-F Europe. Mais c’est un tout autre bilan que j’en tire aujourd’hui. Après quelques jours seulement, ces différences que j’avais recherchées m’ont finalement semblé bien insignifiantes.

Confrontés à de sérieuses difficultés logistiques, nous sommes parvenus avec une étonnante facilité à dépasser les fameuses « barrières culturelles » censées nous séparer. Les mêmes objectifs, les mêmes valeurs semblaient chaque fois nous rapprocher. Au-delà d’un simple concept intellectuel, notre commune appartenance au monde était devenue une réalité tangible, indiscutable.

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