L’Europe politique ne peut pas attendre

Communiqué de presse du Mouvement Européen - France

, par Mouvement Européen - France

L'Europe politique ne peut pas attendre

Le Mouvement européen - France respecte l’expression, par le peuple irlandais de son refus du Traité de Lisbonne, mais nous contestons la méthode qui consiste à organiser, sur des enjeux européens, des ratifications nationales séparées.

Cette méthode a produit le même résultat qu’en France en 2005 : nous avons encore vu un débat national trop éloigné des dispositions du traité, des leaders nationaux incapables de convaincre leur opinion, un suffrage qui mène l’Union européenne dans une impasse.

Le Mouvement européen - France rappelle que 18 pays représentant plus de 280 millions d’Européens ont déjà ratifié ce traité. La démocratie commande de tenir compte de leur vote. Plusieurs autres États membres qui n’ont pas encore ratifié ce texte ne vont pas tarder à le faire, notamment l‘Italie. Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a lui aussi confirmé son intention de mener à terme la ratification au Royaume-Uni.

A l’avenir le Mouvement européen - France souhaite que les méthodes de ratification placent les États membres hésitants devant leurs responsabilités. La solidarité impose non seulement des droits mais aussi des devoirs.

Comme la France qui a voté non en 2005, l’Irlande a largement profité de son appartenance à l’Union européenne, à la fois en termes financier et politique.

Le Mouvement européen - France souhaite une démocratisation en profondeur de l’Union, qui ne passe pas forcement par le recours à la démocratie directe. Il appartient au Parlement européen et aux Parlements nationaux d’être plus impliqués dans un certain nombre de questions fondamentales qui, malheureusement, à ce jour sont trop souvent traitées dans le huis clos du Conseil européen :
 la désignation des responsables européens ;
 les orientations budgétaires pluriannuelles, car la démocratie est née en Europe du consentement à l’impôt par les élus du peuples ;
 les frontières de l’Union européenne, qui déterminent l’appartenance à la Communauté.

Le Mouvement européen-France souhaite qu’une solution soit trouvée avec les Irlandais et l’ensemble des pays qui composent l’Union à ce jour ; néanmoins si un blocage durable existait, la question ne pourrait plus être éludée d’une refondation, dans le respect des principes de l’Europe communautaire. Tous les États membres de bonne volonté devraient être invités à y participer sans aucune exclusive, mais nul ne devrait pouvoir bloquer l’avancée des plus dynamiques.

Quelles que soient les difficultés internes de l’Union européenne, des défis majeurs, demandant de sa part une réponse rapide et une action forte, demeurent, comme le changement climatique ou l’émergence de nouvelles puissances.

L’Europe politique ne peut pas attendre.

Illustration : logo du Mouvement Européen - France.

Vos commentaires
  • Le 20 juin 2008 à 17:49, par Ronan En réponse à : L’Europe politique ne peut pas attendre

    Beaucoup d’ambiguités, de maladresses et de bizarreries dans ce texte :

    A l’avenir le Mouvement européen - France souhaite que les méthodes de ratification placent les États membres hésitants devant leurs responsabilités. La solidarité impose non seulement des droits mais aussi des devoirs.

    Qu’est-ce à dire ?! Qu’en déduire ?! Qu’en conclure ?! (Et comment terminer nous-mêmes cette phrase sans chute explicite ?!) Qu’un Etat membre à le devoir de s’incliner devant la majorité déjà exprimée ?! (puisque, à lire ce document, on pourrait encore le croire...).

    Pourquoi ne pas plutôt demander que les Traités entrent en application à la majorité qualifiée ?! Pourquoi ne pas dire plus clairement qu’un pays qui dit NON s’offre ainsi son billet de sortie ?! (alors : au revoir, et sans regret).

    Le Mouvement européen - France souhaite une démocratisation en profondeur de l’Union, qui ne passe pas forcement par le recours à la démocratie directe.

    Aïe, aïe, aïe : je n’ose pas imaginer comment une fin de phrase comme celle-là peut également être interprêtée dans certains milieux populaires (sinon comme une volonté délibérée de confisquer la décision et d’utiliser toutes les procédures possibles et imaginables pour mieux contourner l’expression populaire).

    Il appartient au Parlement européen et aux Parlements nationaux d’être plus impliqués dans un certain nombre de questions fondamentales qui, malheureusement, à ce jour sont trop souvent traitées dans le huis clos du Conseil européen : la désignation des responsables européens, les orientations budgétaires pluriannuelles, les frontières de l’Union européenne...

    A un problème politique (déficit démocratique, manque de transparence), on répond là par des arguties techniques sur l’implication juridique des Parlements nationaux, les obscures orientations budgétaires ou en ressortant du chapeau la thématique névrotique des "frontières"... La réponse maladroite ainsi proposée (ainsi formulée) est-elle vraiment à la hauteur des enjeux ?!

    Cela dit : Oui à des débats publics et télévisés du Conseil européen (et Oui à la fin du huis clos, Oui à la fin des négociations intergouvernementales secrètes et autres tractations de couloirs), Oui à un Président de la Commission vraiment représentatif du Parlement européen nouvellement élu. Oui à plus de pouvoirs pour le Parlement européen.

    Pour le reste, je suis d’accord : la nécessité d’une solution à trouver avec les irlandais (solution bancale et tristement peu satisfaisante : on va renégocier avec eux un codicile additionnel, leur redonner encore un peu de fric puis les faire revoter en les menaçant d’une exclusion...), la question d’une éventuelle refondation (une avant-garde ?! une Constituante ?!), le constat de leaders nationaux décidément incapables (imbéciles !) de convaincre leur opinion et le constat de l’actuelle impasse.

    Comme la France qui a voté non en 2005, l’Irlande a largement profité de son appartenance à l’Union européenne, à la fois en termes financier et politique.

    Et oui, l’UE actuelle c’est un peu "pique l’oseille et tire-toi". "On a tout dit là-dessus. L’Europe leur a fait des routes, des hôpitaux, des écoles, et maintenant qu’ils ont des quatre-quatre et des écrans plats ils se cassent en faisant un doigt d’honneur" (Cf. Philippe Val in « Charlie Hebdo », ce 18 juin ; page 3).

    En même temps, était-ce vraiment besoin de le rappeler ?! (sinon à vouloir absolument donner l’impression qu’on veut absolument laisser entendre que ce sont des ingrats...). Et même temps, malgré tout ça, les Irlandais n’étaient pas non plus « obligés » de voter « Oui » pour autant.

    Et si l’actuelle procédure de ratification des traités nous envoie dans le mur (et l’UE dans l’impasse), ne surtout pas oublier qu’elle a été choisie « telle » non pas par les seuls Irlandais mais plus surement encore par nos actuels dirigeants européens (ah : les cons !)...

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