Les systèmes scolaires européens

, par Marion Echaubard

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Les systèmes scolaires européens

Récemment, la réforme de l’Éducation nationale française a suscité débats et interrogations. Plusieurs questions ont été soulevées, telles que l’enseignement des langues, l’organisation et la répartition du temps de travail en semaine, les aides personnalisées… Mais que se passe-t-il en Europe ?

Récemment, la réforme de l’Éducation nationale française a suscité débats et interrogations. Plusieurs questions ont été soulevées, telles que l’enseignement des langues, l’organisation et la répartition du temps de travail en semaine, les aides personnalisées… Mais que se passe-t-il en Europe ?

Au-delà des critiques faites au système d’éducation national, et aux mérites du système de l’Etat voisin, qu’en est-il réellement ? Les évaluations internationales sur les compétences des élèves de 15ans (PISA) ont donné la première place de la Finlande et mis en avant les bons résultats des Suédois, renouvelant ainsi l’attrait pour les expériences de nos voisins. Une comparaison peut alors être faite entre ces différents systèmes afin d’en saisir les différences.

Une différence de systèmes

L’école unique des pays scandinaves (Suède, Norvège, Islande, Danemark, Finlande) est un système qui concerne les élèves, de 7 à 16 ans, suivant le même cursus en primaire et collège, dans une école unique, avec le même groupe-classe, et le même professeur principal. Mais, dès le primaire, les enseignants sont différents. Le redoublement est inconnu.

Le système de type sélectif des anglo-saxons, recherche la continuité dans le secondaire. Tout comme le modèle scandinave, l’acquisition de l’autonomie est privilégiée à celle des connaissances.

Le système de type germanique (Allemagne, Autriche, Suisse, Pays-Bas, Luxembourg), comprend une orientation divisée très tôt en trois filières : le Gymnasium, permettant la poursuite des études au niveau universitaire, la Realschule, menant à des études supérieures non universitaires et une formation professionnelle courte favorisée par les Hauptschulen.

L’image sociale des élèves orientés dans ce parcours est par ailleurs très valorisée. Cette division se retrouve de manière similaire en Pologne où sont distingués le lycée (3 ans), qui constitue une période d’enseignement secondaire qui se terminant par l’examen national de maturité (matura) et servant de base pour le recrutement à l’enseignement supérieur, les écoles techniques où l’apprentissage d’une durée de 4 ans se termine par le baccalauréat et enfin l’école professionnelle qui prépare surtout au travail technique au cours de l’instruction semestrielle spécialisée, dans le but d’assurer une meilleure adaptation aux besoins du marché du travail.

Le lycée/école technique supplémentaire, d’une durée de 2 ou 3 ans, est destiné à des diplômés des écoles professionnelles qui souhaiteraient continuer leurs études secondaires et obtenir le matura.

Le système de type latin (France, Italie, Espagne, Grèce), est caractérisé par une attention plus importante à l’acquisition des savoirs et connaissances. Ainsi, le système de contrôle des connaissances, des examens, des notes et même du redoublement y a une part plus importante que dans les autres systèmes.

Une différence de pratique

A l’exception de la Suède, l’accueil des plus jeunes est prévu à partir de trois ans en moyenne. La France et l’Espagne peuvent accepter les élèves plus tôt tandis qu’au Danemark, cet accueil n’est prévu qu’à partir de 5 ans. Par ailleurs, si en France et au Royaume-Uni l’accueil en maternelle s’inscrit dans un objectif pédagogique au sein des petites classes, l’objectif s’avère davantage ludique dans les autres pays.

En Pologne par exemple, l’éducation avant le primaire s’effectue à l’école maternelle accueillant les enfants à partir de l’âge de 3 ans, dans la limite des places disponibles. Néanmoins cette inscription n’est pas obligatoire. En revanche, une année de formation intégrée de préparation avant-scolaire est obligatoire : il s’agit de la classe zéro, avant l’entrée de l’enfant en classe primaire.

De même, certains pays comme l’Allemagne, l’Espagne, France, Italie ou encore Royaume- Uni, séparent école primaire/élémentaire et école secondaire/collège tandis que le Danemark et la Suède ne différencient pas le primaire du collège dans le cadre d’un enseignement de base.

Il existe aussi des différences linguistiques, notamment sur l’appellation du baccalauréat qui a ainsi ses équivalents : l’Abitur en Allemangne, le Bachillerato en Espagne, ou encore, le A-Levels au Royaume-Uni. Ces examens s’étendent sur deux à trois années et préparent à l’entrée dans le supérieur. La plupart des différences relevées ne se limitent pas aux seules questions de calendrier scolaire, d’orientations ou même de vocabulaire employé. Les systèmes scolaires européens se fondent des conceptions très variables de l’éducation.

Les questions soulevées par le système éducatif choisi varieront alors un pays à l’autre, notamment quant à l’utilité ou non du redoublement, l’encouragement de l’orientation précoce, le rôle de l’école, la centralisation ou la décentralisation, les rivalités public-privé, la sélection à l’entrée de l’université etc.

Par ailleurs, d’autres pays de l’Union européenne sont en phase de réforme de leur système d’éducation nationale, notamment dans un souci de conformité au processus de Bologne, prônant la construction d’un espace européen de l’enseignement supérieur avant 2010.

C’est le cas notamment de la Roumanie qui a été l’un des premiers pays d’Europe à rendre l’enseignement gratuit et obligatoire pour tous les enfants, car l’éducation du peuple a toujours été une priorité nationale. Ces transformations du système éducatif roumain recherchent la compatibilité avec le système éducatif européen.

Des éléments de convergence existant pourraient certainement conduire au moins à la construction d’un cadre européen de savoirs et de compétences. Cette hypothèse se fonde sur l’existence de systèmes éducatifs qui, bien que différents par certains aspects ont des objectifs communs tels que le souci de favoriser l’apprentissage des langues, les échanges des établissements avec l’étranger, comme on le voit avec le programme Comenius, s’inscrivant dans un cadre plus large d’ouverture de l’école vers le monde.

Illustration : Intervention Europe à l’école à l’université d’été des Jeunes Européens à Caen, septembre 2010.

Source : Michel Gelly

Vos commentaires
  • Le 9 juin 2011 à 15:43, par Krokodilo En réponse à : Les systèmes scolaires européens

    Dire qu’il y a un souci de favoriser l’apprentissage des langues est une présentation fallacieuse des faits : il y a surtout une volonté d’imposer l’anglais à tous, et le plus tôt possible.

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