Les succès remportés par l’UE sur les marchés internationaux de l’énergie ont marqué une ère de déclin pour les sources traditionnelles, ainsi que pour les grandes corporations de l’énergie. Les prix des sources traditionnelles d’énergie se sont stabilisés et les fournisseurs ont été contraints d’utiliser les seuls marchés restants pour les sources traditionnelles d’énergie.
L’UE, encore très dépendante des importations énergétiques extérieurs seulement il y a quelques décennies, a su écarter doucement mais sûrement la mauvaise posture stratégique où elle se trouvait, après avoir développé de nouvelles technologies qui se sont adaptées rapidement au marché dans un délai exceptionnel.
C’était en raison de l’hiver "sibérien" de 2016 avec ses millions de citoyens européens sans électricité et chauffage qui a sonné l’alarme quant à ce qui pouvait attendre les Européens dans l’avenir si l’Europe ne réagissait pas rapidement sur la question de ses besoins énergétiques. L’UE, qui importait encore plus de 80% de ses besoins énergétiques il y a 30 ans, n’achète plus aujourd’hui que seulement 35% des ressources énergétiques venant de l’extérieur et peut ainsi mener un dialogue d’égal à égal avec les pays qui sont ses importateurs majeurs.
La politique énergétique commune de l’UE a été mise en place en 2030, après une longue période d’hésitations sur le transfert de certains des pouvoirs étatiques au niveau du gouvernement européen. Les fortes oligarchies pétrolières et gazières sur le marché énergétique mondial, l’épuisement des sources traditionnelles d’énergies et les progrès technologiques du début des années 2020 ont beaucoup contribué à la réalisation d’une politique menée au niveau de l’Union européenne.
Sans nos précurseurs, l’équipe de négociation sur les questions énergétiques du gouvernement européen n’aurait pas pu réussir d’inclure la clause énergétique dans la Constitution Européenne. Les producteurs russes et algériens, qui utilisaient le chantage contre certains pays de l’UE pour qu’ils acceptent de payer au prix fort, ont dû admettre que le marché européen ne se soumettait pas si facilement.
Notre ministre européen des affaires étrangères, Mme Luciana, doit donc remercier la génération précédente qui était assez progressiste et qui a prévu les enjeux à venir.
L’auteure,Tina Fistravec (76 ans), a commencé sa carrière en tant que Conseiller sur les Affaires Européennes au Ministère Slovène de l’économie, dans le département énergie. Elle a travaillé par la suite à la Commission, "DG TREN". Elle avait par ailleurs fait son doctorat avec plusieurs ONG. Après avoir été le Chef de la Délégation européenne au Canada, elle retourne en Europe pour construire le noyau dur de l’équipe de la politique européenne de l’énergie à la Commission, travaillant en tant que conseiller personnel des commissaires. Rentrée en Slovénie pour diriger son institut privé de recherches environnementales « Kinetics », elle sert en tant que Conseiller du gouvernement avant de prendre sa retraite.
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