Pour le programme Erasmus

, par Traduit par Emmanuel Vallens, Richard Laming

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Pour le programme Erasmus

Après l’accord pour le moins insatisfaisant de décembre dernier sur le budget européen, il ne faut pas s’étonner si c’est vers le programme universitaire Erasmus que des yeux envieux se tournent pour faire des économies. Il faut résister à cette tentation.

Les chiffres dévoilés le 16 mars montrent que le programme n’a jamais été aussi populaire. La participation des étudiants s’est accrue de 6% l’année dernière et celle des enseignants de 13%. C’est un exemple concret de coopération européenne qui soit un succès magistral.

J’ai un faible pour le programme Erasmus, car il était l’objet de l’une des premières campagnes pro-européennes dans lesquelles je me suis engagé. L’université dans laquelle j’étudiais avait refusé d’y participer, et l’association des étudiants avait protesté. On nous avait répondu qu’il y avait déjà des accords bilatéraux avec des universités d’autres pays européens ; le nouveau programme n’était donc pas nécessaire. Mais toute l’idée d’Erasmus était d’ouvrir de nouvelles opportunités. Il devait ouvrir la voie à des échanges étudiants qui n’existaient pas encore, et surtout accroître le nombre d’étudiants pouvant participer. L’ancien système était acceptable pour les quelques privilégiés pour qui il avait été dessiné : le nouveau système devait bénéficier à de nombreux autres.

Et n’est-ce pas toute l’idée de l’UE ? Les avantages qu’elle procure doivent bénéficier à tous, pas seulement à l’élite traditionnelle. J’ai perdu le compte des eurosceptiques qui refusent d’être qualifiés d’« anti-européens » simplement parce qu’ils passent chaque été dans une délicieuse villa de Toscane. On peut raisonnablement critiquer l’UE et dire qu’elle ne fait pas assez pour faire diffuser les bénéfices de l’intégration européenne dans toute la société. Je le fais. Mais pour résoudre le problème, il faut réformer l’UE, pas la rejeter.

Le programme d’échange Erasmus en est l’exemple parfait. Les centaines de milliers d’étudiants qui partent vivre et étudier dans un autre pays pendant un an ne sont pas les seuls à en bénéficier : les universités et les villes qui les accueillent également. Le Vice-Chancellier d’une université anglaise m’a dit un jour que l’ambiance du campus avait changé et s’était considérablement améliorée, suite à l’apport d’étudiants étrangers. L’éducation est censée favoriser l’ouverture d’esprit : même ceux qui ne choisissent pas de partir à l’étranger la reçoivent chez eux et au sein de leurs amphithéâtres. Dans ma vieille université, les règles ont finalement changé et elle participe, elle aussi, au programme Erasmus. Le nombre d’étudiants venus d’autres pays d’Europe a grimpé en flèche, à l’avantage de tous.

Permettre à la prochaine génération de découvrir le caractère et la diversité de son continent, et à réaliser son potentiel. C’est exactement là le type d’investissement de long terme dans son propre avenir que l’UE devrait faire. Espérons que le programme Erasmus survivra aux coupes budgétaires.

(article traduit par Emmanuel Vallens, membre du Bureau national des Jeunes Européens - France)

Article publié dans l’édition de juin 2006 du « The Federalist Debate, Papers for Federalists in Europe and the World ».

Image : Affiche du film « L’Auberge espagnole » (Sources : IMDb).

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