Qu’elle est compliquée l’Europe des Nations !

, par Fabien Cazenave

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Qu'elle est compliquée l'Europe des Nations !

Enfin, la fumée blanche est sortie du sommet européen à Bruxelles : la Grèce est sauvée d’après tous les commentateurs.

Cette version des choses n’est pas totalement fausse : le politique donne enfin le La aux girouettes de l’économie perdues jusqu’à présent parmi les vents des rumeurs soufflés par les spéculateurs. Même si l’accord peut prêter le flan à la critique, nous avons enfin une vraie position européenne.

L’Europe dépend du bon-vouloir allemand… impulsé par la France

Enfin, Angela Merkel a donné son feu vert pour qu’une vraie décision d’aide à la Grèce soit prise. Il a fallu pour cela qu’elle accorde ses violons avec Nicolas Sarkozy dont on connait le goût pour ce genre de tour de force politique.

En attendant, nous avons été déstabilisés par l’incapacité européenne a prendre une décision en commun. Cela fait des semaines que tout le monde demande aux chefs d’États et de gouvernements de prendre position. Or sans l’Allemagne, ce n’est pas possible. Or, sans l’entrainement de la France, l’Allemagne succomberait à la tentation de se croire auto-suffisante économiquement.

Les citoyens européens bien loin des négociations diplomatiques

Toute la journée de vendredi dernier, les envoyés spéciaux des télévisions et des radios ont attendu la fumée blanche. Ils n’avaient aucune information à donner. Les négociations diplomatiques demandent le secret jusqu’au résultat final.

À la sortie du sommet, chaque reporter est allé à la conférence de presse de son représentant national, fragmentant les prises de positions. De toute façon, celles-ci sont communes puisque le texte obtenu est le fruit d’un consensus.

En attendant, les citoyens ne peuvent pas se sentir totalement concernés par ce sommet. En effet, les négociations avaient surtout pour objet de rassembler sur une même ligne les intérêts nationaux divergeants. C’est du reste ce qui explique qu’il a fallu des semaines pour aboutir à cet accord.

Or le citoyen, lui, ne peut se définir qu’en fonction d’orientations politiques et non pas d’intérêts uniquement nationaux. On le voit bien du reste dans la réaction des leaders socialistes. S’ils saluent tous l’accord, ils proposent d’orienter l’économie européenne vers la relance plutôt que le contrôle budgétaire.

L’Europe des Nations, cette Europe diplomatique, peut donc arriver à des petites solutions, pas à pas. Mais est-ce vraiment ce que les citoyens attendent de l’Europe ?

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Vos commentaires
  • Le 25 juillet 2011 à 15:34, par HERBINET En réponse à : Qu’elle est compliquée l’Europe des Nations !

    « Le passé n’est qu’un miroir où regarder le présent d’un autre oeil » . L’heure de vérité a sonné - un astre tomba en désastre. La zone euro balbutie une grammaire compliquée. La vision des architectes de la monnaie unique flambe, trébuche et trépasse. En déficit politique et citoyen, l’Europe est à la croisée des chemins. D’aucuns ne pensent que s’affaiblir dans la mondialisation tirerait un bénéfice pour les citoyens européens comme pour les emplois et la croissance de l’Union européenne. En revanche, une harmonisation des politiques monétaires et économiques ainsi qu’ une intégration renforcée des Etats membres assureraient un rempart contre la mondialisation sauvage. Sachant que la crise menace la souveraineté budgétaire de la zone euro, la solution pour enrayer la crise consisterait à la création d’un gouvernement économique européen. Avec pour optique le solde du marasme ambiant, la jeune élite plaide pour l’extension d’une palette d’instruments monétaires régulant les marchés qui spéculent sur les dettes publiques, pour une mise à disposition des ressources propres, pour une politique budgétaire intégrée et pour un fonds européen de solidarité. De peur que le rêve européen ne s’évanouisse, le crépuscule a pour origine la non dotation d’une gouvernance politique, puisque les architectes de la zone euro ont opté pour le pacte de stabilité et de croissance. En réponse aux multiples transgressions, Angela Merkel conceva un pacte de compétitivité relayant des pratiques de bonnes conduites économiques, sociales et budgétaires. Si la liberté permet l’épanouissement, si la créativité ajoute de la valeur, la régulation devient alors d’une absolue nécessité. Sans lyrisme, la génération de transition enjoint le réalisme politique et le fédéralisme de la construction européenne. Par exemple, la génération de transition plaide pour la restauration de la compétitivité des entreprises européennes, pour la lutte contre les délocalisations, pour une plus grande autonomie des régions avec une coopération accrue avec les autres régions européennes, pour autant elle s’oppose à la dérive irresponsable des déficits publics de l’Union européenne.

    Pierre-Franck HERBINET

  • Le 28 juillet 2011 à 18:00, par HERBINET En réponse à : Qu’elle est compliquée l’Europe des Nations !

    Les Lumières, l’art baroque, la finesse d’esprit, la saveur raffinée, la modernité de l’œuvre, l’audace des architectes, la couleur des sentiments, la présence lumineuse - une certaine idée de l’acception fédérale de la construction européenne est promue par la génération de transition, par les citoyens, par les politiques et par les agitateurs d’idées. Bien que défendues par les forts en thème, les douze étoiles n’ont de cesse de se ternir, la charge politique populiste vociférée par les eurosceptiques ayant de forts impacts sur les consciences des populations européennes. Dans ce monde globalisé en totale mutation, les transitions économiques accompagnent les bouleversements géopolitiques. Aussi nimbée de génie soit-elle, l’Europe est au bord du gouffre. Si l’ange mute en vampire, si la découverte devient macabre, l’opinion publique exprime son effroi. Comment renaître face à une telle frilosité des populations européennes ? A l’instar d’Andorre, de nouveaux États s’inscriront dans l’acception fédérale de la construction européenne, combinant convergence juridique de l’Union européenne et intégration économique au sein du marché unique, avec une autonomie sur certains points. Au service de l’intérêt général, l’Histoire européenne chemine par les sphères du droit, de la philosophie et de la politique au service de l’intérêt général. Eu égard « la satisfaction de l’intérêt de la communauté des citoyens dans son ensemble » , l’Union européenne fonde son action publique autant que sa légitimité en direction des 500 millions d’âmes européennes unies dans la diversité.

    Pierre-Franck HERBINET

  • Le 16 août 2011 à 10:13, par HERBINET En réponse à : Qu’elle est compliquée l’Europe des Nations !

    Mes aïeux connurent les sanglantes guerres mondiales. Le 9 Mai, nous eûmes la déclaration de Robert Schuman, le 18 Avril 1951, nous vîmes la création de la CECA, [...], le 1er Décembre 2009, le Traité de Lisbonne entra en vigueur. A l’aube du troisième millénaire, naquit le désenchantement de l’acception fédérale de la construction européenne. Bien qu’offrant son sein nourricier aux 500 millions d’Européens, l’Union européenne vit un manque abyssal de légitimité aux yeux d’une majorité d’eurocitoyens. La responsabilité historique de l’Occident dans le dérèglement climatique est un fait avéré, le productivisme en est la principale raison. Si vivre est un bonheur, survivre dans un cycle perturbé, court ou long, n’a aucun sens, mais il est hors de portée de sacrifier le destin des générations futures sur l’autel de l’irresponsabilité. Si les Lumières du XVIIIème siècle impulsèrent un courant humaniste, les temps mauvais l’édulcorèrent. Parmi les identités plurielles du village global, l’appel à une prompte rédemption est prié, pour une renaissance frappée du sceau fédéraliste et pour une vision humaniste pour le troisième millénaire. Si le poison du doute a pour incidence un mirage, en revanche la convergence de vues entre Européens menant à une coopération toujours plus étroite, façonnera notre miracle fédéral. Évanouissant l’euroscepticisme ambiant, la musicalité entonnée bat la mesure de la prochaine étape de la construction européenne. Connaissant les arcanes de la politique, héritière des Lumières, la génération de transition souhaite définir avec une pleine conscience de nouvelles normes, de nouveaux lieux, de réparer la responsabilité historique des pays industrialisés, d’imprimer sa marque de pureté, d’imprimer une vision holistique de l’acception fédérale par l’entremise de propositions et d’actions communes.

    Pierre-Franck HERBINET

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