Solidarnosc Express : unis dans la diversité mondiale

Retour sur le Solidarity express organisé à l’occasion des 25 ans du Prix Nobel de la Paix de Lech Walesa

, par Isabelle Pinzauti

Solidarnosc Express : unis dans la diversité mondiale

Une semaine, 200 jeunes, un projet, le Solidarnosc Express : partie intégrante des festivités du 25ème anniversaire du Prix Nobel de la Paix à Lech Walesa.

Le Solidarity Express, c’est un train rempli de jeunes intéressés pas les problématiques politiques et sociales, voyageant de Cracovie à Gdansk en passant par Varsovie...

Ceci sur les hauts lieux historiques de la lutte contre les régimes totalitaires, pour la paix et la liberté en Europe.

Un Voyage de Mémoire

Le Centre Européen de Solidarnosc avec le soutien du Ministère des Affaires étrangères polonais a décidé, il y a quelques mois, d’organiser un projet très original pour inclure les jeunes au cours des différents évènements liés aux festivités pour Lech Walesa, héros de la résistance anticommuniste. En effet il avait amorcé en 1980 la rébellion des pays d’Europe Centrale et Orientale contre le joug communiste de Moscou. Il n’était alors qu’un électricien lorsqu’il donna l’impulsion et participa aux différentes grèves dans les chantiers navals de Gdansk. Grèves inquiétant énormément les autorités communistes.

Lech Walesa est ainsi devenu la figure emblématique d’une Pologne qui a réussi à se libérer mais aussi en Europe la personnification même du premier évènement marquant le début de la fin de l’ère communiste.

Lech Walesa, un héros bien au-delà des frontières polonaises

Cet homme devenu par la suite premier Président de la République polonaise libre est encore très présent dans les esprits de polonais et Solidarnosc avec les valeurs de libertés qu’il véhiculait est encore d’actualité aussi bien en Pologne que dans le monde. C’est pour cela que, avec son énergie habituelle et ceux de tous les gens qui travaillent aussi bien à l’Europejski Centrum Solidarnosc qu’au Lech Walesa Instytut, il a voulu organiser une rencontre avec des jeunes rythmée par les évènements du passé mais aussi à propos du futur de ses valeurs intemporelles et universelles pour grand nombre de citoyens mondiaux.

« Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre. » Karl Marx

C’est bien pour éviter cet écueil que la première partie de notre voyage a été consacré à la visite de hauts lieux historiques que sont les camps de concentrations de Auschwitz Birkenau, les lieux liés à Jean-Paul II et ses mémorables visites en Pologne communiste à Cracovie mais aussi le musée de l’Insurrection de Varsovie ou encore les fameux chantiers navals de Gdansk. Lors de la Seconde guerre mondiale la Pologne et ses citoyens avaient du se battre contre le Nazisme et puis elle fut soumise au pouvoir communiste soviétique.

Solidarnosc s’est bien insurgé contre cela mais la religion catholique et son pape polonais Jean Paul II ont aussi aidé à faire entendre la voix de tous ces jeunes et moins jeunes bloqué au-delà du mur de Berlin. C’est pour se rappeler d’eux et de ces moments tragiques puis plus heureux que nous avons voyagés, observés mais aussi écouter les conférences de Georges Weigel nous retraçant l’Histoire mais surtout la portée de ces divers évènements de notoriétés mondiales.

Réflexion sur le futur : des jeunes et des Prix Nobels de la Paix

Shirin Ebadi, Frederik De Klerk, Adolfo Pérez Esquivel ou encore le Dalaï Lama ; voici certains des illustres personnages que nous avons la chance d’avoir vu à l’occasion des deux grands évènements finaux qu’ont été le Youth Forum et Solidarnosc pour le futur.

Parce qu’une fois que l’on a su appréhender le passé, il faut savoir se projeter dans le futur. A l’heure de l’Union Européenne et des libertés de circulation on a parfois tendance à oublier que dans certains pays tout cela est loin d’être acquis comme nous le rappelait nos amis de l’opposition biélorusse présent dans le voyage ou encore de grands dissidents comme Wladyslaw Bartoszewski.

L’Europe et les valeurs de Solidarnosc

Centre Européen de Solidarnosc

Comme le disait Lech Walesa, s’il racontait à son grand-père que de nos jours il n’y a plus de frontières entre l’Allemagne et la Pologne ou encore que l’on voyage sans visas, il aurait sans doute une crise cardiaque. Car nous oublions trop souvent la chance que nous avons de vivre dans un espace de libertés et de solidarité même si ce n’est pas toujours aboutis. Parce que la construction européenne, voulant garantir la paix en son sein après les boucheries des deux guerres mondiales, est une grande avancée, on comprend que les pays d’Europe Centrale à l’instar de la Pologne ont vu en 2004 l’élargissement comme une chance globalement malgré les désaccords incessants sur grand nombre de points.

C’est quand l’on écoute l’ancien président d’Afrique du Sud ou Mme Ebadi que l’on comprends l’importance des valeurs que défendaient Solidarnosc en 1980. Parce que ces valeurs ont encore besoin d’être défendues dans bon nombre de pays et il faut agir dans ce sens le rappelait bien Lech Walesa en conclusion de Solidarnosc pour le futur. Parce que l’Europe avec les droits et les libertés qu’elle défend a une voix à faire entendre dans la mondialisation incessante.

Une semaine multiculturelle de découverte ou l’importance de connaitre l’autre

La Pologne est un pays souvent méconnu qui renvoi à des souvenirs douloureux du passé. Varsovie souvent décrié pour sa grisaille ambiante et concurrencée par les beautés plus classiques que sont Budapest ou encore Prague.

A la découverte de la patrie de Jean Paul II

Grâce à ce voyage, bon nombre ont découverts la Pologne, le charme de ses villes, l’accueil et l’énergie des citoyens qui s’étaient engagés pour nous accueillir, la culture d’un pays fier qui a beaucoup souffert mais jamais disparu même quand il n’était plus sur la carte. D’autres, par l’échange avec des personnes de tout horizon, ont redécouverts un pays dont ils appréciaient déjà la littérature qui a toujours fait rayonner la Pologne même aux heures les plus ombres ainsi que l’accueil chaleureux de ses habitants.

Un pays que nous avons, chacun avec notre toile de fond, apprécié ensemble dans une atmosphère gaie, ouverte à l’échange mais surtout solidaire.

Solidarité et Union pour le futur

Sur le Solidarnosc Express : Israéliens, Français, Polonais, Néerlandais, Azerbaidjanais, Suisses, Belges, Russes, Mexicains, Géorgiens ( et j’en passe) chantaient ensemble « We live all in Solidarity, Solidarity… » [1]. Parce Solidarnosc dans le futur c’est nous, c’est vous, c’est tout ceux qui veulent continuer à défendre au quotidien, comme l’ont fait Lech Walesa , des libertés et des droits essentiels.

Tous persuadés que pour atteindre cet objectif ambitieux il faut se connaitre, savoir travailler ensemble et être unie dans la diversité et ceci malgré les divergences de points de vue lié à nos histoires diverses. Comme l’ont fait avant nous les participants de la Table Ronde du 5 avril 1989.

Illustration :
 logo du Solidarity Express.
 logo du Centre Européen de Solidarnosc.

Notes

[1sur l’air de la fameuse chanson « We all live in a yellow submarine... »

Vos commentaires
  • Le 23 décembre 2008 à 06:57, par Martina Latina En réponse à : Solidarnosc Express : unis dans la diversité mondiale

    Merci pour ce compte rendu large et lumineux ! La solidarité doit prendre toujours d’autres formes pour s’ajuster à une actualité sans cesse en mouvement, et surtout à la liberté indéfiniment sollicitée. Le film qu’ARTE a diffusé au mois de septembre dernier en hommage à l’action de SOLIDARNOSC, intitulé « L’Héroïne de Gdansk » et réalisé par V. Schlöndorff nous rappelle combien l’EUROPE d’aujourd’hui doit à ces révoltes héroïques, mais toutes simples, suscitées par une espérance plus forte que la misère qui muselle les peuples et plus puissante qu’un système brutal âgé de quelques décennies. Le réveil du fond d’une lourde indifférence et le courage qui secoue les épaisses pesanteurs ne caractérisèrent-ils pas la première EUROPE, celle qui s’appelait dans son peuple levantin SILLAGE-SOLAIRE ? D’après un mythe, elle traversa la distance et la mer, la peur et la nuit, emportée par un irrésistible et terrible Taureau ; on peut cependant constater, dans l’art comme dans la littérature, que cette figure d’EUROPE fonda symboliquement, mais réellement, l’EUROPE sur la navigation et l’alphabet nés comme elle en Phénicie, puis fut bel et bien adoptée par la future Grèce sous le nom de LARGE-VUE. N’est-ce pas cette audacieuse aventure que SOLIDARNOSC a prolongée, ou plutôt refondée, avec l’énergie que décuplent au creux de la servitude - et parmi tous les obstacles parfois invisibles à la liberté personnelle qui sont multipliés par les cloisonnements de l’indifférence - la recherche communautaire de la vérité, de la justice, ou l’obéissance à sa conscience, ou bien la foi dans l’amour et dans la délivrance annoncés (discrètement) par le tout premier NOËL ?

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