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2007 : l’Écosse vers l’indépendance ?

23 décembre 2006, 12:23, par Ronan

Comme expliqué dans cet article c’est non seulement là une hypothèse tout à fait réaliste mais également - tout à fait officiellement - un enjeu très clair de la campagne électorale des élections provinciales écossaises à venir de mai prochain.

Une question suffisamment importante en tout cas (au vu des sondages d’opinion écossais qui donnent le principe de l’indépendance vainqueur - non seulement en Ecosse mais aussi en Angleterre - et donnent le SNP loin en tête, une première...) pour que la presse britannique daigne titrer sur le sujet. (Nb : Et juste rappeler que le SNP est, aujourd’hui, le premier parti politique représenté au Parlement autonome, après le Labour).

La viabilité d’une éventuelle Ecosse indépendante dépendrait en fait surtout de ses ressources en hydrocarbures (de leur volume total) et de l’usage financier qui serait fait de telles ressources.

En effet, n’oublions pas que l’Ecosse est l’une des plus vieilles ’’nation’’ historiques de notre vieille Europe : elle a son Histoire propre, une longue expérience en tant qu’Etat indépendant ’’historique’’, son antagonisme historique séculaire avec l’Angleterre, ses frontières historiques bien délimitées (la ligne ’’Tweed (river) - Cheviot (hills)’’) qui sépare les deux ’’pays’’ depuis au moins le Moyen age, au XIVe siècle), sa culture propre, ses mythes (le monstre du Loch Ness, par exemple), ses héros historiques (MacBeth, William Wallace dit ’’Braveheart’’, Marie Stuart, etc), son patrimoine culturel et ses traditions culturelles bien spécifiques (d’Ossian et James Macpherson à Walter Scott), ses traditions musicales et sa gastronomie spécifiques. Bref : son identité collective revendiquée.

De même que son Eglise protestante autonome (la ’’Kirk’’ presbytérienne), ses propres timbres et sa propre monnaie (puisqu’émissions gérées de façon autonome de celles du reste du Royaume uni), son gouvernement et son Parlement autonome (restaurés depuis 1998) et sa capitale bien identifiée (Edimbourg). Ainsi que son drapeau national, ses armoiries, sa devise (i. e : ’’Nemo me impure lacessit’’, autrement dit ’’personne ne me provoque impunément’’), ses hymnes nationaux (i. e : le très officiel ’’Scotland the brave’’ des années 1950 et, plus récemment et plus officieusement, le non moins fameux ’’Flower of Scotland’’ de 1966), ses propres championnats sportifs et ses équipes nationales de foot comme de rugby (’’sports’’ nationaux les plus populaires).

N’oublions pas non plus que le ’’nationalisme’’ écossais n’est pas qu’une passade temporaire qu’on pourrait imaginer de nature ’’folklorique’’ mais bel et bien un phénomène culturel et politique qui s’enracine dans le temps. N’oublions pas qu’en 1952, lors de l’avénement d’Elisabeth II, s’étaient alors produits de nombreux ’’attentats’’ contre - notamment - les boites aux lettres (!) portant le monogramme d’une Reine qui - pour tout Ecossais qui se respecte - ne saurait être autre qu’Elisabeth 1ère du nom : la première souveraine britannique à porter ce nom là, la souveraine anglaise Elisabeth I - 1558-1571 - (et ennemie jurée de la très écossaise Marie Stuart) n’ayant effectivement régné que sur l’Angleterre honnie...

N’oublions pas le ’’God save the Queen’’ sifflé par les supporters écossais, lors de la Coupe du monde de football 1982 (puisque joué à mauvais escient, par erreur des organisateurs espagnols...). N’oublions pas non plus le soutien affiché depuis fort longtemps par quelqu’un comme Seann Connery à la ’’cause’’ indépendantiste. N’oublions pas également le succès local de ’’Braveheart’’, le fameux film de Mel Gibson (1995) sur les guerres d’indépendance de l’Ecosse (au tout début du XIVe siècle), film basé sur une biographie romancée de William Wallace, le héros national médiéval.

Une Ecosse qui a vécu également une longue expérience (même si elle fut décousue) d’autonomie politique dans le cadre des structures étatiques successives qui ont - depuis les XI-XII-XIIIe siècle - dominé l’archipel britannique, vivant alors en ’’Union personnelle’’ (i. e : un même souverain pour deux couronnes disctinctes) avec l’Angleterre (avant même la ’’fusion’’ de 1707) depuis au moins 1603 avec les Rois Stuart (à partir du règne de Jacques VI d’Ecosse - 1566-1625 - alors devenu James Ier d’Angleterre).

Mais soulignons que les indépendantistes et nationalistes écossais (contrairement aux nationalistes Anglais, de plus en plus tentés par l’idée de république...) ne remettent en revanche pas en question l’institution monarchique et accepteraient bien volontiers qu’un(e) Winsor monte sur le trône d’un éventuel Royaume d’Ecosse restauré. Et en cas d’indépendance écossaise future, c’est donc très vraisemblablement l’ancien schéma de l’ ’’Union personnelle’’ anglo-écossaise d’autrefois qui serait alors sans doute repris : l’actuelle souverain britannique restant Elisabeth II d’Angleterre (à Londres) mais devenant alors Elisabeth Ière d’Ecosse (à Edimbourg).

Voir en ligne : L’Ecosse sur wikipédia

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