On le sait, le football attire l’argent, beaucoup d’argent. Il ne vient plus seulement des sponsors et équipementiers traditionnels, l’heure est à la diplomatie par le sport.
L’Azerbaïdjan s’est également invité dans le foot depuis janvier 2013 et l’accord signé (pour seulement 12 millions d’euros) avec l’équipe de l’Atlético Madrid. Dans l’ombre des deux géants du Real et du FC Barcelone, l’Atlético n’était pourtant pas un pari gagné d’avance. Un an et demi plus tard, le club est à deux matchs de remporter un doublé historique Championnat d’Espagne – Ligue de Champions.
L’exposition médiatique est immense si l’on se fie aux données de l’édition précédente. La finale 2013 de la Ligue des Champions avait été diffusée dans 200 pays avec une audience moyenne de plus de 150 millions de téléspectateurs. Quatre-vingt-dix minutes au cours desquels les fans de football verront sur les maillots de l’Atlético « Azerbaijan Land of Fire ». Une promotion mondiale que cherche le petit pays du Caucase dont la visibilité à l’étranger n’est pas facile avec des voisins aussi importants que la Russie et l’Iran. Bakou souhaite montrer à tous que le pays est entré de plain-pied dans le XXIe siècle et que le qualificatif d’ancienne république soviétique n’est plus du tout d’actualité.
Une question de notoriété et de politique
Les autorités azerbaïdjanaises misent sur le sport pour créer un espace médiatique à leur pays et valoriser les réussites (croissance du PIB de 5,8 % en 2013, une dette équivalant seulement à 13 % du PIB). Le pays veut encourager les investisseurs étrangers et compte d’abord sur le sport pour se faire un nom. Une fois sa renommée bien établie et de saines fondations économiques solidement ancrées, l’Azerbaïdjan sera en mesure de développer une diplomatie beaucoup plus influente sur des dossiers qui lui sont chers (indépendance vis-à-vis des grandes puissances, règlement du conflit du Haut-Karabagh qui est sous occupation militaire de l’Arménie depuis plus de vingt ans etc.).
Le sport et le football en particulier mènent donc à tout. La diplomatie prend des accents sportifs comme l’a justement souligné Pascal Boniface, directeur de l’IRIS dans son ouvrage JO Politiques. Tout relève d’une logique finalement politique et Bakou en a conscience comme en témoigne sa tentative d’accueillir les Jeux olympiques d’été de 2020. Le pays s’apprête par ailleurs à accueillir son premier Grand Prix de Formule 1 et les Premiers Jeux Européens en juin 2015. Une épreuve qui vous fait entrer dans l’élite à laquelle n’appartient plus la France depuis 2009. Une sorte de passation de témoin qui sera amplifiée avec la venue de François Hollande à Bakou les 11 et 12 mai prochains. L’Azerbaïdjan a de l’ambition, et les moyens de la satisfaire. Un sacré avantage à une période où la plupart des pays osent à peine penser l’avenir sans peur. La première pierre de l’édifice sera en tout cas posée le 24 mai à Lisbonne à l’occasion du choc entre le Real de Madrid et l’Atlético.
1. Le 21 mai 2014 à 16:10, par Öle Oduc En réponse à : L’Azerbaïdjan mise sur la diplomatie sportive
Voilà un bien curieux article de la part du Taurillon, habituellement très sourcilleux sur les questions de Droits Fondamentaux.
On ne comprend pas la complaisance par laquelle ces considérations sur le sport font l’impasse totale sur la répression féroce dont souffrent les défenseurs des droits de l’Homme dans ce pays.
2. Le 21 mai 2014 à 18:31, par Ferghane Azihari En réponse à : L’Azerbaïdjan mise sur la diplomatie sportive
Les articles publiés sur le Taurillon n’engagent que leurs auteurs. Seule la rédaction est habilitée à parler en son nom.
Cordialement
3. Le 22 mai 2014 à 10:44, par Öle Oduc En réponse à : L’Azerbaïdjan mise sur la diplomatie sportive
Certes M. Azihari, mais c’est un peu court comme explication. On aimerait savoir par exemple qui est cet Olivier Baudin qui n’a signé apparemment qu’un seul article - celui en question - qui n’a aucun pedigree affiché et dont le nom est opportunément passe-partout (comme Öle Oduc).
Tout ça sent la mission commandée et il est dommage qu’un média réputé sérieux comme le Taurillon se laisse ainsi instrumentaliser. Le régime de Bakou sait être prodigue avec les sociétés occidentales de communication.
4. Le 22 mai 2014 à 12:06, par Ferghane Azihari En réponse à : L’Azerbaïdjan mise sur la diplomatie sportive
Je ne vous suis pas. Un individu a voulu écrire un article sur la diplomatie sportive en Azerbaïdjan et l’a soumis au Taurillon. Cela s’arrête là.
D’ailleurs je ne vois pas en quoi cet article fait l’apologie du régime de Bakou.
Fait-on l’apologie de la Chine quand on étudie sa diplomatie sportive en la plaçant dans un contexte géopolitique précis ?
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