Les élections européennes sont souvent considérées comme des élections de second ordre. En 2014, l’abstention a été élevée. La Slovaquie affiche la participation la plus basse avec un taux de 13%, ce qui implique qu’un parti a réussi à gagner un siège avec seulement 0,76% des votes. L’abstention des jeunes en particulier – répandue dans toute l’Europe – est très inquiétante, sachant que la participation déclinante menace la légitimité de l’UE, et qu’elle s’accompagne d’une montée en puissance des partis qui représentent le vote de protestation. En France, 30% des jeunes électeurs (moins de 35 ans) ont choisi de voter pour le Front National. De nombreux Espagnols se sont rangés derrière le parti Podemos, un mouvement civique des jeunes, qui exprime son désaccord vis-à-vis de la démocratie représentative et le traditionnel bipartisme. En Pologne, 28.5% des jeunes (âgés de 19 à 25 ans) ont voté pour le parti Nowa Prawica, dont le leader Janusz Korwin veut faire du Parlement européen un "bazar" !
Les partis traditionnels n’arrivent pas à proposer quelque chose de nouveau, ni à répondre aux besoins des jeunes. A l’une des conférences organisées par Confrontations Europe à Rouen le 13 mai 2014, un étudiant mettait en évidence le dilemme suivant : « les partis de gouvernement accusent les partis extrêmes d’user de simplifications dans leurs campagnes, mais ils usent eux-mêmes des mêmes subterfuges rhétoriques lorsqu’ils opposent l’Europe sociale à l’Europe de l’austérité. » Les jeunes citoyens sont séduits par des partis ou mouvements politiques revendiquant des alternatives. De plus, les jeunes ont souffert du manque d’information des médias, qui n’ont pas su mettre en évidence les réels enjeux de ces élections. Une telle campagne de fond a cruellement manqué et le débat était dominé par les intérêts nationaux.
La faible participation électorale parmi les jeunes reflète un certain désintérêt social et politique. Certains politiques défendent l’idée de rendre le vote obligatoire, mais cela ne résout pas le problème, car dans une vraie démocratie le non-vote est également une option.
Cependant la démocratie ne devrait pas seulement être réduite aux votes et aux élections. Nous devrions promouvoir l’engagement des jeunes dans la société civile, qui pourraient sensibiliser leur génération à son propre futur et à celui de l’Europe. Comment pouvons-nous davantage les associer à la construction européenne ? Un dialogue structuré entre les jeunes et les décideurs politiques européens existe déjà, sous la forme d’une plateforme. Cela se traduit sous forme de consultations et des organisations représentant les jeunes à tous niveaux, au sein des Etats-membres, pendant les conférences organisées par la Présidence du Conseil et la Commission européenne ou pendant la semaine européenne de la jeunesse. Mais le dialogue est principalement conduit par le Forum européen de la jeunesse et ses organisations affiliées, qui ne couvre pas l’ensemble des organisations de la jeunesse. YES-EU ! estime que d’autre organisations devraient également être inclues dans ce dialogue.
D’autres remarquables initiatives d’engagement des jeunes existent. Parmi elles, le projet EUnited : c’est la première liste transnationale pour les élections européennes, qui a été mise en place par des jeunes étudiants, et que Confrontations Europe soutient ouvertement avec Katarina comme candidate. EUnited est très critique du système actuel de représentation politique et défend avec ferveur l’émergence d’une société civile active, qui peut largement contribuer aux décisions européennes.
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