Commémorer 1914-1918 : une arme à double tranchant - commentaires Commémorer 1914-1918 : une arme à double tranchant 2014-10-21T16:09:38Z https://www.taurillon.org/commemorer-1914-1918-une-arme-a-double-tranchant#comment20361 2014-10-21T16:09:38Z <p>Le sens de cette guerre ? On ne peut le saisir qu'à la lumière de la « violence mimétique » de René Girard : De tous les animaux, l'homme est le plus apte à l'imitation. Cette aptitude entraîne le désir mimétique (« je l'aime de ce que tu l'aimes », dit un héros de Shakespeare à son rival), qui entraîne la lutte de tous contre tous, égaux et rivaux. Toutes les sociétés survivantes se caractérisent par le mythe fondateur d'un chaos initial auquel est mis fin le sacrifice d'une victime, le « bouc émissaire ». Force d'endiguement de la violence mimétique,le religieux verrouille la société survivante par la hiérarchie, les mythes, les rites, intangibles, sous peine de mort. Girard voit dans l'apport judéo-chrétien, qui « casse le morceau » en valorisant la victime, la dénonciation du mécanisme du bouc émissaire. La société moderne se caractérise par sa sortie de la tradition, sortie périlleuse puisqu'elle « déclavète » les forces qui endiguent la violence mimétique. Les tumultes franco-allemands ont débuté avec la déclaration de guerre à l'Europe par la Révolution française en 1792. On est passé ainsi de la guerre dynastique menée, selon un rituel contrôlé, par des professionnels, à un type nouveau, la guerre nationale débridée. Clausewitz avait entrevu de façon prémonitoire que dans le cas d'une guerre totale, la « montée aux extrêmes » fait que la guerre deviendrait une fin en soi et non plus un moyen. La Prusse et la France entrent dans une phase de rivalité mimétique, chacun étant à la fois le rival et le modèle de l'autre. Le nationalisme narcissique et haineux était le catalyseur nécessaire à cette grande transformation. Au début du XXème siècle, France et Allemagne étaient fin prêts à en découdre. Vœu exaucé en 1914 Si la Grande Guerre avait été une guerre au sens traditionnel, elle aurait cessé dès 1915 au vu d'une froide analyse coût/gains propre à la politique classique. Mais ici, nous sommes à un tournant de l'histoire, et plus rien ne saura arrêter les orages d'acier. Nous sommes de plain-pied dans la démence rageuse d'un emballement mimétique au risque d'une destruction mutuelle assurée. Soit aux antipodes de la guerre classique que le polémologue Gaston Bouthoul décrit comme « fête suprême, grande orgie sacrée ». Ici, l'Europe s'est vautrée dans une abrupte régression barbare, faisant jusqu'au milieu du XXème siècle de ce petit cap de l'Asie le « continent des ténèbre »s selon l'expression de Mark Mazower. L'Europe fédérale, c'est une tentative d'endiguement de la violence mimétique désormais, le progrès aidant, apocalyptique. C'est tout le sens qui devrait ressortir des commémorations de 1914-1918. Il est hélas à craindre qu'on en soit loin.</p> Commémorer 1914-1918 : une arme à double tranchant 2014-10-15T08:03:53Z https://www.taurillon.org/commemorer-1914-1918-une-arme-a-double-tranchant#comment20351 2014-10-15T08:03:53Z <p>Ces commémorations ne me satisfont pas en effet, bien que je sois historien de formation et je rejoins ici l'opinion de M. VOLPI. Cent ans après les faits, douloureux - 20 000 civils et militaires tués, disparus et mutilés par jour entre 1914 et 1918- , les commémorations s'inscrivent partout dans la même perspective égocentrique que celle qui a conduit à la déflagration. Partout, l'accent sur le soldat, sur ses souffrances...comme si chaque nation avait le monopole de son deuil. Dans le même temps, la mémoire des CIVILS emportés dans le conflit est largement occultée. Je suis actuellement sur les traces de ces civils déportés par l'occupant entre mars et mai 1917 dans la région du Condroz en Belgique. Ils venaient du Pas - de - Calais, de la Somme, de l'Aisne, de l'Oise...Près de trois mille dans un village de 1 500 habitants jusqu'en 1919...Qui s'en souvient ? qui fait l'effort de s'en souvenir ? Que je sache, ce n'est pas récupérer les commémorations que de vouloir échapper à la pesanteur nationale en esquissant, à l'heure des exodes kurdes et autres, une mémoire transnationale !!! Pour se prémunir des abus de nos instances politiques confinées et claquemurées dans des frontières...Freghane a raison : aucun sens à cette guerre, sinon pour les seuls qui en valent la peine : nos arrière grands-parents !</p> Commémorer 1914-1918 : une arme à double tranchant 2014-10-15T00:18:00Z https://www.taurillon.org/commemorer-1914-1918-une-arme-a-double-tranchant#comment20350 2014-10-15T00:18:00Z <p>Pouvez-vous nous expliquer le « sens » de cette guerre ? J'avoue que là, j'ai du mal.</p> Commémorer 1914-1918 : une arme à double tranchant 2014-10-14T19:11:00Z https://www.taurillon.org/commemorer-1914-1918-une-arme-a-double-tranchant#comment20349 2014-10-14T19:11:00Z <p>La Première Guerre Mondiale a donné naissance à la Société des Nations pas à l'Union Européenne qui est une construction entamée après la Seconde. On ne peut pas appliquer le regard d'aujourd'hui sur la Grande Guerre car l'idée européenne n' existait pas à l'époque. Appliquer le filtre européen sur ces évènnements provoque un brouillage du message des commémorations et le sens de cette guerre</p> <p>Respectons l'objectivité des faits en ne leur faisant pas dire ce qu'ils n'ont jamais dit</p> Commémorer 1914-1918 : une arme à double tranchant 2014-10-14T16:50:11Z https://www.taurillon.org/commemorer-1914-1918-une-arme-a-double-tranchant#comment20347 2014-10-14T16:50:11Z <p>Je penche plutôt en faveur de l'opinion exprimée par Shaft. Telles qu'elles sont organisées, ces commémorations sont terriblement ambiguës. Le 25 décembre prochain, oserons-nous commémorer les fraternisations de Noël 1914 ? Ça, au moins, cela aurait une tonalité positive. Mais rappeler la souffrance, les carnages, cela ne mène pas forcément à la paix. Cela risque plutôt d'attiser les ressentiments, car c'est toujours la faute des autres. Et rappeler les héroïsmes individuels ou collectifs (?) non plus, car cela flatte la fierté... nationale. Contrairement à ce que nous voulons croire, une majorité de Français est encore anti-allemande. Tentez l'expérience : écoutez les propos de comptoir ou les conversations lors des réunions familiales. Il faut encore beaucoup de doigté pour désarmer ces munitions enfouies. Pour faire accepter sereinement l'exercice en commun de certaines souverainetés « régaliennes », combien de générations faudra-t-il ? Sans même parler des couacs de sa mise en œuvre, beaucoup récusent l'idée même d'une monnaie unique. Et même, ils comptent encore en francs, comme les invitent encore, 12 ans après, de nombreux tickets de caisse. C'était à l'Europe d'organiser ces commémorations, pas à la France ou aux autres États. Allez, mieux vaut regarder le présent et se tourner vers l'avenir. Nous y trouvons beaucoup de raisons de construire et d'espérer.</p> Commémorer 1914-1918 : une arme à double tranchant 2014-10-13T23:47:52Z https://www.taurillon.org/commemorer-1914-1918-une-arme-a-double-tranchant#comment20346 2014-10-13T23:47:52Z <p>Les événements commémorés sont à l'origine de la construction européenne, qui s'est construite face à ces barbaries. L'Europe, en tant qu'idée, et ceux qui la pensent d'une façon ou d'une autre ont leur place dans ces commémorations, dont le message doit être pacifique, fraternel et européen, et non nationaliste ou belliciste.</p> Commémorer 1914-1918 : une arme à double tranchant 2014-10-13T08:13:07Z https://www.taurillon.org/commemorer-1914-1918-une-arme-a-double-tranchant#comment20345 2014-10-13T08:13:07Z <p>Il ne s agit que d une commémoration d un conflit sanglant. L Union européenne n est pas concernée par des manifestations patriotiques. De grâce que les pro européens ne viennent pas faire de la récupération politique surtout là où ils ne sont pas invites</p>