Bündnis Sahra Wagenknecht, Allemagne
L’Alliance Sahra Wagenknecht pour la raison et la justice, de son nom officiel, est devenue un parti politique le 8 janvier 2024. Fruit de dissensions au sein du parti Die Linke de gauche radicale allemande, l’alliance est parvenue à arracher une quinzaine de représentants dans les trois élections dans les Länder de Saxe, de Thuringe et du Brandebourg et 6 eurodéputés l’année de sa création, en siphonnant les voix des extrêmes, de gauche comme de droite. En effet, s’il défend l’intérêt des travailleurs et des positions anticapitalistes, le parti est situé à l’extrême-droite de l’échiquier dans sa lutte contre l’immigration illégale -et ses conséquences sur le marché de l’emploi- mais aussi pour son opposition au soutien à Kyiv dans la guerre de défense contre l’envahisseur russe. Le parti n’a cependant pas gagné son pari d’être représenté au Bundestag à l’occasion des élections fédérales du 23 février dernier..
Δημοκράτες, Grèce
Les Démocrates naissent le 7 février d’une scission du PASOK, le parti socialiste grec. La gauche grecque est dans une situation particulièrement compliquée depuis l’arrivée au pouvoir du conservateur Kyriákos Mitsotákis en 2023. En effet, la gauche radicale de Syriza explose en éclats après les deux défaits électorales de 2024, le successeur du charismatique Alexis Tsipras ayant été chassé de la présidence du parti pour ses positions trop modérées. Le PASOK a - légèrement- bénéficié de cette déroute passant de 4,7% des voix en 2015 à l’arrivée d’Alexis Tsipras à 11,8% en juin 2023. Cependant, le mouvement continue d’être miné de l’intérieur. Les Démocrates constituent ainsi l’aile libérale du parti ayant rejoint les rangs du mouvement Renew au niveau européen. Cette nouvelle scission s’inscrit dans un mouvement d’émiettement partisan en Grèce, les dernières élections en juin 2023 ont vu progresser trois formations d’extrême-droite radicale, leur total dépassant le score des socialistes.
Party of women, Royaume-Uni
Le Parti des femmes est né le 8 février. Contrairement à ce que pourrait faire croire l’utilisation des couleurs dans son logo (blee, rose, blanc), ce parti ne défend pas les droits des personnes transgenres (dont le drapeau est bleu, rose, blanc), bien au contraire ! Si sa fondatrice, Kellie-Jay Keen-Minschull se bat pour le droit des femmes et des filles, elle se bat encore plus contre les droits des femmes trans défendant une vision biologiste de la femme et de ses droits. Elle milite ainsi pour une ségrégation dans la pratique sportive mais également la fin de tout soutien financier et moral dans la transition de genre. Elle flirte également avec des mouvances d’extrême-droite. Elle reconnaît que le système capitaliste est un vecteur essentiel de l’égalité avec les hommes.
ახალი, Géorgie
Le parti “Nouveau” est fondé le 11 mars en Géorgie en prévision du scrutin législatif à haute tension qui se tiendra le 26 octobre. À l’issue d’élections entachées de nombreuses irrégularités, le parti au pouvoir Rêve géorgien maintient sa majorité absolue et fait régner un climat de violences et de répression sur les manifestants depuis. Le nouveau gouvernement a d’ailleurs gelé les négociations d’adhésion avec l’Union européenne. L’un des leaders du parti Ahali a d’ailleurs été emprisonné depuis. Ahali faisait partie de la Coalition pour le changement qui a obtenu 19 sièges sur les 150 du Parlement. D’obédience libérale, le parti est clairement pro-européen et atlantiste.
Parti de la Palestine libre
Ce parti est né le 19 mars d’un accord entre plusieurs formations de défense de minorités musulmanes afin de porter la question de la Palestine et de ses habitants au niveau européen. Depuis le début de la guerre qu’Israël mène à Gaza en octobre 2023, la question palestinienne occupe une place très importante dans le discours politique européen et creuse les antagonismes entre formations mais aussi à l’intérieur. Présent sur les bulletins de vote des Belges, Allemands, Français, Néerlandais, Espagnols et Suédois à l’occasion des élections européennes de juin dernier, aucun représentant n’a été envoyé à l’hémicycle de Strasbourg.
Partia Mündesia e Shqipërisë, Albanie
Créé le 1er juin, le Parti de l’opportunité est fondé par un transfuge du Parti démocrate, principal parti d’opposition conservateur en Albanie. Le Premier ministre Edi Rama, au pouvoir depuis 2013, fait feu de tout bois pour arrimer son pays en Europe, quel que soit le port d’attache. En effet, parallèlement aux négociations d’adhésion qui avancent bien, notamment sur les questions financières et de relations internationales, le gouvernement a accepté la construction sur son sol d’un centre d’accueil de réfugiés que Rome souhaite refouler avant d’étudier les demandes d’asile. Les juges italiens montrent cependant les limites juridiques à cette politique d’extrême-droite. Les prochaines élections législatives sont prévues le 11 mai prochain en Albanie et l’enjeu est encore d’apaiser le paysage politique, profondément marqué par l’antagonisme entre les principales forces politiques, qui conduisent régulièrement à des accès de violences, à l’extérieur comme à l’intérieur du Parlement. Agron Shehaj, le fondateur du parti, est pour l’instant le seul élu du mouvement.
Union des droites pour la République, France
Devenu un parti politique le dernier jour d’août, l’UDR est créée autour d’Éric Ciotti. D’abord pensé en 2012 comme l’une des composantes de l’ancienne Union pour la majorité populaire (UMP), elle prend son envol au moment de l’explosion des Républicains à l’été 2024 à l’occasion des législatives. En effet, Éric Ciotti, alors à la tête du parti conservateur, décide de se rallier à l’extrême-droite, sans consulter les autres ténors de la droite. Rapidement isolé au siège du parti, il quitte la présidence en emmenant quelques proches et parvient à faire élire 17 députés dans un accord avec le Rassemblement national, dont il partage la quasi-totalité des positions politiques. L’UDR constitue une sorte de conclusion au siphonnage de la droite traditionnelle, menée par Emmanuel Macron d’un côté et Marine Le Pen de l’autre.
Dom i Nacionalno Okupljanje, Croatie
La fondation de “Foyer et Rassemblement national” ou Domino le 28 septembre correspond plus à une conséquence du scrutin législatif d’avril qu’un prélude à l’élection présidentielle de décembre 2024-janvier 2025. En effet, si trois députés ont créé ce nouveau parti, c’est après avoir quitté les rangs du Mouvement patriotique, national-conservateur, qui a rejoint le gouvernement dirigé par le conservateur Andrej Plenković. Nouveau venu dans la myriade de l’extrême-droite croate, Domino ne fait pas dans l’originalité en défendant les frontières nationales, la famille traditionnelle et l’indépendance du pays face aux “dangers de la mondialisation”. Le candidat du parti à la présidentielle de fin d’année n’a réuni qu’à peine 2,5% des voix.
Græningjar, Islande
Les Verts apparaissent dans le champ politique islandais le 20 octobre avec pour objectif de pallier la chute drastique dans les sondages du Mouvement Gauche-Vert, à la tête du gouvernement depuis 2017 mais en perte de vitesse avant les élections législatives . Malheureusement pour les Verts, le temps leur a manqué pour se structurer suffisamment pour y participer (le Mouvement Gauche-Vert y a perdu ses 8 sièges). Ils annoncent néanmoins participer aux élections municipales de 2026. On peut presque parler de victoire idéologique des Verts néanmoins, puisque la coalition formée autour des sociaux-démocrates avec les Partis du Peuple et de la Réforme se montre favorable aux enjeux écologiques, mais surtout à la réouverture de la question de l’adhésion à l’Union européenne.
Anahtar Part, Turquie
Si le Parti de la clé, créé le 30 octobre ne copte aucun élu dans ses rangs, il s’inscrit dans un mouvement ascendant de l’opposition à Recep Erdoğan, président tout-puissant de la Turquie. En effet, les dernières élections législatives de 2023 ont vu un léger renforcement de l’opposition et la perte - de justesse- de la majorité absolue du parti au pouvoir. Depuis, plusieurs représentants du Parti républicain du peuple (CHP) et même quelques indépendants parviennent à détrôner Erdoğan dans les sondages. Le parti de la clé, lui, se positionne sur un axe kémaliste traditionnel, prônant une laïcité compatible avec le développement économique malgré des positions conservatrices et nationalistes affirmées, loin de l’islamisme prôné désormais par le chef de l’État. Difficile néanmoins de se faire une place parmi les quelques 16 partis, qui se partagent les 600 sièges de la Grande Assemblée nationale turque.
Partidul Republican “Inima Moldovei”, Moldavie
Le Parti républicain “Cœur de la Moldavie” est né le 5 novembre au lendemain du second tour de l’élection présidentielle, par la candidate malheureuse Irina Vlah, ancienne gouverneure de la région séparatiste de Gagaouzie. D’obédience sociale-démocrate conservatrice, le parti a pour principale fonction d’organiser le futur de la carrière de Mme Vlah, dans un contexte national particulièrement tendu. En effet, l’élection présidentielle et le référendum, s’ils ont été remportés de justesse par le camp pro-européen, ont été victimes d’ingérences étrangères, venant vraisemblablement de Moscou qui fait tout pour déstabiliser le pays et le ramener dans la sphère d’influence russe. Le parti se prépare à participer aux élections législatives de juillet prochain qui s’annoncent comme un nouveau défi lancé à la démocratie moldave.
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