Maison de l’Europe

50 ans de la Maison de l’Europe

Catherine Lalumière prend la parole dans le Taurillon

, par Fabien Cazenave

50 ans de la Maison de l'Europe

La Maison de l’Europe fête cette année ses 50 ans d’exitence. Lundi dernier, Mme Catherine Lalumière, M. Jean-Pierre Gouzy et M. Lucien Martin invitaient les membres de la Maison de l’Europe de Paris à parcourir avec eux ces cinquante ans d’histoire européenne. À cette occasion, Mme Lalumière acceptent de répondre à nos questions avec au menu : Maison de l’Europe ; entrées dans l’Union européenne de la Bulgarie et de la Roumanie, 2007...

La Maison de l’Europe fête cette année ses 50 ans d’existence, pourriez-vous nous dire dans quel but celle-ci a été fondée ?

Catherine Lalumière : La Maison de l’Europe de Paris a été fondée en 1956 pour réunir des personnes désireuses de soutenir la toute nouvelle construction européenne (Rappelons que le Traité de Rome date de 1957). À la même période, des Maisons analogues furent créées dans différentes villes de France, souvent avec l’aide de municipalités attachées au projet européen.

Aujourd’hui combien de Maison(s) de l’Europe existe-t-il en France et/ou en Europe et quelles sont vos relations avec celles-ci ?

CL : En France, il existe 25 Maisons affiliées à la Fédération Française des Maisons de l’Europe. Cette Fédération a fait partie, dans le passé, de la Fédération Internationale des Maisons de l’Europe qui fut dissoute il y a quelques années. Aujourd’hui, la FIME est en train de se reconstituer sous le nom de EUNET. La Maison de l’Europe de Paris est membre de la FFME et entretient d’excellentes relations avec ses homologues.

Lors du débat référendaire de 2005, la Maison de l’Europe a été un des points de rendez-vous pour ceux qui voulaient parler d’Europe. Comment continuez-vous à vous ouvrir au public ? Quelles activités proposez-vous ?

CL : À côté de nos adhérents traditionnels qui sont des partisans de la cause européenne, nous cherchons à ouvrir nos activités à des secteurs nouveaux de la population qui ne sont pas nécessairement des convaincus. Nous cherchons à diversifier nos publics et, en particulier, à toucher les jeunes qu’ils soient étudiants ou jeunes professionnels. Le choix des activités est fait en tenant compte du public visé.

L’année 2006 se termine, quel bilan en tirez-vous au niveau européen ?

CL : L’année 2006 a connu le choc de l’échec du référendum. Le climat européen a été assez morose. Malgré tout, les mécanismes européens ont continué de fonctionner. Deux pays nouveaux nous ont rejoint (Bulgarie et Roumanie). Et les réflexions sur l’avenir de l’Europe se sont multipliées, souvent de manière très intéressante. Bref, il serait stupide de baisser les bras, alors que beaucoup d’opportunités nouvelles s’offrent à nous.

L’année 2007 arrive quant à elle très bientôt… Quelles sont déjà les grandes lignes de votre programme pour l’année qui vient ?

CL : D’abord, continuer à s’ouvrir à des publics nouveaux. L’avenir de l’Europe ne peut reposer sur une petite minorité de spécialistes convaincus ; il implique un soutien populaire ce qui nécessite que les citoyens aient des connaissances de base et adhèrent au projet lui-même.

En second lieu précisément, nous allons développer les activités qui permettent de présenter le véritable sens du projet européen.

Mme Lalumière, votre passé politique au haut niveau européen vous aide-t-il à transmettre votre passion européenne à ceux qui travaillent avec vous à la Maison de l’Europe ?

CL : C’est une question qu’il faudrait poser à ceux qui travaillent avec moi…

Pour ma part, les choses sont claires. L’Europe m’a beaucoup donné. Grâce à elle, j’ai fait des choses passionnantes. J’ai connu des événements historiques extraordinaires, par exemple, après 1989, lors de la réunification du continent. Aujourd’hui, j’estime avoir une dette à honorer. Je dois faire partager ce que j’ai reçu. Si je peux servir l’Europe et les européens, j’en serais très heureuse.

Quelles sont les activités réellement tournées vers le public au 35-37 rue des Francs-Bourgeois à Paris ?

Au 35-37 rue des Francs-Bourgeois, la majorité de nos activités est tournée vers le public. Une petite proportion seulement est réservée à nos adhérents.

Créé pour le public, je signalerai particulièrement « Paris-Europe-Info » qui est un centre d’information et de documentation gratuit et permettant l’accès, par Internet, aux banques de données européennes.

Êtes-vous ouvert aux autres associations à vocation européenne ?

CL : Bien sûr. Nous multiplions les partenariats, les collaborations de tous ordres. La Maison de l’Europe de Paris est un carrefour. Elle doit être accueillante à tous ceux qui se posent des questions sur l’Europe qu’il s’agisse de convaincus ou des personnes plus critiques. Nous travaillons donc avec les autres associations à vocation européenne, mais aussi avec d’autres associations qui n’ont pas pour vocation principale de travailler pour l’Europe, mais qui ont conscience que désormais leur activité propre s’inscrit dans un cadre européen ce qui implique de connaître ce cadre fusse pour le critiquer.

Après un an de stagnation, l’Europe accueille deux nouveaux pays et peu de nos médias en parlent. Qu’allez-vous faire pour informer le public de cet événement ?

CL : Nous avons déjà organisé plusieurs conférences-débats sur la Bulgarie et la Roumanie. Nous allons continuer… en espérant que les médias se feront l’écho de ces manifestations. Mais l’action des médias est une autre affaire…

Le processus constitutionnel semble gelé pour le moment. En cette année 2007, la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne et les élections Présidentielles en France vont-elles faire bouger les choses ?

CL : Je le souhaite profondément. Je crois que l’Allemagne fera tout son possible pour sortir le processus institutionnel de l’ornière dans laquelle il s’enlise.

En ce qui concerne la France, et les élections présidentielles, mon espoir reste grand, mais mes prévisions sont plus modestes. Je crains que la « prudence » électorale ne conduise les candidats à escamoter les dossiers européens.

- Biographie de Catherine Lalumière :

Présidente de la Maison de l’Europe de Paris

Née le 3 août 1935 à Rennes

Docteur en Droit public et en Sciences politiques

1960-1981 : maître de conférences auprès des Universités (Rennes, Bordeaux, Paris I) / 1981-1989 : députée de la Gironde / 1981-1986 : Secrétaire d’État et Ministre (1981-1986) notamment Secrétaire d’État chargée des Affaires européennes de 1984 à 1986 / 1989-1994 : secrétaire générale du Conseil de l’Europe / 1994-2004 : députée au Parlement européen / Vice-Présidente du Parlement européen entre 2001 et 2004

Auteur de plusieurs rapports et études notamment sur : Les Droits de l’Homme dans le monde La PESC (Politique extérieure et de sécurité commune) et la PESD (Politique européenne de sécurité et de défense) Les relations entre l’Union européenne et la Russie La culture et l’Europe, la diversité culturelle, l’interculturalité La fonction publique européenne et en particulier l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Membre et Vice-Présidente du Parti Radical de Gauche

Membre de plusieurs associations à vocation européenne
 Vice-Présidente du Mouvement européen international
 Membre du Bureau du Mouvement européen France
 Présidente de Relais Culture Europe

- Illustration :

Le visuel d’ouverture de cet article est une photographie de Mme Catherine Lalumière.

« Paris-Europe-Info », c’est le portail d’information du site internet de la Maison de l’Europe de Paris.

Contact : Julie Basset (Tél : 01.44.61.85.98 pei chez paris-europe.eu)

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