Après le printemps, l’été arabe ? Amre Moussa devant le Spinelli Group

Conférence du Spinelli Group accueillant Amre Moussa, candidat aux élections présidentielles en Egypte

, par Jill Haapaniemi , Traduit par Jean-Baptiste Kastel

Après le printemps, l'été arabe ? Amre Moussa devant le Spinelli Group

Le 20 juin, le groupe Spinelli a organisé une conférence sur le Printemps arabe au Parlement européen à Bruxelles. L’invité de cet événement était l’ancien Secrétaire général de la Ligue arabe et candidat aux élections présidentielles égyptiennes de 2011, Amre Moussa.

L’ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, a introduit la conférence. Il a présenté Amre Moussa comme témoin et acteur principal des événements du Printemps arabe. L’eurodéputé a reconnu les lacunes des Européens, notamment pour comprendre que les révolutions débutées en février n’étaient pas fondées sur des bases religieuses mais démocratiques. Cette lecture des événements est inacceptable, elle s’est illustrée par un immobilisme. Il a tenu à souligner que de tels dérapages ne doivent plus avoir lieu.

Amre Moussa baigne dans les affaires étrangères depuis plus de 15 ans. D’abord ambassadeur d’Égypte à l’Onu puis en Inde, Ministre des Affaires étrangères de 1991 à 2001, puis Secrétaire général de la ligue arabe de 2001 à 2011. Il a commencé sa conférence en partageant son plaisir de voir autant de jeunes dans l’assemblée. Selon lui, cette présence permet d’illustrer l’importance des événements qui ont eu lieu en Méditerranée et dans le monde arabe.

Concernant le Printemps arabe, l’ancien Secrétaire général de la Ligue arabe ne cache pas son optimisme. Il sait que le processus ne sera pas aisé mais il espère que l’Égypte, et les États avoisinants se dirigent progressivement vers été arabe, et éventuellement vers un hiver «  les quatre saisons vont permettre le progrès et le changement ».

Après avoir affirmé que les idées de progrès et de changement sont essentielles, Amre Moussa a précisé le point primordial de son agenda : le changement. Il a défini celui-ci comme « une avancée vers la démocratie, les réformes et le développement », évoquant l’importance des décisions électorales.

L’ancien Secrétaire général de la Ligue arabe a soutenu notamment que le peuple a le droit de se révolter contre l’oppression et que l’opposition ne peut qu’échouer contre cet fougue démocratique, ajoutant que la population d’Égypte et ses figures politiques veulent faire comprendre qu’ils ne supporteront plus les politiques désastreuses des régimes précédents. « Ils vont désormais s’appuyer sur des valeurs qui ne sont pas exclusivement européennes ou africaines, mais des valeurs qui proviennent du peuple et des citoyens. Ces valeurs amenèrent les égyptiens à cette révolution dans le but de reconstruire leur système politique. »

La candidat aux présidentielles égyptiennes a souligné que le peuple du monde arabe désire ce changement : « les événements en Égypte ne sont que la répercussion directe de ce qui s’est passé en Tunisie », ajoutant « La place Tahrir marque le début d’une nouvelle ère pour l’Égypte. Une période marquée par de nouvelles valeurs dans une nouvelle société, qui amèneront les nations européennes et arabe au progrès  ». Amre Moussa a précisé qu’il espérait l’achèvement et la mise en place de réformes appropriées afin de ne pas laisser le peuple à l’écart.

Alors que « les autorités souhaitent prendre leur temps afin de répondre aux attentes du peuple égyptien pour rédiger la nouvelle Constitution », Amre Moussa a affirmé catégoriquement que «  la procrastination devrait rapidement prendre fin  » , présentant son programme en trois points : la démocratie, les reformes et le développement socio-économique et la mise en place d’ une nouvelle république.

Pour le changement et l’instauration de la démocratie, l’Europe doit selon lui travailler en pleine coopération et sans conditionnalité pour surpasser les épreuves. « L’UE à beaucoup à faire, notamment aider les zones sociales et économiques les plus défavorisées », tout en précisant que l’Égypte et les autres États arabes ne devraient pas recevoir de leçons, notamment concernant l’instauration de la démocratie ou sur la rédaction d’une Constitution. Cette responsabilité incombe selon lui au peuple, dans un souci de légitimité et d’efficacité.

C’est sur un ton optimiste qu’il a conclu la conférence, « Si nous nous rencontrons en juin 2012,vous verrez que le monde arabe n’est plus le même qu’en juin 2001 ». C’est ce changement qui l’aurait conduit à présenter sa candidature aux élections présidentielles en Egypte, la volonté d’instaurer la démocratie en Egypte et dans le monde arabe.

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