Aujourd’hui, l’Europe sort timidement la tête de l’eau avec le Traité modificatif, ou Traité de Lisbonne.
Si les Jeunes Européens-France saluent les avancées importantes comme la présidence stable de deux ans et demi, l’instauration d’un Haut représentant pour la politique étrangère et la politique de sécurité commune ou encore l’élection du président de la Commission par le Parlement européen et la valeur juridique de la Charte des droits fondamentaux, nous n’en restons pas moins, en tant que citoyens européens, en attente d’une Constitution européenne.
Le spectacle désastreux que nous ont offert les négociations de la dernière Conférence InterGouvernementale (CIG), nous montrent, une fois de plus, que cette méthode n’est plus acceptable et nous a conduits à des aberrations comme la disparition des symboles, l’incorporation « d’opting-out » sur la Charte des droits fondamentaux pourtant socle des valeurs européennes ou le report en 2017 de l’entrée en vigueur du nouveau système de vote à la majorité qualifiée. De plus, cette méthode ignore les citoyens, pire les débats se font à huis clos, renforçant toujours davantage le fossé entre l’Europe et ses citoyens.
A toutes ces questions, les dirigeants européens sont sans réponse ou ne voient que leur intérêt national au lieu de rechercher l’intérêt communautaire et de proposer des politiques européennes ambitieuses. Pourtant ces politiques sont nécessaires pour assurer la place de l’Europe dans l’économie mondiale et répondre aux besoins de ses 492 millions de citoyens.
Dans ce contexte, les Jeunes Européens-France réaffirment leur volonté d’être au plus près du citoyen européen, de poursuivre leur objectif d‘information et de promotion de la construction d’une Europe politique fédérale. Nous devons profiter de la présidence française du Conseil de l’Union européenne pour défendre nos revendications, notamment en vue des élections du Parlement européen en 2009.
Les Jeunes Européens-France demandent :
Pour une Europe démocratique et efficace :
– l’élaboration d’une nouvelle Constitution européenne à caractère fédéral
– le maintien de la méthode conventionnelle ou l’élection d’une Assemblée constituante pour la rédaction de la future Constitution. Cette Assemblée pourrait être élue lors des élections européennes de 2009, ou être proclamée par une majorité de députés européens
– la suppression des méthodes intergouvernementales ou opaques telles que les conférences intergouvernementales ou les comités des sages qui gardent les citoyens éloignés de la construction européenne et qui contribuent au développement de l’euroscepticisme
– la mise en place d’un système de ratification par référendum paneuropéen, permettant à tous les citoyens de l’Union de se prononcer en même temps sur le même texte et d’éviter ainsi les débats strictement nationaux
– la fin de l’unanimité et l’instauration d’une double majorité d’Etats et de citoyens en matière de ratification
Pour une Europe des citoyens et dans le cadre des élections européennes de 2009 :
– des programmes politiques à dimension européenne
– l’instauration de listes transnationales portées par les partis européens
– l’annonce par chaque parti de son candidat pour la présidence de la Commission européenne
Pour une Europe politique :
– une réforme budgétaire instituant un véritable budget fédéral européen
– une politique de recherche cohérente avec les objectifs de la stratégie de Lisbonne
– une politique environnementale et énergétique répondant aux enjeux environnementaux mondiaux
– une véritable politique de défense européenne
En paraphrasant Jean Monnet, il faut « faire travailler les hommes ensemble, leur montrer qu’au-delà de leurs divergences ou par-dessus les frontières ils ont un intérêt commun ». L’Europe représente le combat politique de notre génération, montrons nous à la hauteur de cet enjeu.
Victor Hugo, un autre grand européen disait également : « Utopie soit. Mais qu’on ne l’oublie pas, quand elles vont au même but que l’humanité, c’est-à-dire vers le bon, le juste et le vrai, les utopies d’un siècle sont les faits du siècle suivant ».
N’oublions donc pas que les utopies d’aujourd’hui sont les vérités de demain et soyons ambitieux pour la construction européenne.
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