Car, c’est lui qui avait démagogiquement instrumentalisé certains des thèmes les plus « emblématiques » et les plus controversés de cette triste campagne : le coût prétendu de l’élargissement de mai 2004, le psychodrame sur l’éventuelle adhésion de la Turquie (et l’amalgame entre deux débats pourtant sans lien direct...), sans parler de la directive « Bolke-Frankenstein » ou de l’instrumentalisation du fameux « plombier polonais ».
Carton rouge à M. de Villiers car c’est lui qui, dans les jours qui suivirent le référendum du 29 mai dernier, a alors profité de la victoire du NON (et de la tempête monétaire qui menaçait alors l’euro...) pour préconiser l’organisation rapide d’un référendum en France sur l’abandon annoncé de la devise communautaire.
Carton rouge à M. de Villiers car c’est lui qui, début juillet, dans les jours qui ont suivi les sanglants attentats de Londres, en profite alors pour tenir des propos scandaleux et pour proférer des amalgames diffamant à l’égard de nos compatriotes de confession musulmane, ainsi injustement stigmatisés.
Carton rouge à M. de Villiers car, désormais, à la suite du dernier sommet communautaire de Luxembourg (qui a vu, ce 03 octobre dernier, le démarrage du processus de négociations pour adhésion, entre l’Union européenne et la Turquie) déclarer en substance -cette dernière semaine, sur LCI- que si jamais, au terme des négociations entamées ce lundi dernier, la Turquie devait un jour entrer dans l’UE, la France devrait alors quitter l’Europe (car ce ne serait plus alors l’Europe...).
Carton rouge à M. de Villiers, donc, puisque -« porté » par des ambitions présidentielles qu’il ne cache même plus pour 2007, rêvant sans doute, en l’absence éventuelle du candidat du FN, d’y mieux incarner la Droite nationale et extrême au prochain second tour- il crée ainsi et suscite, gonfle et amplifie, manipule et instrumentalise les peurs de nos concitoyens.
Carton rouge à M. de Villiers, car il incarne une vision dévoyée et d’un autre âge de ce que pourraient être la France et le peuple français, parce qu’il représente tout ce que nous rejetons de l’Europe du siècle passé et parce qu’il incarne tout ce qui nous a conduit à vouloir construire l’Europe unie de demain (et parce qu’il ne prône rien de moins que le démantèlement de l’Union européenne...).
Bref : carton rouge à M. de Villiers car il incarne pour nous non seulement le repli chauvin, la haine d’autrui, l’intolérance religieuse et le nationalisme mais aussi parce qu’il incarne à nos yeux ce qu’on peut vraiment faire de pire en termes de seule politique : l’amalgame, la démagogie et le mensonge délibérés.
1. Le 13 octobre 2005 à 23:04, par Ronan Blaise (Jeunes Européens Rouen) En réponse à : Carton rouge à M. Philippe de Villiers
– Juste préciser que nous réagissons ici à une interview donnée, en date du 03 octobre 2005, par M. Philippe de Villiers sur la chaine de télévision LCI, ainsi qu’à un communiqué de presse diffusé par sa formation politique (le Mouvement Pour la France / MPF) identiquement daté du 03 octobre 2005.
(Nb : document disponible sur le site internet du MPF...).
2. Le 13 octobre 2005 à 23:29, par Ronan Blaise (Jeunes Européens Rouen) En réponse à : Carton rouge à M. Philippe de Villiers
– De même, juste préciser que les propos auxquels nous faisons allusion ici, tenus par M. Philippe de Villiers à l’égard des membres de la Communauté musulmane de France ont été publiquement tenus par l’intéressé : sur TF1, lors du journal télévisé de 13h00 du 16 juillet 2005.
– Enfin, juste préciser que la demande qu’il soit prochainement organisé un référendum sur le maintien (ou non) de l’Euro a été avancée par M. Philippe de Villiers à l’occasion d’un entretien donné à l’hebdomadaire ’’Valeurs actuelles’’ du 17 juin 2005.
3. Le 14 octobre 2005 à 19:14, par Ronan Blaise En réponse à : Carton rouge à Philippe de Villiers
– Par souci d’objectivité et d’exaustivité, nous publions ici le texte complet du Communiqué de presse du MPF (daté du 03 octobre 2005) auquel il est ici fait allusion dans notre article du ’’Taurillon’’. (Ronan BLAISE / Jeunes Européens Rouen).
- Communiqué de presse du MPF (03/10/2005). « Si la Turquie entre dans l’UE, la France devra quitter l’Europe ».
Philippe de Villiers a estimé que si la Turquie entrait dans l’Union européenne, il faudrait que la France « quitte l’Europe », lundi (03 octobre) alors que l’ouverture des négociations est officiellement programmée ce jour.
Selon Philippe de Villiers, interrogé sur LCI, si la Turquie commence ses négociations avec l’Union européenne, « le processus sera très difficilement réversible, sauf un acte politique majeur ».
« Le prochain président de la République devra, en tout cas c’est mon programme présidentiel, être très clair : »si la Turquie entre dans l’Union européenne, la France devra quitter l’Europe parce que ce ne sera plus l’Europe", a-t-il ajouté.
Le président du MPF a indiqué ne pas croire à une consultation des Français avant une éventuelle adhésion de la Turquie. « Un référendum dans dix ans, dans quinze ans, ce n’est pas jouable, ce n’est pas correct. C’est impossible, ce n’est pas diplomatiquement et démocratiquement raisonnable ».
(Communiqué de presse du MPF / publié le 03 octobre 2005).
4. Le 14 octobre 2005 à 20:39, par Ronan Blaise En réponse à : Carton rouge à Philippe de Villiers
Revenant très rapidement, à nouveau, sur ce communiqué de presse du MPF du 03 octobre dernier, je me permets d’émettre à nouveau les petites remarques suivantes.
’’Si la Turquie entre dans l’UE, la France devra quitter l’Europe"
> Quand M. De Villiers et le MPF disent cela, qu’est-ce à dire ? Que la Turquie serait donc ’’intraséquement’’ et ’’ad vitam aeternam’’ complètement imperméable aux valeurs politiques aujourd’hui portées par la construction européennes ?
Qu’est-ce à dire ? Que la Société turque serait donc, jusqu’à la fin des temps, incapable d’aspirations démocratiques véritables et authentiques ? (Et serait donc incapable d’authentiques efforts pour parvenir à, et essayer de, réaliser de telles aspirations ?).
Qu’est-ce à dire ? Que, selon M. De Villiers, les autorités politiques de l’Union européenne d’aujourd’hui seraient donc prêtes à renier des pans entiers de l’acquis communautaire actuel (en particulier : les fameux critères de Copenhague...) pour accepter sciemment en leur sein un Etat dont ils admettraient finalement qu’il ne remplisse pas les fameux critères susmentionnés ? (mais que ce ne serait alors finalement pas si grave ni si important que cela ?...).
Philippe de Villiers a estimé que si la Turquie entrait dans l’Union européenne, il faudrait que la France « quitte l’Europe », lundi alors que l’ouverture des négociations est officiellement programmée ce jour.
> Qu’est-ce à dire ? Que la Turquie entrant dans l’Europe serait donc, forcément et nécessairement, un Etat tellement anti-démocratique (au point d’en modifier jusqu’à la substance même de l’Union...). Et ce, à un tel point que la France ne s’y sentirait forcément alors plus du tout chez elle ?
Selon Philippe de Villiers, interrogé sur LCI, si la Turquie commence ses négociations avec l’Union européenne, « le processus sera très difficilement réversible, sauf un acte politique majeur ».
> Et/ou sauf catastrophe majeure chez nous... (ou en Turquie...). Catastrophes qui ne seraient en tout cas souhaitables pour personne. Et ce, pas même au MPF, j’ose l’espérer...
D’ailleurs, pouvoir vouloir donc rendre à ce point ’’réversible’’ (sic) un processus qui ouvre la porte à une éventuelle plus grande démocratisation de la vie politique (et de la société) turque d’aujourd’hui ?
« Le prochain président de la République devra, en tout cas c’est mon programme présidentiel, être très clair : »si la Turquie entre dans l’Union européenne, la France devra quitter l’Europe parce que ce ne sera plus l’Europe", a-t-il ajouté.
> J’y mettrais là volontiers les mêmes remarques que précédemment...
Le président du MPF a indiqué ne pas croire à une consultation des Français avant une éventuelle adhésion de la Turquie. « Un référendum dans dix ans, dans quinze ans, ce n’est pas jouable, ce n’est pas correct. C’est impossible, ce n’est pas diplomatiquement et démocratiquement raisonnable ».
> A ceci, je me permettrais juste de répondre que le dit référendum sur l’éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne (effectivement dans dix ou quinze ans...) n’est, depuis le 1er Mars dernier, pas une seule ’’option’’ à prendre (ou pas) dans un jeu politique institutionnel français qui serait si ’’souple’’ que cela.
En effet, depuis la réforme de la Constitution française en date du 1er mars derniers (i. e : Loi constitutionnelle n°2005-2004 du 1er Mars 2005) (texte de Loi disponible à l’adresse internet suivante : http://www.conseil-constitutionnel.fr/textes/c2005web.htm#2) modifiant de façon substantielle le Titre XV de notre Constitution de 1958, consacré aux questions européennes (et notamment, ici, les Articles 88-5 et 88-7...), il s’avère que la tenue du référendum en question n’est pas seulement un éventuel choix possible (dans un vaste choix ’’éventail’’ d’éventuels choix encore possibles...) mais bel et bien une très stricte obligation légale.
(Et ce, à moins que notre Constitution ne soit à nouveau ’’retoquée’’ d’ici là...).
Donc la question n’est pas ici de ’’croire’’ (sic) ou de ne pas ’’croire’’ (resic), comme M. De Villiers, à la tenue de ce futur référendum ; mais bel et bien d’en admettre -aujourd’hui- le caractère strictement légal et strictement obligatoire dans le seul et strict contexte légal et juridique actuel.
Quant à dire que la tenue de ce référendum ne serait pas ’’diplomatiquement et démocratiquement raisonnable’’ (sic), que veut-on donc dire par là du côté du MPF ?
Car s’il s’agit de dire que la tenue d’une telle procédure (à laquelle le peuple français répondrait éventuellement par la négative...) provoquerait alors une crise grave dans les relations franco-turques (ou européano-turques...), ce n’est vraiment pas la peine d’imaginer une telle crise ’’affective’’ pour dans dix ou quinze ans...
Car c’est bel et bien aujourd’hui et maintenant que se produit cette fameuse ’’crise affective’’ entre Turquie, France et Europe !
Car les Turcs d’aujourd’hui qui aspirent sincèrement à rejoindre notre Union et sa modernité politique ne comprennent vraiment pas pourquoi ils sont ainsi rejetés, aujourd’hui, par certains d’entre nous au nom de la survivance, chez eux, d’un modèle politique qu’ils savent obsolète, qu’ils jugent eux-mêmes dépassé et qu’ils rejettent sincèrement (pour essayer de rejoindre le nôtre...).
Quant à estimer que le contexte politique (et/ou d’éventuelles pressions politiques de toutes formes...) suggeraient alors ’’très fortement’’ aux français de dire Oui à l’entrée dans l’Union de n’importe quel Etat turc (même non démocratique...), je pense -de même- que c’est là une vision là encore excessive sinon malhonnête du problème.
Puisque j’ai le sentiment que jamais rien, ni personne, n’empêchera jamais aux français de voter sur cette question en leur âme et conscience (dans le secret de l’isoloir...).
Puisque j’ai le sentiment que rien n’empêchera jamais les français de bien vouloir tendre la main ou même rejeter (peut-être injustement) une Turquie qui attend de nous, aujourd’hui, sans doute bien autre chose de notre part.
Puisque, même dans le pire des cas, j’ai le sentiment que rien n’empêchera jamais les français de faire alors, peut-être, l’une des pires bêtises qui soit encore possible de faire en rejetant une Turquie en chemin vers ce progrès politique que, malgré tout, nous incarnons encore à ses yeux.
Puisque j’ai le sentiment que rien n’empêchera jamais les français de dire NON, s’ils voulaient vraiment absolument dire NON. Et ce, même s’ils devaient -par la suite- finalement admettre qu’ils se sont peut-être trompés...
Et, à ce titre, regardez juste ce qu’il s’est effectivement passé chez nous, ne serait-ce que le 29 mai dernier, à l’appel -entre autres- d’un certain Philippe de Villiers...
Ronan BLAISE (JE / Rouen)
5. Le 26 avril 2006 à 15:10, par Ali Baba En réponse à : Carton rouge à Philippe de Villiers
Pour rebondir sur la conclusion de ce billet, un ptit parallèle De Villiers / Le Pen : où le plus dangereux n’est pas forcément celui qu’on croit.
6. Le 27 mai 2006 à 17:59, par Anne-Claire Muller En réponse à : Carton rouge à Philippe de Villiers
De Villiers était certainnement l’un des partisans du NON le plus de mauvaise foi de tous avec ses amalgames, ses comparaisons débiles et sa manie d’agiter l’entrée de la Turquie comme un épouvantail... Je crois que le carton rouge lui va à ravir et même de façon permanente !
7. Le 23 juillet 2008 à 10:05, par Hervé Le Lorrain En réponse à : L’actualité de 2008 donne raison à Philippe de Villiers !
Message de 2005 ... réponse en 2008... Le « non » français de 2005 a bien été foulé aux pieds par le traité de Lisbonne, et le « non » irlandais de 2008 risque fort de subir le même sort... Alors quand les peuples disent « non », on les ignore, comme par exemple pour le traité de Lisbonne : 27 ratifications.... dont 26 parlementaires !!! Une seule par referendum.... et tout le « beau monde » politique et médiatique essaie de culpabiliser les Irlandais.... Bertold Brecht écrivait : « le peuple n’est pas d’accord avec le gouvernement, il faut dissoudre le peuple »... 5 referendum depuis 2005, dont 3 « non »... et on continue quand même !!! Pauvres citoyens de base ignorés !!! Quant au referendum « obligatoire » sur la Turquie, la réforme récente des institutions a bien prouvé le contraire... la Constitution ne garantit jamais rien puisqu’elle peut être modifiée par 60 % des voix... sauf la Constitution Européenne de 2005 qui prévoyait , pour être modifiée, l’unanimité de tous les gouvernements ET de tous les peuples ! Bref ELLE était vraiment inchangeable, ce qui était extrêmement dangereux ! Alors l’actualité donne raison à Philippe de Villiers ! Cessez d’être naïfs, les hautes sphères politiques nous ignorent et nous manipulent !!! ça ne vous chagrine pas que les politiques se méfient de nous au point de ne plus nous demander notre avis... des fois qu’on ne réponde pas ce qui est prévu ???
8. Le 23 juillet 2008 à 10:43, par Fabien Cazenave En réponse à : L’actualité de 2008 donne toujours TORT à Philippe de Villiers !
Hervé, les Espagnols et les Luxembourgeois ont voté Oui par référendum et on les a foulés au pied en arrêtant le processus de 2005...
Vous voyez, on peut retourner les exemples. Aujourd’hui, 23 pays ont ratifié sur 27... et on va fouler au pied les autres peuples qui ont voté par le biais de leur représentants, c’est-à-dire en respectant leur propre voie démocratique prévue par leur constitution ?
Je vous provoque un peu, mais des ratifications sur plus d’un an, c’est du grand n’importe quoi. On le voit avec le fait qu’on discute même de l’idée de ne pas aller au bout des ratifications... D’où les Tchèques ne pourraient pas s’exprimer ?
L’idéal serait un référendum... pan-européen. Comme ça, les citoyens d’Europe pourraient réellement se prononcer de manière européenne sans qu’ils soient tributaires de pressions extérieures.
Par exemple, le cas irlandais :
– d’où les pro-oui disaient « votez au nom de la construction communautaire » ? Kouchner a eu tort.
– d’où les pro-non disaient « votez au nom de nous, Français nonistes » ? Attac, Devilliers and co ont eu tort.
Les citoyens ont à s’exprimer ensemble pour un sujet qui les concerne... tous. Et non pas seulement le peuple français comme le dit Philippe De Villiers.
9. Le 23 juillet 2008 à 13:06, par Ronan En réponse à : L’actualité de 2008 donne raison à Philippe de Villiers !
M. Hervé le Lorrain, quant à votre soutien à de Villiers ou votre appréciation sur le processus de ratification du Traité de Lisbonne ou à propos du feu-TCE (sur lesquels je ne porterai pas de jugement), juste vous dire néanmoins que vous êtes ici complètement à côté de la plaque.
Dans la mesure où ce site internet est l’émanation d’une association qui se prononce pour une construction européenne qui se ferait selon des modalités démocratiques :
(1) avec une Constituante élue au suffrage universel,
(2) avec un référendum paneuropéen de ratification et
(3) contre le principe d’unanimité pour l’adoption (voire la modification) de ce texte.
Pour le reste, juste souligner la parfaite hypocrisie du discours souverainiste : un discours qui prétend souvent être « pour » l’Europe à condition - toutefois - que celle-ci soit strictement symbolique, non contraignante, complètement impuissante voire n’existe pas.
10. Le 24 juillet 2008 à 08:13, par valery En réponse à : L’actualité de 1908 donne raison à Philippe de Villiers !
Avez vous remarqué comment notre intéressant président Sarkozy a fait le distinguo entre les dirigeants de l’extrême droite nationaliste française lors de son discours à Strasbourg ? Il s’en est prit au vieux Le Pen mais il a fait preuve d’une excessive politesse envers le vilain Villiers. En même temps c’est vrai que Sarko s’est fait élire en agitant leurs thèmes pour rapatrier l’électorat frontiste ou villiériste au sein de l’électorat de la droite traditionnelle. Pourquoi pas à condition de ne pas tenir les promesses faites à ces gens là.
Suivre les commentaires : |