Carton rouge aux conservateurs britanniques. They want their country back !

, par Caroline Span

Carton rouge aux conservateurs britanniques. They want their country back !

Lundi 24 octobre, les députés britanniques ont rejeté la proposition de référendum concernant le maintien ou non de la Grande Bretagne dans l’Union européenne. Bien que nous ne puissions que nous réjouir de ce rejet, un pavé dans la mare est désormais jeté.

111  : C’est le nombre de députés britanniques prêts à mettre en jeu l’avenir de leur pays et de l’Union européenne.

Lundi soir, les députés ont eu à débattre d’un amendement proposant la mise en place d’un référendum sur le maintien de la Grande Bretagne dans l’Union européenne. Celui ci proposait trois issues possibles : le maintien dans l’UE, la sortie ou la renégociation des liens axés sur le commerce et la coopération. Bien que ce référendum ait été rejeté par 483 députés, il met en lumière le sentiment eurosceptique exprimé au cœur même de la Chambre des Communes.

Etre ou ne pas être dans l’Europe ?

Pour de nombreux tories, la réponse est claire. L’Union européenne n’offre pas les avantages escomptés et il vaut mieux quitter un navire qui coule plutôt que « d’aider à éteindre l’incendie de la maison du voisin ». Selon l’expression de David Cameron.

Cette prise de position politique reflète malheureusement un sentiment partagé au niveau de la société civile. Selon un sondage publié par The Guardian, 70% des Britanniques souhaiteraient avoir l’opportunité de voter sur l’avenir de leur pays dans l’Union européenne. 49% d’entre eux voteraient pour la sortie de l’UE alors que seulement 40% envisageraient de confirmer leur appartenance à celle-ci.

Cette idée de sortie de l’UE progresse dans de nombreux pays et ne peut que nous alarmer. Mais celle-ci n’était jusqu’à présent que peu évoquée par les partis de gouvernement. Ainsi les députés conservateurs, en présentant cet amendement, viennent d’ouvrir une brèche dans la contestation de l’UE. Cela révèle aussi à quel point le paradoxe européen de la Grande Bretagne n’est toujours pas résolu, et n’est pas prêt de l’être.

La remise en cause du principe de solidarité

Son refus d’entrer dans l’espace Schengen puis d’accepter l’Euro comme monnaie ont démontré que les Britanniques considèrent l’UE comme une simple zone économique. Or celle-ci connaissant d’importantes difficultés, il serait donc tout à fait normal, pour les députés conservateurs britanniques, que la Grande Bretagne redéfinisse sa place au sein de cette Union.

Cette attitude est condamnable. L’Union européenne est fondée sur le principe de solidarité et ne pas le respecter, c’est remettre en cause tout ce qui nous unit. Mais après tout, c’est peut être ce que cherchent les Tories sans forcément en mesurer les conséquences économiques.

Comme l’a rappelé fort justement David Cameron, l’UE représente pour les Britanniques leur plus gros marché dans la mesure où 50% des exportations se font vers les 26 autres pays de l’Union et que des millions d’emplois en dépendent. La Grande Bretagne dépend fondamentalement de ses partenaires et a toujours œuvré en faveur du marché commun.

Demander une sortie pure et simple de l’Union est un acte fondamentalement populiste de la part des Tories, qui cherchent à utiliser les difficultés actuelles de l’Union pour masquer la reprise compliquée de l’économie Outre-Manche.

L’heure est donc grave, les tensions sont vives et la menace d’un démantèlement de l’UE se fait de plus en plus pressante. Il est donc primordial que les membres du parti conservateur fassent preuve à l’avenir de davantage de courage et de responsabilité politique.

Vos commentaires
  • Le 26 octobre 2011 à 10:41, par Laurent Bonsang En réponse à : Carton rouge aux conservateurs britanniques. They want their country back !

    supprimons la niche britannique à savoir ce chèque qui est aujourdhui totalement inacceptable. il faut que chacun paie au niveau de sa richesse pour le budget de l’UE

    ensuite, faisons le point sur les principaux bénéficiaires de la PAC je veux parler de ceux qui individuellement touchent le plus et ce ne sont pas les agriculteurs d’Espagne, du Portugal, de Pologne ou de France

    enfin, que les députés européens des Tories qui sont d’accord avec cette proposition démissionnent du parlement européen et que les Ministres du gouvernement Cameron qui sont d’accord avec cette proposition aillent aux réunions du Conseil sur leurs propres deniers personnels...

  • Le 26 octobre 2011 à 11:26, par Fabien En réponse à : Carton rouge aux conservateurs britanniques. They want their country back !

    [mode_sarcastique_on]C’est horrible, on aurait presque eu envie que cela réussisse... [mode_sarcastique_off]

    Merci d’avoir rappelé que ce vote n’est pas anodin du tout !

  • Le 26 octobre 2011 à 20:39, par Ronan En réponse à : Carton rouge aux conservateurs britanniques. They want their country back !

    « Messieurs les anglais, tirez (vous) les premiers ! » (souvenirs, souvenirs...)

  • Le 27 octobre 2011 à 04:34, par pioupiou En réponse à : Carton rouge aux conservateurs britanniques. They want their country back !

    Qu’ils fassent leur référendum une bonne fois pour toute ! Et qu’ils soient au clair avec ce qu’ils veulent une fois qu’il sera passé !

  • Le 27 octobre 2011 à 15:45, par Jonathan Leveugle En réponse à : Carton rouge aux conservateurs britanniques. They want their country back !

    Cette proposition de referundum n’est pas acceptable. Des députés britanniques profitent de la crise économique pour avancer des thèses populistes.

    L’Union européenne est basée sur un principe de solidarité où nous avons tous des responsabilités les uns envers les autres. Ce referundum peut être comparé aux velleités de certains extremistes catalans ou lombards, qui très riches, veulent se séparer d’un pays jugé trop pauvre. Je vous conseille la lecture de ce passage d’un manuel de géopolitique sur « le phénomène lombard » aux paragraphes 29-30 : http://espacepolitique.revues.org/index1608.html#tocto2n5

    Je tiens aussi à rappeler que nous sommes tous européens et que le départ du Royaume Uni, même si ce n’est qu’une menace, se traduirait par l’échec retentissant de l’idéal européen. Il n’y a pas de plus ou de moins européens.

    Cet égoisme est à condamner et il faut s’en inquiéter, car aujourd’hui la Grande-Bretagne. Et demain ? l’Italie, l’Espagne, La France...

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