Citoyenneté nationale et déclin de la démocratie

L’Europe est le terrain où l’on pourra préparer l’unité du genre humain

, par Traduit par Florent Banfi, Massimo Contri

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Citoyenneté nationale et déclin de la démocratie

Si la révolution industrielle a unifiée le genre humain d’un point de vue structurel, et la route dans ce sens semble aplanie et déterministe, l’Europe est le terrain où l’on peut former la culture politique de l’unité du genre humain. C’est le terrain où le facteur culturel pourra se libérer de ses chaînes.

La politique d’aujourd’hui divise le monde à un niveau supra-structurel, le niveau des décision humaines et de la connaissance. Ceci existe dès le plus jeune âge dès que l’on prend en main un planisphère. Ce qui nous apparaît immédiatement c’est la configuration des divers Etats ainsi que les couleurs qui les distinguent. De cette façon les hommes grandissent avec l’idée que quelque chose de naturel, le monde, justifie la division entre Italiens, Français, Chinois... Les Hommes, bien qu’ils aillent tous dans la même direction, croient aller tous dans des directions différentes.

L’Europe est le lieu historique de la culture politique de la division du genre humain, l’Europe invente l’Etat national et exporte cette culture de telle sorte à ce que aujourd’hui, elle ne représente l’unique image que nous avons quand nous pensons au système monde. L’Europe peut cependant substituer la culture de l’homme qui a le monde par la culture de l’homme qui fait le monde. La fédération européenne a donc cette grande possibilité de construire la nouveauté culturelle qui pourra ouvrir la route vers la fédération mondiale.

La raison scientifique comprend que le genre humain est arrivé à un croisement entre la survie en termes humains et la catastrophe, même si lente. Au delà de l’Etat nation le contraire de la loi de la raison vaut encore. L’homme sait qu’il détruit le monde mais il ne sait pas le gouverner parce que le facteur culturel national, le planisphère qu’il a d’imprimé dans la tête, l’empêche de penser qu’il puisse être gouverné. En ce sens, la politique européenne et mondiale sont l’inclusion de la politique dans le domaine de la science et de la raison. En effet, la sciences est le domaine où la raison dans son usage pratique égale la raison dans son usage théorique, le rationnel se converti en réel. La politique supranationale met fin à la séparation du théorique au pratique, séparation très dangereuse car elle tend à rendre le pratique comme irrationnel et le théorique comme impuissant faisant un vrai et propre « échec à la raison humaine » [1].

La fédération européenne est l’ensemble des institutions à travers lesquelles les Européens acquièrent cette conscience. Les citoyens des Etats nationaux ont connaissance du déclin de leur statut de citoyen : ils se rendent compte chaque jour que leurs hommes politiques ne sont plus capables de leur garantir un futur de prospérité et de paix, de leur garantir des services sociaux aux standard élevés, de fournir aux meilleurs jeunes la perspective de grands centres de recherche de notoriété mondiale, la possibilité de penser à une famille, le courage d’entreprendre. « L’Etat exige de nous le respect de ses lois, le paiement de ses impôts, le service militaire et la même vie en cas de nécessité. Ce rapport entre le citoyen et son Etat est juste et acceptable, mais à condition que l’Etat soit capable de rendre au citoyen les services pour lesquels il existe. [...] Aujourd’hui dans le domaine économique, militaire et diplomatique, nos Etats ne fournissent plus de services valables. Au loyalisme du citoyen ne correspond plus la capacité de l’Etat à promouvoir le bien-être et la justice sociale, de garantir la sécurité, de défendre et de représenter son propre pays dans ses rapports avec les autres pays » [2].

Toutefois, le schéma de l’Etat nation gravé dans les esprits empêche ces citoyens d’identifier cette catégorie mentale comme l’obstacle principal à l’inversion de ce processus de déchéance de la valeur de leur citoyenneté. « L’impuissance européenne est une maladie de la société européenne. C’est déprimant, la vitalité de nos peuples diminue et leurs possibilités de vivre comme des peuples libres sont abrégées. Mais elle les habitue aussi à vivre dans le regret, dans le ressentiment, dans l’humiliation de l’acceptation résignée de ce qui existe. On déteste au fond du cœur, un système qui nous tue lentement, mais on ne pense pas assez à le changer, et on lui est même reconnaissant parce qu’il nous offre des renvois, peut être longs, à l’exécution finale ».

Les citoyens des Etats européens sont déjà des citoyens européens dans le sens que seul grâce à l’Europe ils reconquérront une citoyenneté totale, alors qu’ils ne sont déjà plus seulement citoyens italiens ou français et il n’y a plus de voie possible qui puisse les rendre comme tels.

(Document traduit de l’italien par Florent Banfi, membre des « Jeunes Européens - France »).

Notes

[1i. e : ’’Scacco alla ragione umana’’, sic Mario Albertini in « Il federalismo », ouvrage paru aux éditions « Il Mulino »

[2Sic Altiero Spinelli, in « Le ragioni ideali del congresso del popolo europeo », « Quaderni del Dibattito Federalista ».

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