A l’occasion du dernier Conseil européen, Angela Merkel a affirmé que le candidat du parti politique arrivé en tête lors de prochaines élections européennes ne serait pas automatiquement désigné Président de la Commission européenne, allant même jusqu’à dire que ce serait le Conseil européen qui désignerait un candidat et que, si celui-ci devra bien recevoir l’appui du Parlement européen, il n’y aurait « aucune automaticité » entre les résultats du scrutin et le choix de ce candidat.
Le traité de Lisbonne établit que le futur Président de la Commission européenne ne sera plus nommé comme un haut-fonctionnaire international, par entente secrète entre grands dirigeants. Il sera issu d’une élection législative gagnée par son parti politique à l’échelle de l’Europe, et il bénéficiera donc de la légitimité donnée par le vote des 500 millions de citoyens européens. Le Conseil européen se retrouvera dans la situation d’un chef d’Etat collectif, entérinant le vote démocratique. En revanche, il reste maître de choisir les titulaires des autres grandes fonctions crées par le traité.
Cette innovation est nécessaire pour achever de faire de l’Union un vrai pouvoir démocratique. Elle ne fait qu’appliquer au niveau européen le principe de la démocratie parlementaire, tel qu’il existe en Angleterre depuis le XVIIIe siècle, et en Allemagne même depuis 1948 : juridiquement, la reine d’Angleterre est souveraine, mais politiquement elle est contrainte d’appeler à Downing Street le leader de la majorité sortie des urnes.
Ce saut démocratique a été proposé devant la Convention européenne il y a déjà dix ans par les gouvernements français et allemand conjointement. Il figure depuis dans la charte électorale du PPE, comme des autres grands partis européens. Il est particulièrement urgent à un moment où montent de partout les ressentiments contre l’Europe en général, et contre le pays actuellement dominant en particulier. Nul pays, plus que l’Allemagne, n’a intérêt à ce que l’Union dispose enfin de ses dirigeants à elle, identifiés comme tels, comptables devant tous les citoyens d’Europe de l’intérêt commun européen, qui est différent de la simple addition des intérêts nationaux.
Le moment est venu que l’Europe ait enfin un visage, un responsable démocratiquement élu, un vrai chef de l’exécutif doté de sa légitimité propre. C’est ainsi que les citoyens prendront le pouvoir en Europe, comme ils l’ont fait dans chacun de nos pays.
1. Le 3 novembre 2013 à 09:10, par FAYETTE Jacques
En réponse à : Commission européenne : Angela Merkel se trompe
Il faudra demander aux candidats qu’ils s’engagent à ne pas voter pour un président qui ne serait pas la tête de liste du parti arrivé en tête.
2. Le 3 novembre 2013 à 23:00, par Alain
En réponse à : Commission européenne : Angela Merkel se trompe
@Fayette
Il faudra plutôt appeler les électeurs à ne pas voter pour les partis qui seraient incapables de proposer un candidat à la présidence de la Commission (UMP, MPF, DLR, FN, NPA, LO, Mouvement écologiste indépendant, et autres bras cassés électoraux).
3. Le 4 novembre 2013 à 14:12, par tnemessiacne
En réponse à : Commission européenne : Angela Merkel se trompe
C’est très simple il me semble, les groupes politiques au parlement européen présentent un candidat, si le candidat représentant le plus grand nombre de voix au parlement européen n’est pas choisi par le Conseil européen pour être présidant de la Commission, le Parlement européen refuse tout simplement d’approuver la nomination/élection du nouveau président de la Commission européenne.
Si le Conseil ne nomme pas une tête de liste ayant remporté les élections, le Parlement européen ne l’approuve pas.
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