Suite à cette révélation sur la vraie nature cachée de l’Union européenne, le touriste ou l’ami roumain qui se trouve en territoire français doit prendre le temps de réfléchir, et ce, pour décider de l’idée qu’il va réfuter en premier lieu. Comment faire pour expliquer à un Français âgé de 20 à 30 ans, qui n’a pas connu la même croissance économique que ses parents et qui a du mal à trouver un emploi, que les nouveaux citoyens européens ont un passé bien triste ? En effet, en 1945, lorsque la France et les autres pays fondateurs de l’Union européenne débutaient une période connue comme « les Trente Glorieuses », la Roumanie et les autres nouveaux membres de l’Union entraient dans une des périodes les plus sombres de leur histoire. Dans la plupart des cas, les jeunes européens de l’Est vivent un peu mieux que leurs parents (du point de vue matériel), mais ils ont également plus de possibilités de développement personnel comme la liberté de mouvement, la possibilité de choisir une carrière, etc.
Dans l’espace géographique qui s’étend au-delà des cicatrices laissées par le rideau de fer, l’entrée dans l’Union européenne a changé le destin d’une génération. Et les Roumains qui visitent, étudient ou travaillent en France font partie de cette génération. Ces Roumains ne veulent pas ralentir la collaboration européenne sur le plan social ou politique. Au contraire, ils sont profondément reconnaissants pour la chance qu’ils ont d’être des citoyens européens et veulent faire partie de cette merveilleuse aventure qu’est l’Europe. Mais ils ne comprennent pas pourquoi le développement de l’intégration européenne s’oppose (trop facilement) à l’élargissement. Tout comme les Roumains ont la chance de profiter des avantages de la citoyenneté européenne, les Roumains aimeraient que les Moldaves, les Turcs ou les Ukrainiens puissent jouir des mêmes droits. Parce que ce ne sont pas les bureaucrates de Bruxelles qui font de l’Europe ce qu’elle est, mais bien les étudiants qui voyagent dans le cadre du programme Erasmus, grâce à leurs amitiés à l’étranger, grâce au partage de leurs expériences et grâce à cette sensation unique de se sentir chez soi et en même temps d’être ailleurs, pas uniquement là où tu es né ou là où tu parles ta langue maternelle.
Et, sur une note plus personnelle, les Roumains aimeraient peut-être poursuivre en disant aux Français qu’après l’expérience communiste, les Roumains sont conscients des vertus et des inconvénients du libéralisme économique. Ils aimeraient dire que, contrairement à ce que nombre de Français pensent, malgré ce libéralisme, à de nombreux égards le modèle social des nouveaux États membres n’est pas aussi proche du modèle anglais que du modèle continental. Qui plus est, du point de vue du libéralisme politique, l’Europe est un espace idéal qui permet l’expression de nombreuses opinions et la prise de décision grâce à la persuasion et à la négociation. C’est pourquoi les Roumains veulent remercier leurs amis français de ne pas avoir voté pour un drapeau et un hymne commun. Ces symboles sont bien trop inhérents à une construction politique, à savoir l’État, qui, dans le passé, a demandé à ses citoyens d’aller à la guerre pour défendre ce qui nous sépare des autres. Les Roumains, eux, considèrent l’Europe comme l’élément qui nous rapproche justement.
1. Le 11 mars 2013 à 16:49, par GO2
En réponse à : Conversation imaginaire entre un Roumain et un Français ou l’Europe vue comme une expérience humaine
"En effet, en 1945, lorsque la France et les autres pays fondateurs de l’Union européenne débutaient une période connue comme « les Trente Glorieuses », la Roumanie et les autres nouveaux membres de l’Union entraient dans une des périodes les plus sombres de leur histoire." Il faudrait nuancer les propos et expliquer les origines de cette situation : 1) La Roumanie a été jusqu’en 1944 un allié de l’allemagne nazie. Elle a participé notamment à la bataille de Stalingrad, ainsi que les Italiens. Elle a due pour sa survie accepter une totale capitulation devant Staline et opérer un renversement d’alliance meurtrier. Les Roumains sont euh..discrets et pudiques sur ce point.. 2) Dans les années 60 et 70, contrairement à beaucoup d’idées reçues le niveau de vie avait fortement augmenté en Roumanie et certains sont même nostalgiques de cette période. Les années 80, avec la mégalomanie de Ceaucescu et sa volonté de rembourser toutes les dettes de l’état au détriment de sa population, ont complètement anihilé les avancèes des annés 70. ( Toute ressemblance avec la Grèce ou l’Espagne actuelle serait fortuite !! Bien entendu ) 3) Depuis 1989 la progression est lente et j’espère que l’entrée dans l’union Européenne sera un formidable tremplin pour ce superbe pays. La volonté des Roumains est la.
Par contre le racisme ordinaire , et l’incurie culturelle des pays de l’Ouest sont un frein à la coopération et au dévlpt avec la Roumanie ( et égalment la bulgarie slave).
Suivre les commentaires :
|
