Dacian Ciolos - Commissaire européen à l’agriculture et au développement rural

, par Alin Cristian Mituta

Dacian Ciolos - Commissaire européen à l'agriculture et au développement rural
Dacian Ciolos

Ingénieur agronome et ancien ministre de l’agriculture, le roumain Dacian Ciolos, 40 ans, est le nouveau Commissaire à l’Agriculture et au Développement Rural dans le collège Barroso II. Il est en charge de la gestion du plus important portefeuille en termes budgétaires et la mission principale de son mandat sera de conduire la reforme de la Politique Agricole Commune (PAC) post 2014.

Dacian Ciolos est avant tout un spécialiste de l’agriculture. Pour 14 ans, entre 1983 et 1997 il a suivi des formations en agriculture en Roumanie comme en France. En 1997, dès l’obtention de son diplôme à l’Université de Montpellier, il accomplit un stage à la DG Agriculture de la Commission européenne, qu’il la dirigera 13 ans plus tard. Entre 1998 et 2002 il travaille dans l’administration locale en Roumanie et s’occupe de la coopération agricole bilatérale agricole avec la France. En 2003 il renoue le lien avec la Commission européenne en travaillant dans sa Délégation à Bucarest où il s’occupe de l’implémentation du Programme SAPARD en Roumanie.

En 2005 il entre au Ministère de l’Agriculture roumain où il monte rapidement dans la hiérarchie : conseiller du ministre et représentant dans le Comite spécial agricole dans le Conseil de l’UE puis sous-secrétaire d’Etat et, enfin, Ministre de l’Agriculture entre 2007 et 2008. Entré récemment dans la sphère politique, il n’est pas membre d’aucun parti. Toutefois, il est proche du Président roumain et de son parti de centre droite, membre du Parti Populaire Européen.

D’ailleurs, avant de devenir membre du collège européen, Ciolos a été désigné par le Président roumain chef d’une commission présidentielle pour le développement de la politique agricole en Roumanie, en contribuant à la mise en place d’une nouvelle approche stratégique agricole dans son pays natal.

Expert, technocrate, détaché politiquement et consensuel, Dacian Ciolos gagne la sympathie du public et la confiance du milieu politique. De plus, ayant une certaine ouverture à Bruxelles et bénéficiant d’une large reconnaissance de ses compétences, il est considéré par les autorités roumaines la bonne personne pour faire partie du collège Barroso II. Ciolos est, ainsi, désigné par le Gouvernement et le Président en tant que candidat à la fonction précise de Commissaire à l’Agriculture, un domaine de grande relevance pour la Roumanie.

Toutefois, sa nomination n’est pas bien reçu par la totalité du spectre politique roumain et européen, en grande partie pour des motifs autres que sa propre personne. Ainsi, si l’opposition roumaine contestait le droit même du gouvernement minoritaire de designer le candidat à cette fonction, le Parti Socialiste Européen soutenait, dans le même registre, la désignation d’un candidat de gauche. Une autre type de critique venait notamment de la presse britannique et allemande qui jugeait comme controversée la nomination, d’une part en raison des problèmes de la Roumanie dans la gestion des fonds communautaires et d’autre part en raison de sa relation jugée très (ou trop) proche avec la France.

Effectivement, de par ses études et son épouse le commissaire désigné est proche de la France, qu’il qualifie, selon ses propres mots comme son « pays d’adoption ». Il est, en plus, vrai que son pays natif n’est pas parmi les plus performants en ce qui concerne la gestion des fonds communautaire. Cependant, aucun des deux éléments n’est pas censé d’affecter sa légitimité d’être désigné dans cette fonction. D’ailleurs, la diplomatie roumaine a du faire épreuve d’une grande habilité à combattre ces faux arguments surtout que le poste était visé aussi par d’autres Etats Membres. Finalement, avec le soutien des pays comme la France ou la Pologne, mais aussi grâce à la persévérance des autorités roumaines, Ciolos est confirmé en tant que Commissaire désigné à l’Agriculture et eu Développement Rural par le Président élu de la Commission qui le nomme, d’ailleurs, "le plus compétent des candidats pour ce poste". Cette compétence s’avère juste lors de son audition au Parlement européen où il reçoit l’avis positif unanime de la commission chargée de l’agriculture.

Sa vision européenne et plus spécifiquement sa vision sur l’avenir de la Politique Agricole Commune est, d’ailleurs, équilibrée mais aussi courageuse et assez consensuelle. Auto qualifié comme un "réformateur", le nouveau commissaire est surtout un défenseur d’une agriculture européenne forte : "la PAC doit être réformée [mais] cela ne veut pas nécessairement dire une réduction du soutien financier, mais nous devons adapter la PAC aux nouveaux défis".

De plus, la PAC post-2013 devrait maintenir « une certaine stabilité des prix » et « le revenu des agriculteurs » mais, d’autre part, « le marché doit continuer à jouer un rôle régulateur ». En ce qui concerne les organismes génétiquement modifiés (OGM), le nouveau commissaire a confirmé les orientations communautaires suivies jusqu’à présent : « je suis favorable à ce que les Etats décident seuls sur ce point". Il a, néanmoins, soutenu une meilleure prise en compte des questions environnementales et climatique dans la définition de la nouvelle PAC, en insistant sur l’importance du principe de l’éco-conditionnalité.

Dacian Ciolos part dans sa mission avec un important capital de confiance de la part de la plupart des acteurs européens. Reste à voir dans quelle mesure il réalisera ses objectifs amitieux.

Illustration : photographie de Dacian Ciolos lors de son audition, issue du site de la Commission européenne

Vos commentaires
  • Le 28 avril 2010 à 06:24, par Martina Latina En réponse à : Dacian Ciolos - Commissaire européen à l’agriculture et au développement rural

    Merci pour cette présentation. Souhaitons donc bon vent aux réformes agricoles indispensables pour que l’Europe continue d’être une aire où se cultive le bien commun !

    Car non seulement l’Union Européenne peut, mais encore elle doit, le faire dans l’harmonie et la concertation de ses citoyens, dans la souplesse et l’innovation, dans le sillage du mythe fondateur lancé, voilà trois millénaires, conjointement par la jeune figure d’EUROPE, porteuse proche-orientale de notre nom de VASTE-VUE, et par un TAURILLON incarnant les moyens de la communication nautique autant qu’alphabétique :

    nous savons en effet qu’il aurait enlevé par-delà les flots méditerranéens la Phénicienne tremblante et charmante pour la déposer sur un rivage de la future Grèce, donc de L’EUROPE sur le point d’émerger ainsi, comme terre fertile en démocratie, en justice, bref en une paix toujours à développer dans le souci moteur du bien commun. Il suffit de se souvenir du discours fervent qu’en 1979 prononçait à Strasbourg, devant le tout nouveau Parlement Européen, Louise Weiss qui donna son nom à l’hémicycle, et de son apostrophe aux « fils les plus éclatants de Zeus et de la nymphe Europe », c’est-à-dire aux fondateurs décisifs, lointains ou proches, de l’Union Européenne.

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