Franco-Allemand

Découvrez l’OFAJ, Office Franco-Allemand de la Jeunesse

« Deutsch-Französisches Jugendwerk » (DFJW)

, par Fabien Cazenave

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Découvrez l'OFAJ, Office Franco-Allemand de la Jeunesse

L’Office Franco-Allemand de la Jeunesse (OFAJ) est une organisation binationale, créée par un accord entre les gouvernements français et allemand. Sa vocation : encourager et promouvoir les échanges entre les jeunesses des deux pays.

Les ressources de l’OFAJ proviennent d’un fond commun alimenté à parts égales par l’Etat français et l’Etat allemand. Son budget annuel s’élève à 20 millions d’euros.

Cette organisation est dirigée par un conseil d’administration autonome présidé par les ministres français et allemand chargés des questions de jeunesse.

A la tête de cette organisation, il y a le Secrétaire Général [1], aujourd’hui M. Max Claudet. C’est d’ailleurs ce dernier que nous accueillons sur le « Taurillon ».

- M. Claudet, depuis 1963 et la création de l’OFAJ, combien de jeunes ont-ils bénéficié de vos programmes d’échanges ?

M. Claudet

 Aujourd’hui ce sont plus de sept millions de jeunes français, allemands et européens qui ont bénéficié d’un soutien financier de la part de notre organisation.

On peut considérer néanmoins que plus du double, donc plus de 14 millions, ont participé à des échanges, car nous ne comptabilisons que les jeunes "subventionnés", pas ceux qui accueillent et qui par définition ne reçoivent pas d’aides pour le déplacement et l’hébergement.

- Aujourd’hui, l’OFAJ gère combien de personnes lors des échanges organisés chaque année ?

 Ce sont environ 250 000 personnes ayant de 3 à 30 ans qui profitent d’un soutien financier pour un séjour dans le pays partenaire.

- Quel est le but de votre programme de bourses « Destination Allemagne » ?

 Faire réaliser un projet par un jeune français qui s’intéresse à l’Allemagne. Nous lui laissons carte blanche sur le sujet.

- En quoi faites-vous vivre le rapprochement entre l’Allemagne et la France ?

 Nous le faisons en organisant et subventionnant plus de 8000 échanges par an. Nous travaillons de manière subsidiaire, c’est à dire en faisant appel à des organisations de jeunesse, des clubs sportifs, des écoles.... tous les acteurs du monde de l’enfance et de la jeunesse.

Nous avons depuis notre entrée en fonction veillé de manière stricte à la connaissance interculturelle qui passe prioritairement par l’échange linguistique en français et en allemand.

Nous sommes persuadés que l’avenir de l’Europe passe par sa richesse culturelle et donc par son plurilinguisme. Dans toutes les rencontres que nous soutenons, les langues des participants sont parlées. Nous ne passons pas par une langue tierce.

- L’OFAJ est née d’une volonté politique. En quoi est-ce une organisation particulière ?

 Elle est restée unique malgré la création d’organisations soeurs comme « l’Office Franco Québéquois » ou « l’Office Germano-Polonais ».

Elle demeure une organisation internationale, dirigée depuis 2006 de manière collégiale par un français et une allemande, ce qui est un cas presqu’unique dans le domaine politique et également dans le domaine des entreprises franco-allemandes.

- L’OFAJ se limite-t-elle à faire des échanges entre l’Allemagne et la France ?

 Depuis la fin des années 70, l’OFAJ accompagne les évolutions de la construction européenne. Nous avons tout d’abord pu associer un troisième pays issu de la CEE d’alors, puis à partir de 1990 un des pays de l’Est européen.

Depuis 1999, nous pouvons théoriquement travailler avec les pays du monde entier. Il faut cependant rappeler que le coeur de notre action demeure et demeurera franco-allemand. L’accent de nos programmes internationaux est aujourd’hui mis sur les pays est-européens et du monde balkanique ainsi que pour les pays du pourtour méditerranéen.

- Est-ce que les liens entre la France et l’Allemagne sont assurés ?

 Nous devons nous garder de considérer pour acquis des liens qui n’ont cessé de se renforcer depuis 50 ans. Ainsi que le disait Walter Benjamin, il se peut que l’ange de l’histoire se retourne et qu’il y ait donc une avancée historique saccadée.

Certes, les liens sont étroits au niveau des gouvernements ou dans le monde économique. Ils le sont moins dans le monde culturel et au niveau des populations, comme le prouve le fort recul de l’intérêt pour la langue et donc pour la culture allemande en France.

A terme, ce mouvement, qui semble heureusement arrêté depuis quelques mois, est très dommageable et peut mettre en péril la coopération institutionnelle.

- Comment donner les clefs aux jeunes pour mieux comprendre l’Europe ?

 En leur enseignant la diversité, en leur montrant que l’Europe est un monde fascinant par son histoire, ses langues, son héritage culturel, philosophique. Il faut rétablir un fierté de l’identité européenne.

- Comment faire pour que les Jeunes deviennent des citoyens actifs au niveau européen ?

 Nous devons leur faire prendre conscience de tout ce que l’Europe leur a apporté et leur apporte. Il faut qu’ils prennent conscience qu’il y a encore peu de temps, partir étudier en Europe était difficile, cher et peu reconnu.

Il faut leur faire prendre conscience qu’ils peuvent beaucoup perdre en critiquant une Europe des technocrates qui n’est que la leur car ce sont eux qui l’élisent.

- Serait-ce plus facile si l’Union européenne allait encore plus vers l’Europe politique ?

 En théorie sûrement. Je crains cependant que les mentalités ne soient pas encore prêtes à un tel changement. Peut-être faudrait-il deux hommes politique visionnaires imposant simplement une union plus forte entre deux pays... à titre d’exemple.

- La Coupe du Monde a eu lieu en Allemagne cette année. Vous ne pouviez pas passer à côté de cet événement... Qu’avez-vous préparé à cette occasion ?

 Nous avons organisé des opérations spéciales.

Tout d’abord un séminaire universitaire pour de jeunes sportifs en liaison avec l’« Institut Historique Allemand », puis un programme de volontaires français et allemands qui ont accompagné les supporters francophones dans les villes où ont eu lieu des rencontres, puis un glossaire foot pour tous ceux qui s’intéressent au langage du foot...

Et bien sûr une foule de rencontres entre jeunes équipes !!!

- Illustration :

Le logo spécial de l’OFAJ, pour ses quarante ans (en 2003).

Copyright : OFAJ/DFJW.

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Notes

[1Elu depuis le 1er janvier 2004, pour un mandat de 4 ans

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