Europe : affronter le changement systémique

, par Sarantis Michalopoulos

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Europe : affronter le changement systémique

En prenant en considération le Sommet récent de l’Union Européenne (UE) réalisé à Bruxelles le 1er septembre 2008 consacré à l’invasion de la Géorgie par la Russie, le sujet diachronique [1] du rôle politique de l’UE, dans un système international constamment en changement, a émergé à la surface de la scène politique européenne.

Au sein des divers intérêts contradictoires des Etats-membres, l’Union est parvenue à gérer la crise dans le sous-système fragile du Caucase, en lançant, via les manœuvres diplomatiques les plus appropriées, la consolidation de paix. Le consensus entre les Etats-membres de l’Union européenne constitue sans doute un progrès vers l’unité qu’indique le besoin sans précédent d’une coopération plus étroite en ce qui concerne les sujets de politique étrangère. Il s’agit de la preuve que la volonté politique existe encore et le but principal européen est une participation plus active. Ayant éprouvé les effets catastrophiques de la Guerre Froide et les polarisations répétées, l’Europe a les mécanismes pour affronter le défit de la réalité contemporaine, pour assurer la stabilité et la paix.

Les actions unilatérales des acteurs principaux de la scène politique internationale posent des obstacles à la stabilité générale des sous-systèmes régionaux. L’Europe est obligée pour être écoutée d’avoir une voix commune en envoyant un message de cohésion de manière globale. L’équilibre entre les intérêts multidimensionnels a été trouvé et en même temps les rapports extrêmes induits par les sanctions contre la Russie ont été équilibrés et apaisés. Les relations bilatérales euro-russes sont passées à une nouvelle époque, où les priorités géopolitiques et économiques européennes sont reconsidérées, affectant en partie le futur de la politique étrangère européenne.

Tout d’abord, le jeu d’énergie qui a eu lieu dans la région de l’Eurasie constitue une raison importante pour la convergence des intérêts européens. A l’agenda politique européen, la hiérarchie des priorités a totalement changé. La satisfaction des besoins économiques en commun conduit à des politiques plus cohérentes et aux approches moins monolithiques. Néanmoins, ce fait est en conflit avec la réalité militaire courante de l’Union, qui est fondée sur l’OTAN. C’est que l’Union doit éviter sur le longue terme, ce sont les relations “zéro de somme” pour maintenir l’équilibre entre les scénarios de néo-Guerre Froide, en assurant sa survie et sa position principale au système international.

La redistribution de la puissance, le changement des droits et des règles des unités du système international constituent des facteurs catalytiques pour l’accélération du processus de l’intégration européenne. Via l’approfondissement et les changements institutionnels, l’Union devra simplifier le processus décisionnel, de plus en présentant une ligne commune, en renforçant graduellement l’autonomie de ses forces militaires. Face aux mouvements violents possibles en cas de péril fort au sein de l’échiquier global, le sujet éternel d’un politique étrangère commune entre de nouveau dans le “Dialogue Européen”. L’urgence est d’avoir une Union politique, une sécurité et un système de défense plus autonomes qui entrent dans la sphère du réalisme politique. La frontière entre l’idéalisme et le réalisme se transforme en une redéfinition relative et en même temps la diplomatie européenne est pratiquée en accord avec le pragmatisme, en mettant l’intérêt européen commun à la première position de l’agenda politique.

En conclusion, il est clair que l’accélération du renfort du système de la défense peut être considérée comme inévitable. L’Union, faisant des efforts pour survivre entre les deux priorités de la politique étrangère, doit premièrement assurer les buts énergiques au niveau géostratégique et en même temps reconsidérer les choix qu’elle a faits jusqu’à maintenant dans le domaine de la défense. Ainsi, la communauté européenne serait prudente de pointer sa diplomatie sur le niveau macro, exploitant les chances qu’elles apparaissent et agir aussi promptement que possible.

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Notes

[1Définition Wikipedia : l’approche dite diachronique s’intéresse à l’histoire de la langue et étudie ses évolutions (étymologie, évolutions phonétiques, sémantiques, lexicales, syntaxiques, etc.). Le terme est un emprunt savant construit sur des racines grecques, δια-, « à travers », et χρόνος, « temps » ; la linguistique comparée, par exemple, a une approche diachronique. Antonyme : synchronique.

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