Bilan et perspectives

Europe : le bilan de l’année 2007 et les perspectives pour l’année 2008 - 1ère partie

2007 : Une actualité européenne chargée

, par Fabien Cazenave

Europe : le bilan de l'année 2007 et les perspectives pour l'année 2008 - 1ère partie

50 ans du Traité de Rome, traité de Lisbonne dit aussi « traité simplifié », libération des infirmières bulgares, élection présidentielle en France, élections en Ukraine, Russie, Ecosse, Belgique, Serbie, Danemark... Tout comme l’ « affaire Geremek », ces sujets ont été à la Une du Taurillon et ont rythmé l’actualité européenne. Faisons le bilan de l’année 2007 d’un point de vue taurillonesque.

Il est toujours difficile de faire un bilan car il faut faire un choix entre les centaines d’articles publiés dans nos colonnes cette année. Alors qu’on parle peu d’Europe en général dans les médias (et pas forcément de la meilleure manière qui soit), nous nous apercevons en regardant notre rétroviseur continental que l’année a été très riche en évènements sur le sujet européen.

Une année marquée par les affaires institutionnelles

Les fêtes marquant les 50 ans de Traité de Rome, et donc de l’Union européenne, ont été l’occasion pour la présidence allemande de relancer le processus institutionnel qui avait été quelque peu mis entre parenthèses en 2006 après les deux « non » hollandais et français de 2005. Les efforts d’Angela Merkel en la matière ont été récompensé : le Traité de Lisbonne, obtenu notamment grâce au Conseil européen des 21 et 22 juin qui a eu lieu à Bruxelles, relance l’Europe institutionnelle bloquée pour le moment au Traité de Nice. Ce que beaucoup en France estiment être le fait de Nicolas Sarkozy est en réalité un résultat collectif qui avait commencé bien avant que l’élection présidentielle se termine... début mai chez nous, soit à peine deux mois avant.

Il y a eu notamment le "Sommet de Madrid« qui a marqué la volonté des »18 +2" (les pays qui avaient ratifié le feu-TCE, accompagnés de l’Irlande et du Portugal) de ne pas tout jeter du travail de la Convention tout en gardant dans le giron communautaire ceux qui avaient dit non. Avec le recul, la volonté affichée par tous les partenaires de ne pas en rester au Traité de Nice a été l’un des facteurs le plus important pour sortir de l’apathie qui avait frappé l’Union européenne.

Mais que vaut le Traité de Lisbonne (ou « traité simplifié » de 259 pages) réellement ? Dedans, il y a des avancées importantes (comme la Charte des Droits fondamentaux) mais la méthode choisie pour le créer a abouti à un minimum syndical qui le rend pour les associations pro-européennes bien difficile à simplifier auprès des citoyens.

C’est notamment pour cela que nous avions choisi de faire une semaine spéciale « Symboles » pour marquer notre déaspointement devant la perte de ceux-ci dans le Traité de Lisbonne, même s’ils restent en place dans les autres traités. D’ailleurs, l’action menée par les Jeunes Européens Fédéralistes "I want my flag back" a réuni des citoyens dans une cinquantaine de villes... ainsi que des députés européens qui se sont ralliés à cette action.

Le Taurillon a ainsi eu la volonté de maintenir une analyse critique des préparatifs qui allaient amener au Traité de Lisbonne : réflexion sur la question du référendum paneuropéen, mise en alerte sur la méthode intergouvernementale, etc. Il est donc démontré qu’on peut être pro-européen et ne pas être de simple relai de l’information de la Commission. Le principe de « L’Européisme ne suffit plus » a encore toute son importance aujourd’hui. Surtout à l’heure où la bataille du net s’organise sur internet et où les anciennes forces « nonistes » reprennent vigueur tout en se cachant derrière l’argument de la demande du référendum national pour la ratification du texte.

Une année à élections en Europe

L’un des faits marquant en France a été l’élection présidentielle... mais le sujet européen n’a pas été au coeur des débats, la période n’étant pas propice à la réparation des fractures de 2005 au sein des grands partis. Point d’orgue, le débat entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal a abordé l’Europe... pendant moins de dix minutes ! Pourtant tous les candidats pro-européens ont parlé d’Europe. Leur discours a d’ailleurs évolué puisque le Taurillon avait décerné au début deux cartons rouges aux candidats UMP et PS. Ceux qui ont pourtant parlé le plus d’Europe étaient ceux qui ne veulent pas de son évolution vers l’unification politique et fédérale de celle-ci : extrêmes gauche et droite ont ainsi essayé de surfer sur la vague du « non » (« de gauche » ou « à la Turquie ») de 2005, sans succès.

Petite anecdote de campagne : après un discours de Nicolas Sarkozy qui posait question sur les thèmes employés, notre rédaction avait produit en français et en allemand un article au titre provocateur "Sarkozy est-il germanophobe ?« . La communauté française proche de Ségolène Royal outre-Rhin a repris la version allemande de cet article et un mini-buzz s’est créé sur le thème de »les allemands ont été choqués par les propos de Sarkozy", avec pour preuve l’article du Taurin Magazin... Les voies d’internet sont parfois impénétrables.

L’actualité européenne n’a pas été marquée au niveau politique seulement par les élections françaises : il y en a eu aussi en Belgique, en Pologne, en Ecosse, en Ukraine, en Roumanie, en Serbie, en Russie, au Danemark, en Suède... Il y eu également début janvier, l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie qui avait lancé cette année européenne (de la mobilité entre autres). La Slovénie est entrée dans la zone euro à ce moment-là. Si l’€uro nous a bien protégé de la crise financière actuelle, les attaques proférées contre la Banque Centrale Européenne ont été préférées par nos responsables politiques nationaux...

L’actualité du Parlement européen a été marquée par les scandaleuses attaques dont a fait l’objet Bronislaw Geremek. Elle a aussi été marquée par l’éclosion et la disparition du groupe d’extrême-droite ITS, ainsi que le comportement pour le moins douteux des plus extrêmistes qui ont sifflé l’hymne à la joie lors de la signature de la Charte des Droits Fondamentaux. Même s’il a été moins question du lieux du siège du Parlement (Bruxelles ou Strasbourg, grande question !), l’appel à une Université européenne ou la question du lieu où devra s’établir l’Institut Européen de Technologie a ranimé le débat.

Une année riche en évènements

 Les 20 ans d’Erasmus
 Les questions sur l’avenir de Galiléo
 La libération des infirmières bulgares nous a rempli le coeur de joie.
 Nous n’oublions pas ce qui se passe en Biélorussie, dernière dictature d’Europe.
 La Russie nous inquiète, notamment après le meurtre d’Anna Politkovskaia.
 Good-Bye Toni, au revoir Chirac.
 Une nouvelle génération a pris les rênes européens avec les Gordon Brown, Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy.
 La Pologne a mis fin à la république monozygote qui faisait oublier que ce pays avait des pro-européens.
 Enfin bon anniversaire et salutations fédéralistes M. Altiero Spinelli, vous auriez eu 100 ans cette année !

Une année Taurillonesque !

Après une année de lancement qui a solidement inscrit le Taurillon dans la blogosphère européenne, nous avons conitnué d’évoluer (avec l’apparition d’un version « auf deutsch »). Nous avons ainsi franchi la barre des 200.000 visiteurs puis celle des 500.000 visiteurs, le tout la même année. Avec 60.000 visiteurs par mois, le Taurillon continue sa percée. Plusieurs personnalités ont d’ailleurs été interviewées par notre rédaction :
 Catherine Colonna (ministre déléguée aux affaires européennessous le gouvernement Villepin)
 Martine Roure (vice-présidente du Parlement européen)
 Joseph Daul (président du PPE)
 Alexander Milinkievitch (opposant au président dictatorial Loukachenko en Biélorussie)
 Marielle de Sarnez (bras-droit de François Bayrou, Modem)
 Michel Richonnier, directeur des programmes Education et Formation à la Commission européenne
 Michel Guerlavais, chargé de l’Europe à l’UNSA)

Le Taurillon a ainsi notamment été le partenaire des Etats Généraux sur l’Europe qui ont eu lieu à Lille et du Grand Jury européen durant la présidentielle. Nous avons été très heureux d’offrir nos colonnes à nos amis (dans le désordre) du Mouvement Européen - France, des Euros du Village, de Sauvons l’Europe, de Fenêtre sur l’Europe, de l’UEF, d’Euractiv.fr, de Fédéchoses, de Paris-Minsk.org, du Collectif Sibel, etc !

Nous voulons continuer à vous offrir ce regard exigeant et critique des amoureux fédéralistes de l’Europe. Bonnes fêtes de fin d’année !

Illustration : « De 2007 à 2008 avec le Taurillon »

Vos commentaires
  • Le 7 janvier 2008 à 17:19, par N.Degay En réponse à : Europe : le bilan de l’année 2007 et les perspectives pour l’année 2008 - 1ère partie

    Un passage en vitesse et cette fois-ci sans appuyer sur le clou.Vous vous vantez d’accueillir des centaines de milliers de « visiteurs » et pourtant, il est clair que votre site ne donne guère envie de s’attarder.Le plus souvent vos articles et le forum qui les suit ressemblent à ces chapelles sans fidèles,où ne s’affairent que quelques dévots de profession.Tout le contraire du blog de Jean Quatremer où les épées se croisent et les lames étincellent.D’où son succès.J’étais venu tout à fait par hasard faire un tour chez vous, il y a quelques jours, mais j’ai rapidement compris que je n’étais pas le bienvenu. Mes préoccupations, mes références, mon type de culture,mes exigences de rigueur dans l’emploi des mots, n’étaient visiblement pas dans la ligne.Je suis donc reparti.

    A mon avis, pour que votre site « monte en charge », il faudrait qu’il cesse de n’être animé que par une petite équipe de copains qui s’entre-félicitent en rond et se bornent,en guise de débat, à quelques corrections « à la marge » apportées au point de vue du collègue.Par ailleurs,vous semblez tous avoir la même formation tournant plus ou moins autour du droit public.L’histoire, la géographie, la psychologie, la littérature, la philosophie semblent pour vous des références inconnues, ou alors distribuées à doses homéopathiques.L’Europe pour vous n’est qu’un amoncellement de textes à commenter entre spécialistes.C’est d’ailleurs aussi mon avis, mais c’est à vous de démontrer à vos lecteurs que l’Europe que vous souhaitez ne se réduit pas à un « effet de textes ».Pourquoi y-a-t’il si peu de « nonistes », souverainistes ou anti-libéraux ou de personnalités un peu atypiques parmi vos « posteurs » ?Pourquoi tout est-il si sage et si cadré ?

    J’avais, figurez-vous, attiré l’attention de deux de mes neveux(19 et 21 ans, plutôt pro-Europe mais sans excès) sur l’intérêt de votre site (comme vous voyez, je ne suis pas rancunier).Ils sont, pour ainsi dire,« repartis en courant ».« C’est juste des étudiants en droit qui se prennent la tête ! »m’a-t’il-été répondu.Et, croyez-moi, je ne leur avais pas soufflé la réponse...

  • Le 8 janvier 2008 à 07:51, par Fabien Cazenave En réponse à : Europe : le bilan de l’année 2007 et les perspectives pour l’année 2008 - 1ère partie

    Cher N.Degay, Merci pour la publicité. Parler de l’Europe de manière complexe (sans être béni-oui-oui mais en étant fédéraliste et européen) est un défi quand on prétend toucher le grand public. Ce n’est pas facile et nous essayons de nous améliorer chaque jour.

    La vérité est là, nous accueillons beaucoup de visiteurs pour un site réalisé par des bénévoles. A la différence du (très bon) blog de Jean Quatremer que vous citez en exemple, nous ne sommes pas un blog d’une personne mais un site collectif comptant 300 auteurs d’articles (ou de traductions) depuis sa création.

    Nos articles essaient d’être bons. C’est à vous de juger.

    Cependant, je me permets d’attirer votre attention sur nos articles en rubrique fédéraliste où vous verrez de nombreuses références « l’histoire, la géographie, la psychologie, la littérature, la philosophie ».

    En rubrique Jeunesse et éducation, vous avez les témoignages d’étudiants qui ont fait Erasmus.

    En rubrique Carton rouge, vous avez des articles remontés qui vont au-delà de la simple analyse.

    Alors oui, vous êtes sur un site militant, c’est vrai. C’est d’ailleurs notre but : donner une lecture politique (mais apartisane) de l’actualité européenne.

    Mais que les nonistes et les oui-istes viennent dans les commentaires ! C’est encore une « partie » du site qui n’est pas la plus développée.

    J’espère avoir pu vous répondre.

  • Le 9 janvier 2008 à 10:58, par Ronan En réponse à : Europe : le bilan de l’année 2007 et les perspectives pour l’année 2008 - 1ère partie

    M. Degay...

    Tout ce qui est excessif finit par devenir insignifiant. Quant à vos critiques sur l’absence de Culture et d’Histoire sur ce blog, allez donc voir ou et on en reparle après... Vous avez parfaitement le droit de ne pas partager certains points de vue développés sur ce site, mais il n’empêche pas moins que certaines de vos critiques sont (voir plus haut) pour le moins déplacées.

    Vous avez également parfaitement le droit de préférer d’autres sites où on s’excrime à croiser le fer... (i. e : ’’où les épées se croisent et les lames étincellent’’) de façon peu constructive et un peu stérile, tout de même. Franchement, soyons clair : ce que j’aime bien sur le site de... Jean Quatremer, ce sont surtout les articles (très informés...) de Jean Quatremer !!! (Lui au moins, contrairement à certains, en matière d’Europe communautaire, il sait de quoi il parle !!!). Quant aux propos volontiers polémiques (et parfois dignes du café du commerce...) qui suivent, ma foi...

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