Indignés de cons, par Marcel Sel

, par Fabien Cazenave

Indignés de cons, par Marcel Sel
couverture du livre « Indignés de cons ! » par Marcel Sel, aux éditions « La Boîte de Pandore »

Vous croyez tout avoir entendu sur la crise ? Avec un humour qui permet de tout comprendre, Marcel Sel décrypte la crise avec une lucidité toute citoyenne. L’écrivain-blogueur belge offre ici le livre parfait pour ne pas rester dans l’indignation à bon compte, mais dans celle qui donne envie de se mobiliser.

Ce livre est une poursuite de la discussion ouverte par les Indignados de d’Espagne, les indignés de Occupy Wall Street et surtout le livre de Stéphane Hessel « Indignez-vous ! ». Pour Marcel Sel, « les Indignés sont un mouvement de réaction qui ne dispose pas de l’arme indispensable pour modifier une société. Et ça, c’est l’idéologie. Ils n’ont donc pas de vision concrète pour la société de demain, pas de masterplan pour changer le monde. Et sans ça, l’indignation ne mène à rien ».

En tant que citoyen, il ne veut pas de revendications qui font plaisir à défendre mais d’un vrai changement de la société. Par provocation, le premier chapitre de ce livre s’intitule « Résignez-vous... » : le but est de nous faire prendre conscience que nous devons comprendre les mécanismes de la crise actuelle plutôt que nous draper d’une indignation facile présentant les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Il démontre ainsi la limite d’un discours de Stéphane Hessel qui mélange la résistance de la Seconde Guerre Mondiale et la situation d’aujourd’hui.

La finance doit obéir au politique et non l’inverse

La partie centrale du livre est consacrée au décryptage de la crise. Du « financiarisme » et de ses mécanismes souvent présentés de manière sophistiquée alors que le but est simple : même avec de l’argent qui n’existe pas (les produits dérivés), on peut faire un maximum de profit. Or cela ne peut exister que parce que le pouvoir politique a capitulé face à celui financier.

Pour ceux qui n’auraient pas un Bac +10 en économie, Marcel Sel explique très simplement les produits dérivés, CDS, obligations, agences de « natations », etc. L’ayant fait sans idéologie, mais avec les pieds sur terre, il nous permet de voir à quel point nous payons aujourd’hui le fait d’oublier totalement les règles même basiques du capitalisme. Quand l’irréel prend le pas sur le réel, au final les choix politiques de nos Etats sont limités à suivre le courant du moment.

Agir en tant que citoyen européen

Il est intéressant de noter que notre continent européen a tendance à oublier sa force quand il est uni. Marcel Sel constate que nous agissons de manière nationale au lieu de répondre en étant unis face aux spéculateurs. Notre division est aussi notre faiblesse à l’heure où il faudrait réguler la finance.

Le blogueur belge pointe le niveau européen comme le bon pour légiférer mais redoute que les œillères nationales nous empêchent de voir qu’il s’agit de notre intérêt à tous. Les pays vertueux agissent en Europe comme s’il n’y avait pas de pauvres également chez eux et comme si la disparition de marchés chez leurs voisins du Sud n’allait pas les toucher également...

C’est donc un appel citoyen que lance Marcel Sel. Cela fait du bien de lire un ouvrage sur la crise où les responsables de la crise sont aussi... nous. L’auteur vise juste quand il décrit le citoyen reconduisant sans réfléchir les politiques qui ont échoué auparavant et qui ne les sanctionnent pas quand ils virent au populisme.

S’il a bien conscience que l’Islande est un cas particulier, l’auteur est séduit par la révolution citoyenne qui s’est produite là-bas. Il fait sienne cette idée que les citoyens s’approprient leur constitution, la responsabilité du politique.

Ainsi nous devons selon l’auteur « nous résigner à laisser là les idées reçues. À lire un journal chaque matin. À nous intéresser à la politique. À interpeller vos élus. [...] À cesser d’écouter béatement les politiciens, de quelque bord qu’ils soient. [...] À refuser les solutions simples ou faciles qu’ils vous présentent. À ne plus jamais voter pour quelqu’un dont on ne connaisse pas à fond le programme. À sortir du y’a qu’à. Et si possible, à consommer intelligemment. Bref, je vous demande de vous résigner à reprendre possession du mot qui constitue le fondement de la démocratie et d’une société digne. Ce mot, c’est : citoyenneté. »

Quoi de mieux comme programme politique que de remettre au centre le citoyen ?

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