Interview de Constance Le Grip : « Le programme Erasmus participe à la construction d’un sentiment européen »

, par Aurélien Brouillet, Jonathan Leveugle

Interview de Constance Le Grip : « Le programme Erasmus participe à la construction d'un sentiment européen »

Député européenne, Constance Le Grip est membre de la Commission marché intérieur et protection des consommateurs. Elle est actuellement rapporteur, pour le groupe PPE, de la révision de la directive sur la reconnaissance des qualifications professionnelles. Répondant aux questions du Taurillon, elle nous explique le travail des parlementaires pour favoriser la mobilité étudiante et professionnelle en Europe.

En quoi consiste la révision de la directive relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles à laquelle vous participez ?

En 2005, la Commission européenne propose une directive qui a pour but de favoriser l’implantation d’un professionnel européen dans un autre pays que le sien et de se voire ainsi reconnaître ses qualifications. Mais en pratique, des obstacles demeurent et de nombreux freins limitent la création d’un espace de mobilité européen. Solvit est un réseau où chaque citoyen peut exprimer ses doléances et l’on y retrouve de nombreuses plaintes sur les difficultés d’implantations dans un autre pays européen.

C’est pourquoi nous souhaitons mettre en place une carte professionnelle européenne qui permettrait de circuler. Les professionnels seraient ainsi assuré de se voir reconnaître leurs qualifications dans l’ensemble de l’Union européenne. Cette reconnaissance est d’autant plus nécessaire pour les jeunes professionnels mobiles.

Il existe de nombreuses difficultés à l’implantation professionnelle qui peuvent être le fait des États. Ceux-ci expriment certaines réticences à voir entrer d’autres européens sur leur marché du travail. Il y a aussi de nombreux couts administratifs qui rendent les procédures de reconnaissance des qualifications longues et difficiles.

Nous devons créer un véritable marché européen du travail pour favoriser la mobilité naturelle qui permettra de combler certains déficits locaux liés à des problèmes démographiques ou économiques.

Êtes-vous pour la mise en place d’un statut du stagiaire européen ?

Il y a effectivement des statuts très différents selon les pays et il faudrait limiter ces disparités. Il faut donc créer un objet juridique. Nous sommes en train d’y réfléchir. Je ne peux vous répondre précisément sur la forme que cela devrait prendre mais une véritable reconnaissance du stagiaire européen est nécessaire.

Faut-il accentuer la mobilité étudiante ?

Je suis tout à fait pour le renforcement de la mobilité étudiante, mais le problème de son développement est avant tout financier, notamment en cette période de crise. Le programme Erasmus a montré ses effets positifs et participe à la construction d’un sentiment européen. Il faut donc dégager des moyens budgétaires supplémentaires. Au Parlement européen nous veillons d’ailleurs à ce que le programme Erasmus ne fasse pas les frais des ajustements budgétaires.

Dans un deuxième temps, il faut développer ce type de programme à d’autres populations. C’est pourquoi il faut réduire les barrières administratives à l’accès à ces programmes et responsabiliser les acteurs locaux comme les chambres de commerces et d’industrie ou les régions.

Pourquoi partir est il l’apanage d’une l’élite universitaire ?

Il y a des freins psychologiques qui peuvent expliquer le petit nombre de départs, notamment pour les étudiants qui effectuent des parcours professionnels assez courts. Comme je le disais précédemment, il y a aussi de nombreux obstacles administratifs qui limitent l’accès à la mobilité pour l’ensemble des étudiants. Il y a donc un gros travail d’informations à faire pour expliquer les clés qu’offrent l’Europe. Il y a de nombreux avantages professionnels à participer à ces programmes européens.

Dans le même temps, nous devons expliquer les autres programmes qu’Erasmus comme Leonard de Vinci ou le Service volontaire européen. En France, les jeunes ne savent pas toujours que ce type de programme existe. Par exemple, le SVE permet de se faire rémunérer pour un projet concret dans une association ou une organisation de notre choix.

Pour aller plus loin :

 Le blog de Constance Le Grip

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