Interview de Gilles Pargneaux, tête de liste socialiste dans le Nord Ouest

, par Olivier Beddeleem

Interview de Gilles Pargneaux, tête de liste socialiste dans le Nord Ouest

Les Jeunes Européens - Lille ont rencontré Gilles Pargneaux, tête de liste pour le PS dans le Nord-Ouest. Maire d’Hellemmes, vice-président de Lille Communauté Urbaine et président de la fédération socialiste du Nord, Gilles Pargneaux nous livre sa vision de l’Europe et les raisons de sa candidature.

JE-Lille : Pourquoi briguez vous un mandat européen ?

Gilles Pargneaux : L’Europe doit prendre beaucoup plus d’importance, du fait du contexte politique et social. On a « besoin d’Europe ». Le désir d’Europe est important mais il existe également une sorte de désamour vis-à-vis de l’Union Européenne. L’élection du 7 juin est l’occasion d’inverser la tendance. Il existe une homogénéité des problématiques au sein de la région Nord-Ouest car tous ces départements ont été des fleurons de l’industrie française. Après les 30 glorieuses et les restructurations, l’Europe doit permettre le renouveau économique.

JE-Lille : L’Europe a-t-elle assez de compétences économiques ?

Gilles Pargneaux : Elle pourrait les avoir. Le traité de permet. Aujourd’hui, la volonté politique majoritaire dans l’UE n’est pas à un développement économique fort. Le PSE souhaite une présidence européenne alternative à celle de M. Barosso. Le PSE a réalisé un programme commun à l’ensemble des socialistes européens, appelé Manifesto. Il contient 3 propositions principales. Une Europe sociale avec la mise en œuvre d’un pacte social, des mesures en faveur du développement économique pour une politique en faveur de l’emploi, et permettre à l’Union Européenne de développer une politique environnementale forte.

JE-Lille : Vous dites souvent "nous" dans cette interview. Parlez vous du PS ou du PSE ?

Gilles Pargneaux : Nos propositions sont des propositions européennes, élaborées dans le cadre du PSE, auxquelles le PS Français adhère.

JE-Lille : Allez-vous réaliser une campagne franco-française ou une campagne européenne ?

Gilles Pargneaux : Nous allons réaliser une campagne sur un programme européen, le Manifesto, élaboré conjointement par l’ensemble des socialistes européens au sein du PSE. Bien entendu, nous allons également répondre aux préoccupations locales des citoyens de la circonscription Nord-Ouest.

Un programme élaboré par l’ensemble des socialistes européens

JE-Lille : Les Jeunes Européens ont élaboré un pacte à destination des candidats. Par ce pacte, ceux-ci s’engagent à réaliser une campagne vraiment européenne, à une assiduité au parlement, etc. Acceptez-vous de signer ce pacte ?

Gilles Pargneaux : Oui, j’accepte de signer ce pacte. Sur l’obligation de faire une campagne sur des enjeux exclusivement européens, je précise que national et européen sont liés. Je défendrai le programme européen des socialistes mais m’adresserai aussi aux préoccupations locales des citoyens de la circonscription Nord-Ouest.Pour souligner le caractère européen de notre démarche, je signale que le PS français est adhérent automatiquement à un parti européen, le PSE. Tel n’est pas le cas d’autres formations et notamment par exemple de l’UMP.

JE-Lille : Le Taurillon dévoilait la semaine dernière l’idée de Nicolas Sarkozy de proposer Pierre Moscovici comme président de la Commission Européenne. Qu’en pensez-vous ?

Gilles Pargneaux : Il s’agit d’une bizarrerie de Nicolas Sarkozy. Le candidat du PS est Poul Rasmussen, actuel président du PSE. Il existe un débat au sein du PSE sur le candidat mais le PS Français soutient le président du PSE.

Le PS soutien Poul Rasmussen à la présidence de la Commission

JE-Lille : Le PS Français a-t-il un programme spécifique ?

Gilles Pargneaux : Le PS Français n’a pas de programme spécifique. Il adhère totalement au programme établi au niveau européen au sein du PSE. Le président du PSE, Poul Rasmussen, sera présent lors du meeting de lancement de la campagne du PS à Toulouse le 24 avril 2009. Il faut populariser l’élection européenne. Le PSE propose d’augmenter le budget de l’Union Européenne à hauteur de 2% du PIB.

JE-Lille : Les Jeunes Européens défendent une vision fédérale de l’Europe. Qu’en pensez-vous ?

Gilles Pargneaux : Le PSE n’est pas un parti fédéraliste. Je suis pour une Union Européenne organisée avec le maintien des spécificités des États nation. Le fédéralisme est une Utopie. Il faut rester dans la réalité.

Illustration : Photo de Gilles Pargneaux

Source : Site de campagne du Parti Socialiste

 Cette interview a été réalisé dans le cadre d’une rencontre organisée par les JE-Lille, le Mouvement Européen - Nord, et l’ISEG Lille.

 Vous pouvez consulter l’ensemble de la présentation de Gilles Pargneaux face aux jeunes à l’ISEG sur le blog des Jeunes Européens-Lille : http://jelille.canalblog.com

 Voir le site de campagne du Parti Socialiste

Vos commentaires
  • Le 21 avril 2009 à 10:05, par Jacques Chauvin, Pdt, UEF-France. En réponse à : Interview de Gilles Pargneaux, tête de liste socialiste dans le Nord Ouest

    Des déclarations plutôt sympathiques... Et pour conclure, des absurdités dites sur un ton tranchant, comme on peut en entendre au comptoir d’un café, et dignes seulement de citoyens dont on a guère envie de les faire nos représentants.

    Le fédéralisme, une utopie ? Que ce politique fasse quelques études... politiques ! Il pourrait commencer par lire la belle série d’articles publiés par le Taurillon sur les états fédéralistes à travers le monde. Soyez charitables : faites-lui en un envoi. Et, s’il est de bonne foi, Gilles Pargneaux, qui se dit « pour une Union Européenne organisée avec le maintien des spécificités des États nation », découvrira qu’ il est fédéraliste !

    Allez, amis JEF lillois, faites-lui la leçon et , pour ceux d’entre vous qui avez le coeur à gauche, votez PSE : il y a des députés PSE au Parlement Européen qui sont fédéralistes : ils continueront à faire l’éducation politique de Gilles Pargneaux, puisque « élu » par son parti, il est déjà député européen.

  • Le 21 avril 2009 à 10:55, par Laurent Nicolas En réponse à : Interview de Gilles Pargneaux, tête de liste socialiste dans le Nord Ouest

    Je partage votre déception M. Chauvin, mais c’est le lot de chaque élection européenne qui envoi aux Parlement européen (comme, vraisemblablement, pour Gilles Pargneaux, étant tête de liste PS) des députés peu au fait des différentes conceptions de l’Etat fédéral. Espérons qu’une fois élu, M. Pargneaux et ses collègues de droite et de gauche se forment et changent d’avis !

  • Le 21 avril 2009 à 13:26, par Stéphane En réponse à : Interview de Gilles Pargneaux, tête de liste socialiste dans le Nord Ouest

    J’aimerais bien savoir ce que Martin Schulz, président du groupe PSE, pense de la dernière phrase...

  • Le 23 avril 2009 à 18:50, par Eric En réponse à : Une Europe confédérale.

    Je suis membre des Jeunes Européens - Lille et étais présent lors de l’interview de Gilles Pargnaux.

    « Je suis pour une Union Européenne organisée avec le maintien des spécificités des États nation. Le fédéralisme est une Utopie. »

    A propos de cette affirmation, j’ai eu l’occasion de lui préciser que dans une Europe Fédérale, la France continuerait d’exister en tant qu’Etat membre de cet fédération…

    Il m’a alors indiqué qu’il était favorable à une « Europe confédérale »…

  • Le 23 avril 2009 à 20:25, par Laurent Nicolas En réponse à : Une Europe confédérale.

    Merci de cette précision : les interviews, a fortiori lorsqu’elles sont retranscrites à l’écrit, ne permettent pas toujours de rendre compte de toutes les nuances d’un propos, ou de saisir véritablement l’intention du propos.

    Pour autant, la position de M. Pargneaux est relativement limpide...

  • Le 23 avril 2009 à 20:47, par Valéry En réponse à : Une Europe confédérale.

    Finalement il n’y a pas que Dati qui est nulle.

  • Le 24 avril 2009 à 14:12, par Ronan En réponse à : Une Europe confédérale.

    Dans le fond, on savait bien que ces élections européennes n’intéressaient presque personne et enmerdaient en fait un peu tout le monde. Mais - tout de même - pas à ce point là.

    Pour mémoire rappelons que, dans à peu près un mois et demi à peine, les citoyens doivent se rendre dans leurs bureaux de vote pour - au minimum - y choisir leurs eurodéputés pour les cinq ans à venir. Si peu de choses...

    Et là, que trouve-t-on de mieux à faire chez les jeunes de l’UMP pour un "lancement de campagne" réussi ?! On organise une parodie de quizz inepte avec des questions décalées sinon complètement débiles, auxquelles les aîné(e)s sont invités - avec complaisance, bien évidemment (et dans une ambiance "détendue", cela va de soi...) - à répondre un peu n’importe quoi, de surcroit : en gloussant.

    On va nous dire que la politique, c’est aride et ennuyant et qu’il faut bien essayer de "dépoussiérer les choses" une fois de temps en temps. Certes. D’autant plus qu’après un long et froid hiver, c’est enfin le printemps, qu’il fait enfin à nouveau grand beau soleil et que tout ce beau monde éprouve en fait sans doute le besoin impérieux d’aller s’aérer les mollets et gambettes en allant flaner de bon matin, sur les marchés du week-end, pour y draguer l’ électeur / électrice potentiel(le)...

    Sauf que la politique, décidément, c’est un truc sérieux : « it’s not a game ». Et tout ça manque fort de sérieux et manque étonamment de dignité.

    Voudrait-on que les français éprouvent les pires sentiments à l’égard de leur classe politique (et - en définitive - n’aillent pas voter...), qu’on ne ferait pas autrement. Alors, de deux choses l’une : soit notre classe politique développe aujourd’hui sciemment une stratégie d’évitement pour faire en sorte que leurs élus de toute façon "programmés" (car placés en tête de liste...) soient effectivement ainsi élus sans avoir besoin de fournir trop d’efforts, soit notre classe politique se tamponne fondamentalement du sujet européen.

    Une campagne électorale (a-t-elle seulement vraiment commencée ?!) où la médiocrité et le manque d’ambition le disputent donc à la bêtise crasse et irresponsable. Qui peut seulement nous garantir qu’une fois encore certains partis politiques ne spéculent pas sur un fort taux d’abstention pour faire les plus beaux % possibles ?!

    Une campagne électorale d’une nullité consternante. Où règne une sorte de consensus mou - émanant d’un peu toutes parts - pour faire en sorte qu’elle soit encore moins intéressante que bien des cantonales. Nullité consternante, et - à l’évidence - faite pour durer.

  • Le 29 avril 2009 à 00:25, par S.-E. RAYNAUD de FITTE En réponse à : Interview de Gilles Pargneaux, tête de liste socialiste dans le Nord Ouest

    L’essentiel de mes commentaires sont sur le lien qui accompagne le présent commentaire, ce qui m’évitera d’être désagréable ici envers tel ou telle candidat(e) ... vous comprendrez en lisant !

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