Crédit photo : www.polyp.org.uk ; www.speechlessthebook.org
Concrètement, la RSE implique que les entreprises intègrent à leurs activités commerciales des préoccupations sociales et environnementales. Racisme, homophobie, handicap, pratiques cultuelles, conditions de travail sont autant de thématiques qui touchent de près comme de loin une Europe sociale dont l’impératif premier est d’ « unir dans la diversité ».
Toutefois au-delà de l’attachement évident de l’Union pour le respect des Droits de l’Homme comment expliquer un tel engouement ? C’est l’argument économique qui prédomine. Selon les partisans de la RSE, une entreprise « responsable » verrait sa productivité accroître de manière significative et renforcerait son image et sa crédibilité. En ce sens, plus qu’un code éthique, cette mesure aurait des répercussions positives sur l’activité économique, comme le souligne Daniel Lebègue, président de l’Observatoire de la Responsabilité sociétale des entreprises.
Néanmoins, malgré cet enthousiasme apparent, une question semble persister. S’agit-il d’une simple mesure de rationalisation organisationnelle de l’entreprise ou bien n’assistons-nous pas à l’émergence d’une nouvelle idéologie dominante managériale ? Il est à noter en ce sens, que la RSE se réclame de la théorie du stakeholder, développée par Freeman dans le milieu des années 1980, qui cherche à intégrer une forme d’éthique dans le management d’entreprise.
Cependant, de nombreuses limites à cette initiative ont déjà été avancées. La principale réside dans le fait que bon nombre d’organisations n’en font qu’une utilisation détournée en l’utilisant comme un instrument de façade.
Véritable progrès social ou tentative illusoire, quoi qu’il en soit, l’Europe entend bien s’engager pleinement dans le chemin de la responsabilité, donnant au concept de croissance durable, une dimension éminemment sociale.
Dernier projet en date, la création par la Commission du réseau d’entreprises CSR Europe dont l’objet principal est de diffuser cette nouvelle culture managériale à l’horizon 2020.
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1. Le 9 novembre 2011 à 10:04, par Xavier
En réponse à : L’Europe tente d’être aux avant-postes du management « éthique » d’ici 2020.
« Selon les partisans de la RSE, une entreprise « responsable » verrait sa productivité accroître de manière significative et renforcerait son image et sa crédibilité. » Très bien. Donc : pas besoin de pondre des textes de lois, codes ni de donner des incitatifs (ou des malus).
Les entreprises "responsables", cela existe depuis très longtemps, surtout au niveau des TPE et PME.
Or, le texte qui sera pondu sera inexploitable pour ces entreprises. Seules les grosses structures pourront exploiter ce "RSE". Concrètement, niveau responsabilité, sociale, etc., cela ne changera pas grand chose, en revanche les TPE/PME seront à nouveau mis à l’écart (c’est mécanique).
Ce sera plus contre-productif qu’autre chose, nous aurons simplement l’illusion que cela fonctionne parce que les gros groupes communiqueront là-dessus.
L’UE ne devrait pas s’impliquer dans des problèmes aussi complexes pour des effets limités avec des effets secondaires négatifs qui seront bien réels.
Encore une fois, de nombreuses entreprises sont "responsables", et elles le sont par intérêt (en plus d’une véritable sensibilité des entrepreneurs) : pas besoin de légiférer en la matière (en plus cela tuerait la créativité et l’innovation dans le domaine).
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