Cette descente aux enfers ne pourra cesser que lorsque nos leaders reconnaîtront que ce n’est pas l’euro qui est en crise mais la structure politique même de l’Union européenne. L’Europe souffre aujourd’hui des échecs flagrants d’un inter-gouvernementalisme qui montre depuis bientôt deux ans ses limites.
Madame Merkel et Monsieur Sarkozy croient, à tort et en négligeant les 25 autres États-membres, ramener par leur prise d’initiatives l’Union sur la bonne trajectoire. Les mesures présentées manquent pourtant incroyablement d’ambition : la maîtrise des déficits sera renforcée par des sanctions automatiques contre les États fautifs ? Le plan valide cependant une clause leur permettant d’éviter ces sanctions par un vote à la majorité qualifiée.
Il y a fort à parier qu’il y aura toujours une bonne raison pour les États de justifier un laisser-aller et de s’entendre pour actionner ce levier. Les chefs d’État des pays de la zone euro se réuniront chaque mois pour renforcer la convergence de leurs économies ? Il est néanmoins impossible que des pays avec des intérêts divergents puissent aboutir par eux-mêmes à des plans de rapprochements cohérents.
Le plan franco-allemand est minimaliste, bâti sur des perspectives de court-terme. Pire, si un nouveau traité est signé, nous entérinerons cette méthode du tout-État comme le nouveau standard de l’intégration européenne.
Les marchés punissent l’Europe qu’ils souhaitent voir économiquement plus intégrée. Pour sortir de cette spirale il nous faut un plan de grande envergure : un agenda d’intégration progressive vers le fédéralisme économique et politique. À 27 si possible ou à 17 faute de mieux, nos dirigeants doivent saisir l’opportunité historique que nous offre cette crise, de franchir le pas. Seul un gouvernement économique européen de type fédéral nous permettra de maîtriser durablement nos déficits publics et de rassurer les investisseurs.
Seul un Haut représentant à l’économie, intégré à une Commission européenne beaucoup plus politisée et reconnue démocratiquement pourra lancer efficacement des plans d’investissements globaux dont l’Union a besoin. Seule une Banque Centrale indépendante ayant pour objectifs non seulement la maîtrise de l’inflation mais également la croissance durable et l’emploi nous donnera les armes pour affronter les futures crises.
Ce changement de structure sera long et difficile mais conserver la stratégie actuelle serait encore plus dangereux. L’Union européenne est depuis bientôt dix ans au milieu du gué. Madame Merkel, Monsieur Sarkozy, il est temps d’avoir le courage de chefs d’États responsables et de passer sur l’autre rive. Pour que la crise se finisse dites oui au fédéralisme pour une Europe des citoyens !
1. Le 12 décembre 2011 à 15:12, par Manu En réponse à : L’Union européenne à la croisée des chemins
Pour info
Dans la constitution des États-Unis il est mentionné deux fois « confédération »
Il évoque un état antérieur à la constitution.
Dans la constitution suisse, article 1 il est mentionné : « Le peuple suisse et les cantons [...] forment la confédération suisse »
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