Comment s’organise la BCE ?
La Banque centrale européenne (BCE) a été instituée le 1er juin 1998, et sa tâche est de mettre en œuvre la politique monétaire unique dans la zone euro. Elle est composée d’un directoire et d’un conseil des gouverneurs, et siège à Francfort sur le Main, en Allemagne. En ce qui concerne la définition de cette politique monétaire, elle est décidée conjointement au sein de l’Eurosystème, ou Système européen des banques centrales (SEBC).
L’Eurosystème est constitué d’une part par la BCE et d’autre part des banques centrales nationales des pays de la zone euro. Sa tâche est principalement de maintenir la stabilité des prix, ainsi que cela est défini par l’article 127 du TFUE, conformément aux principes d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre.
Par ailleurs, la BCE est également chargée de conduire la politique de change de l’euro.
La BCE jouit d’une assez grande indépendance politique : même si le Parlement et le Conseil européen peuvent influer sur ses attributions, la BCE est très libre. Elle a connu pour le moment deux présidents, Wim Duisenberg (1998-2003) et Jean-Claude Trichet.
Quelles sont les tâches de la BCE et ses moyens ?
La BCE commence par évaluer la situation monétaire de la Zone euro. Pour ce faire, elle dispose de trois données qui sont autant d’indicateurs essentiels. Premièrement, le taux de l’inflation annuel doit être proche des 2%. Deuxièmement, la BCE s’enquiert de la croissance de l’agrégat monétaire. Troisièmement, elle évalue les perspectives d’évolution des prix, en se fondant sur différents indicateurs, à la fois économiques et financiers.
Une fois ce travail fait, la BCE agit sur les taux directeurs, c’est-à-dire le taux d’intérêt auquel les banques peuvent se financer auprès de la BCE et se prêter de l’argent entre elles. Ce taux, selon qu’il est élevé ou bas, influe sur la facilité à se prêter de l’argent et donc à terme sur les conditions de crédit que les banques proposent aux entreprises ou aux particuliers. Plus le taux est haut, moins l’argent circule et moins les crédits sont simples à accorder. Cela a le désavantage de freiner l’accession au crédit mais l’avantage de limiter les phénomènes d’endettement qui sont notamment à l’origine de la crise.
La BCE ? Demandez plus à votre argent !
Les pouvoirs de la BCE s’arrêtent cependant là. La BCE ne peut pas orchestrer une véritable gouvernance économique et a des pouvoirs réduits, à comparer avec d’autres banques centrales. Elle a des pouvoirs de sanctions sur les entreprises limités, et ne peut pas influer sur autre choses que les taux directeurs.
Il n’y a pas de politique économique coordonnée par la BCE : elle ne peut pas influer sur la croissance ou l’évolution des emplois. Par ailleurs, alors que d’autres puissances comme les USA ou la Chine se servent de leur monnaie comme d’une arme économique pour aider leurs importations ou exportations, la zone euro ne peut pas le faire.
Depuis la crise, on a pu constater un besoin de coordination au niveau européen, qui plaide en faveur d’un renforcement des pouvoirs de la BCE et d’une coopération renforcée en matière de gouvernance économique.
1. Le 25 février 2011 à 10:33, par HR
En réponse à : La Banque Centrale Européenne ? Et si on en parlait ?
« Depuis la crise, on a pu constater un besoin de coordination au niveau européen, qui plaide en faveur d’un renforcement des pouvoirs de la BCE et d’une coopération renforcée en matière de gouvernance économique. »
Non, depuis la crise, on a pu constater que l’Union Européenne est devenue complètement intergouvernementale, et que c’est au Conseil que tout se décide. Parallèlement, on a pu constater que « les pouvoirs de la BCE » sont étroitement contrôlés par le Conseil.
2. Le 28 février 2011 à 14:12, par Xavier
En réponse à : La Banque Centrale Européenne ? Et si on en parlait ?
« Par ailleurs, alors que d’autres puissances comme les USA ou la Chine se servent de leur monnaie comme d’une arme économique pour aider leurs importations ou exportations, la zone euro ne peut pas le faire. » Et la conséquence directe de ces dévaluations monétaires et impressions de billets, c’est l’inflation, donc la perte de pouvoir d’achat des citoyens. De plus l’outil monétaire n’a, au mieux, qu’un impact de quelques mois sur la compétitivité des entreprises. Les USA ont une politique irresponsable à ce niveau-là, mais l’endettement abyssal qu’Obama génère avec son remake du New Deal les contraint à de telles opérations. Le politique interventionniste, par ses promesses à tenir, affaibli l’économie.
Les dernières opérations de la FED ne se sont pas encore fait sentir à ce niveau là car l’argent créé n’a pas été "mis en circulation". En effet les banques sont encore frileuses à accorder des prêts et les consommateurs moins enclins à s’endetter.
Dès que cette situation changera, que le barrage temporaire cédera, la monnaie créée en masse inondera le marché, de nouvelles bulles se créeront grâce à ce crédit facile et le pouvoir d’achat des américains baissera. Les bulles éclateront, les État augmenteront leurs déficits par les mêmes procédés et rebelotte.
Fort heureusement la BCE ne joue pas à ce jeu-là (en théorie), donc nos gouvernements n’ont plus cet outil simple aux effets positifs pour l’État, négatifs pour le consommateur, et ce dans le plus grand intérêt des citoyens de la zone Euro.
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