La CLEF : une fédération de 80 associations pour faire progresser l’égalité entre femmes et hommes en France

, par Fabien Cazenave

La CLEF : une fédération de 80 associations pour faire progresser l'égalité entre femmes et hommes en France
Logo de la CLEF

Olga Trostiansky est la présidente de la Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF). Elle nous présente son association à l’occasion d’un café-débat avec les Jeunes Européens Professionnels Ile-de-France dans le cadre du centenaire de la journée de la Femme qui aura lieu le 8 mars.

Le Taurillon : Quel est le rôle de la Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF) ?

Olga Trostiansky : La CLEF est une fédération de près de 80 associations féminines et féministes rassemblées faire progresser l’égalité entre femmes et hommes en France. Concrètement, nous prenons des positions communes et nous essayons sur cette base de sensibiliser l’opinion publique, les médias, les décideurs politiques ou d’autres interlocuteurs. Nous relayons également en France les grandes campagnes portées par les associations de tous les pays européens rassemblées dans le lobby européen des femmes (LEF) qui est basé à Bruxelles.

Les difficultés que rencontrent les femmes en France sont portées au niveau européen lorsque nous pressentons qu’elles doivent faire l’objet d’une mobilisation plus large. Ainsi sur le thème des discriminations dont souffrent les femmes migrantes, la CLEF participe activement à la réflexion européenne et l’action du LEF a débouché sur des rapports parlementaires, nous espérons que les difficultés de ces femmes discriminées en raison de leur origine, parfois limitées à une socialisation dans leur communauté, souvent précarisées seront prises en compte.

Le Taurillon : Quel est le but de « l’Appel des femmes pour changer le monde » qui sera présenté à New-York début mars ?

Olga Trostiansky : Cet appel a vocation à rassembler les bonnes volontés et les fonds pour promouvoir des projets de développement qui respectent les femmes et l’environnement. Nous espérons participer à une prise de conscience des gouvernements du monde entier concernant la capacité des femmes à générer de la prospérité si elles bénéficient des mêmes droits au savoir, à la sécurité, à la propriété, à l’accès au financement… De grandes ambitions qui méritaient d’être formalisées dans un texte et expérimentées sur le terrain !

Le Taurillon : Quels enseignements peut-on tirer de votre campagne 50/50 pour la démocratie à l’occasion des élections européennes de 2009 ?

Olga Trostiansky : En France, la campagne 50/50 pour la parité était relativement facile. Le scrutin était obligatoirement paritaire et nous avons obtenu de nombreuses signatures de personnalités politiques de premier plan. Mais le combat était européen et nous devrons continuer à le mener : 35% de femmes au Parlement européen, un tiers de femmes parmi les commissaires européens et une femme pour présider le conseil des ministres des affaires étrangères qui a été décrédibilisée avant même de prendre ses fonctions. Un point très positif, cette campagne a été bien accueillie par les européens et les européennes.

Le Taurillon : En quoi la construction de l’Europe a aidé le combat pour le droit des femmes ?

Olga Trostiansky

Olga Trostiansky : Outre l’affirmation des droits fondamentaux des femmes, qui est absolument nécessaire et reste malheureusement très utile, l’Union européenne a beaucoup fait pour que soit mis en œuvre le « gender mainstreaming » c’est-à-dire la prise en compte de l’impact sur les femmes et les hommes des politiques. Ainsi, une politique de réduction de la pauvreté devrait prendre en compte le fait qu’une majorité des pauvres sont des femmes et qu’elles sont maintenues dans la pauvreté car elles accèdent à des emplois mal payés et précaires. C’est un principe qui peut s’appliquer à tous les domaines de l’action publique : la culture, le sport, l’espace public… c’est une démarche passionnante et que nous ne mettons pas assez en œuvre.

La construction européenne a également ouvert les frontières, elle a permis au mouvement associatif de se rencontrer, de se sentir soutenu, d’échanger sur les bonnes pratiques…et les reculs. Nous sommes plus fortes, rassemblées au sein du lobby européen des femmes.

Illustration :
 logo de la CLEF
 photographie d’Olga Trostiansky

Cette interview a été réalisée à l’occasion d’un café-débat avec les Jeunes Européens Professionnels Ile-de-France : mercredi 3 mars à 20h30 au Père Tranquille - 16, rue Pierre Lescot 75001 Paris - Métro : Châtelet

A quelques jours de la journée internationale de la femme et en partenariat avec la Commission pour l’Egalité des Genres et des Chances du Mouvement Européen-France : Comment l’Union européenne peut-elle faire avancer le droit des femmes ? Invitée : Mme Martine Lévy, Vice-Présidente du Lobby Européen des Femmes.

Le Taurillon remercie Elodie Soulard de la Clef pour son aide dans la réalisation de cette interview.

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