Relance institutionnelle

La France à la relance de l’Europe

Un Jeune Européen Auvergne prend la plume

, par Eric Egli, Fabien Cazenave

La France à la relance de l'Europe

A l’heure de la campagne présidentielle, l’Europe est absente. Pourtant en 2005, le vote de la France par référendum a été un des éléments de la crise institutionnelle. Eric Egli, membre des Jeunes Européens France, a pris le temps de l’analyse et de la réflexion pour nous donner son point de vue sur le fait que la France peut être à la « relance de l’Europe ». Il répond aux questions de Fabien Cazenave en exclusivité pour le Taurillon.

Comment est né ton sentiment d’appartenir au projet européen ?

Éric Égli : L’Europe et ses enjeux m’ont surtout intéressés après la chute du Mur de Berlin car je sentais bien que le monde allait changer suite à l’échec du communisme. Force est, aujourd’hui, de constater que l’accélération de la construction européenne (élargissement et approfondissement) date de la fin des années 1980 et du début des années 1990.

Par ailleurs, presque tous les problèmes politiques nationaux doivent être traités au niveau européen, du moins, nous avons toujours une bonne raison de nous intéresser à ce que font nos voisins.

Comment concrétises-tu ton engagement en faveur de la construction politique de l’Europe ?

Éric Égli : L’Europe ne peut pas s’arrêter à sa nature et sa conception d’aujourd’hui qui restent inachevée.

Et, comme les belles oeuvres d’artistes, les tableaux inachevéx laissent toujours un goût amer quand on les regarde. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas s’arrêter à cette Europe espace qui prévaut aujourd’hui où le marché est trop omniprésent dans la conception des politiques, mais construire une véritable Europe politique avec un contenu qui protège les plus démunis et permet d’adoucir les mauvais effets du libéralisme ravageur.

A partir de ce constat, seuls des dirigeants politiques européens d’envergure, qui ont une réelle ambition et une vision réaliste des choses, peuvent agir et imposer cette Europe politique. Ce ne sera pas chose aisée à réaliser car avec l’entrée des pays d’Europe de l’Est qui ont des intérêts opposés aux Etats membres fondateurs, l’Europe politique, sociale et fiscale prendra du temps.

Quel est bilan tires-tu de la période de réflexion sur le processus constitutionnel ?

Éric Égli : Cette période de réflexion a maintenant assez duré. Il faut des propositions réalistes de relance du processus afin d’éviter de tomber dans une certaine léthargie qui paralyserait complètement le travail accompli pendant des mois avec un certain consensus entre tous les pays européens.

Si tu avais une proposition pour relancer la marche d’une Europe politique, laquelle serait-ce ?

Éric Égli : L’idéal serait qu’une proposition commune vienne des dirigeants allemands, français et hollandais. Cela permettrait de reprendre la table des négociations pour voir une solution aboutir sous présidence français en 2008. Pourquoi ne pas envisager un référendum pan-européen fin 2008 ou au cours de l’année 2009, date où auront lieu à nouveau les élections européennes ?

La France à la relance de l’Europe, d’Éric Égli

L’année 2006 et 2007 seront des années de réflexion sur l’évolution de la construction européenne. Pourquoi ? Après les deux votes négatifs en France et aux Pays-Bas sur le Traité constitutionnel européenn, tous les experts et politiques feront part de leurs propositions pour relancer l’Europe à un moment historique de sa construction.

L’auteur de cet ouvrage a voulu apporter quelques éléments d’analyse en démontrant que « la France pouvait être à la relance de l’Europe », car son rôle moteur, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, avec l’Allemagne, a été décisif à des moments de doute ou de crises majeures.

Après avoir examiné l’apport de la France à la construction européenne, et notamment le rôle de ses hommes politiques majeurs, l’auteur apporte au lecteur son analyse des conséquences de l’élargissement de l’Union après la chute du mur de Berlin mais aussi de l’échec en France du référendum sur le Traité constitutionnel.

Enfin, des propositions de relance sont formulées afin de contribuer au débat au cours des mois à venir, débat important car l’avenir de l’Europe politique se joue en ce moment. C’est en effet tout l’enjeu de fond des réflexionx des dirigeants européens : faut-il construire une Europe puissance, une Europe politique, sociale et fiscale ou bien, faut-il se contenter seulement d’une Europe espace où le marché de presque 500 millions de consommateurs favorisera encore plus les échanges économiques et la puissance de l’argent.

C’est donc une certaine conception de valeurs et de modèles de société que nos dirigeants européens devront choisir dans les prochains mois

Illustration : couverture du livre d’Éric Égli ,« La France à la relance de l’Europe »

Editeur : l’association des Juristes Européens Auvergne Imprimeur : l’imprimerie Jouve à Paris. L’auteur de la couverture est la société MAGMA CREATION à Clermont-Ferrand. Date de sortie officielle : 20 janvier 2007

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Vos commentaires
  • Le 20 février 2007 à 12:40, par ? En réponse à : La France à la relance de l’Europe

    On parle beaucoup de construction européenne, de constitution européenne. Mais de quelle Europe parle t-on ? Quelle Europe veulent les européens ?

    Ne serait-il pas judicieux de prendre un peu de recul et de commencer par répondre aux questions de base avant de partir tête baissée (tel un taurillon chargeant un chiffon rouge) dans une direction que les européens rejettent lorsqu’ils en ont l’occasion : référendum en France ou aux Pays-Bas, vote pour des partis nationalistes ailleurs...

    Il y a cinquante ans, la construction européenne est partie d’une idée généreuse et idéaliste. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?

    Est-on certain que l’Europe des technocrates, de la concurrence sauvage, des firmes globales sur le modèle anglo-saxon, puissent rassembler les européens ?

  • Le 20 février 2007 à 21:38, par Fabien Cazenave En réponse à : La France à la relance de l’Europe

    En même temps, les mêmes citoyens européens ont voté oui en Espagne et au Luxembourg...

    Si vous voulez d’une Europe qui n’en reste pas à l’économique, il faudrait peut-être que nos allions vers une Europe politique ?

  • Le 21 février 2007 à 08:28, par Valéry En réponse à : La France à la relance de l’Europe

    Cela fait cinquante ans que l’Europe se contruit, les traités ont été renouvelés de multiples fois et les élections européennes sont des occasions de débattre de ces enjeux. Les non au traité constitutionnel ne sont que des péripéties et les rénégociations permettront d’aboutir à un nouvel accord - sans doute moins bon mais qui permettra néanmoins de progresser au regard de la situation actuelle.

    La vocation de l’Europe est claire : permettre aux Européens de vivre ensemble dans le cadre de règles communes et les faire bénéficier de l’impact plus fort d’une communauté de 500 millions d’habitants dans les affaires mondiales. Les valeurs communes sont définies dans la charte des droits de l’homme du Conseil de l’Europe.

    Il n’est pas besoin dans un processus comme celui de la construction européenne de se reposer des questions existentielles à chaque génération car les fondamentaux ne changent pas : il faut plutôt enseigner ceux-ci.

    Là où le changement est nécessaire en revanche c’est e créer un lien direct plu fort entre citoyens et gouvernance européenne afin justement que les résultats des élections européennes aient un impact plus fort sur les politiques menées. Mais cela s’appelle du fédéralisme et les gouvernements nationaux préfèrent encore jusqu’ici confisquer le processus de décision à leur seul profit maintenant l’Europe dans une sphère lointaine et donc suspecte. C’est là la vrai raison des difficultés actuelles : en tenant le citoyen à l’écart celui-ci exprime sa défiance dès qu’il est consulté.

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