Le Taurillon en direct des États Généraux de l’Europe à Lyon

, par Fabien Cazenave

Le Taurillon en direct des États Généraux de l'Europe à Lyon

Le Taurillon va vous faire vivre de l’intérieur les États Généraux de l’Europe qui mobilisent toute la Société Civile sur la thématique européenne. Le Mouvement Européen – France, Europanova et Notre Europe sont les organisateurs de cette grande rencontre qui prend un jour particulier après le non irlandais. Le Conseil européen qui a eu lieu à Bruxelles les deux jours précédents va alimenter les conversations.

La plénière commence à 9 heures dans la ville de Lyon qui fête cette année les 200 ans de Guignols. Beaucoup de citoyens qui sont venus dès l’ouverture ont passé les portiques de sécurité à l’entrée et ont pris place pour assister aux premiers débats.

La mise en place

Les stands du « Forum » quant à eux se mettent en place au fur et à mesure. Beaucoup d’associations sont représentées : des associations qui s’occupent de l’Europe et d’autres qui ont une toute autre thématique, tels des syndicats étudiants ou des organisations de jeunesse comme la Confédération étudiante, l’Uejf, la Joc, le Mrjc et évidemment des militants des Jeunes Européens – France qui se sont levés aux aurores pour installer leur stand commun avec le Taurillon et le Mouvement Européen – France.

La salle de presse est vide car les radios voulaient plus de place pour leur tables de mixage, tant mieux, cela libère les prises pour les ordinateurs... Je prépare ma journée en consultant le dossier de presse qui nous a été fourni à l’entrée. Il faut déjà préparer une note pour du livebogging, regarder qui on peut interroger tout de suite, suivre la plénière qui est diffusée sur des écrans en salle de presse...

Des militants nonistes à l’accueil

Première surprise de la journée, des militants nonistes nous accueillent avec une banderole verte « Respect the Irish Vote ». Il s’agit de militants du groupe ID (avec de De Villiers) qui en profitent pour diffuser une brochure. Que cela soit la banderole ou la brochure, il est clair que ce n’est pas fait à l’arrache et que tout cela vaut un paquet d’argent.

Quelques « De Villiers en Vendée, Arrêtez de nous faire ch*** » partent avant que le gros de la foule ne descendent les escaliers.

Une plénière appréciée unanimement

La plénière du matin regroupait notamment Jean-Pierre Jouyet, François Chérèque (CFDT), Elie Barnavi (ancien ambassadeur d’Israël et directeur du musée de l’Europe), Guy Verhofstadt et Broneslaw Geremek.

Sur le thème de la citoyenneté, les échanges ont été nombreux et engagés. Cela a été apprécié par le public, applaudissant par exemple Guy Verhofstadt lorsqu’il disait qu’il fallait un impôt européen pour créer un sentiment d’appartenance et doter l’Europe d’un budget digne de ce nom. Le ton engagé des intervenants est l’élément le plus « kiffant » pour reprendre Johanna, 18 ans. Elle a notamment aimé quand le député polonais exprimait ce qui le rendait européen.

Des ateliers remplis

Le public se pressait ensuite dans les dédales du centre des congrès de Lyon pour rejoindre les ateliers. Romano Prodi dans une salle, Dominique Reynié dans une autre, Pierre Lequillier dans une troisième, Michel Barnier dans une quatrième... les têtes d’affiches plaisent au public qui attend surtout des discours de fond qui leur donnent une perspective d’avenir dans la crise européenne actuelle.

Suzanne, la cinquantaine, est contente de voir qu’il y a beaucoup d’associations mobilisées dans le forum, ce qui permet « d’avoir l’information en plus des discours ». Les échanges dans son atelier avec le public ne l’ont pas pour autant rassasier car elle dit elle-même que « si c’est impressionnant de voir des stars de l’Europe, les discussions sont d’un niveau au-dessus du [sien] ». Ayant peur d’avoir dit une bêtise, elle s’empresse d’ajouter qu’elle est « très contente d’être là » et qu’elle voudrait « qu’il y ait plus de débats comme ça à la télé ».

Interrogé par le Taurillon à la fin de l’atelier sur « L’Union européenne, quelle responsabilité vis-à-vis de ses voisins », Eneko Landaburu (directeur général de la DG Relations Extérieurs de la Commission) affirme dans un Français impeccable que ce serait une très bonne idée si les Partis politiques européens présentaient un candidat au poste de Président de la Commission européenne.

Le café littéraire avec Jouyet et Verhofstadt

Le public n’a pas le temps de s’ennuyer. Même ceux qui ne sont pas aux ateliers peuvent assister au débat dans le cadre du café littéraire avec Jean-Pierre Jouyet. Interpellé sur le rôle du Service public télévisuel quant à l’information sur l’Europe, celui-ci rappelle qu’il faut faire très attention à l’indépendance des chaînes vis-à-vis du Gouvernement.

Remplaçant dès le départ du Secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes, Guy Verhofstadt nous présente son livre « Les États-Unis d’Europe ». Son introduction rappelant qu’il l’avait écrit au moment du non de 2005 nous montre à quel point il est encore d’actualité.

Midi, l’heure du forum associatif}

Cela grouille de monde au sein du forum associatif. Les citoyens prennent le maximum de tracts et d’informations dans tous les stands. Les échanges se font entendre sur le non irlandais ou sur l’Europe de Bruxelles. Le stand du Mouvement Européen est un des plus visités et le public prend tous les fascicules disponibles.

Le Taurillon Mag’, magazine papier des Jeunes Européens - France, est prisé car il parle du Traité de Lisbonne et des petits groupes se forment pour parler du référendum négatif et des possibilités que cela entrouvre.

La parole est libérée et les conversations continuent autour d’un repas servi non loin du forum.

L’après-midi : entre ateliers studieux et disucssions sur le forum

Cet après-midi, les citoyens venus aux EGE ont eu le choix entre aller dans les ateliers et venir sur le forum de la Société civile. On y a vraiment senti que le climat était détendu, les gens alternant entre le soleil écrasant dehors et les discussions sur les stands.

Pour l’anecdote, j’ai fait dédicacer le livre « Révolution européenne » par l’un de ses auteurs : Elie Barnavi.

Car c’est l’un des gros avantages de ces Etats Généraux de l’Europe : l’impression de proximité avec les têtes d’affiches. On les voit proche de nous et disponible. Bien sûr, peu de monde peut leur poser directement des questions... mais c’est impressionnant de voir autant de têtes européennes connues en si peu de temps et... partout.

La plénière, le show cohn-benditien

On appelle micro incite tous les présents à se rendre vers l’amphithéâtre de la plénière. Sur scène autour de Sylvie Goulard, les eurodéputés font face et s’expriment sur leur vision de la crise européenne actuelle. « Evidemment », Daniel Cohn-Bendit fait son show habituel et emporte la salle dans ses interpellations bruyantes et passionnées qui ravissent le public... Question : est-ce du populisme ou sait-il être populaire ? Quoiqu’il en soit, peu de personnalités pro-européennes sont capables comme lui d’entrainer une salle dans les rires et les applaudissements. Un bon « One-Cohn-Bendit-Show ».

Gaëtane Ricard-Nihoul (de Notre Europe) et Cynthia Fleury (d’Europanova) arrivent sur scène pour annoncer la synthèse : les premières grandes lignes des des débats de la journée qui peuvent être tracées que cela soit dans les interventions ou dans les réactions du public. Au final, il faut plus d’Europe politique, plus d’Europe concrète, il faut avancer, etc. Rien de bien surprenant certes, mais pouvait-il en être autrement avec un tel parterre de personnalités affirmant toute la journée leur envie d’Europe ?

La plénière se termine sur le clip de présentation du Musée de l’Europe dirigé par Elie Barnavi et la montée sur scène de toutes les « petites mains » qui ont participé à la préparation dans les 3 organisations à l’origine de l’évènement. C’est bien de les faire monter sur scène et de les faire applaudir par le public.

Maintenant, la journée se termine, direction l’extérieur et le « four » de la place du palais des Congrès où le soleil lyonnais a tapé toute la journée... Qu’on était bien à l’intérieur !

L’heure du bilan

Je profite de la cohue pour partir et prendre les différents bus pour discuter avec plusieurs personnes pour avoir leur ressenti : par exemple, Benoît Courtin, président des JE - Lyon, est content de la journée. Cela lui a regonflé le moral de voir autant d’associations pro-européennes à Lyon toute ensemble à l’occasion du forum. C’est pour lui une très bonne initiative qui permet de se rencontrer et de montrer que nous sommes nombreux.

Beaucoup d’échanges ont eu lieu toute la journée. Que cela soit en atelier ou sur le forum, l’impression était au foisonnement. Si le public était majoritairement intéressé par les questions européennes et pro-européen, on a senti une soif d’Europe et d’envie d’aborder ces questions « directement ». La diversité des invités a permis ainsi à tout le monde de se reconnaître dans ses questionnements : les questions « dures » n’ont pas été évitées comme lorsque Romano Prodi parlait de l’entrée ou non de la Turquie, de la place de l’Europe dans les médias publics télévisés, de comment protéger l’environnement au niveau européen, etc.

Une bonne journée remplie donc. Celle-ci a donné envie de ne pas en rester là. Elle est moteur et je ne compte plus les citoyens qui me disaient qu’ils allaient faire quelque chose chez eux parce « qu’on ne pouvait pas en rester là »... Espérons que le Gouvernement entende cette envie citoyenne !

Illustration : photographies de Fabien Cazenave.

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