Comme nous nous y attendions, l’élection présidentielle qui s’est tenue le dimanche 19 mars en Biélorussie a abouti au résultat prévisible : + de 82% annoncés en faveur du président sortant, Alexandre Loukachenko.
Comme pour les autres scrutins dans ce pays, dernier vestige d’une « autre Europe » qui s’est effondrée en 1989 avec la chute du Mur de Berlin et du rideau de fer, celui-ci s’est avéré non conforme aux principes fondamentaux de la démocratie : fraudes ; pressions ; médias aux ordres ; intimidations ; perquisitions notamment le jour même du scrutin ; menaces de la part du principal chef du KGB contre les personnes souhaitant manifester contre les résultats qualifiant ces personnes de « terroristes » et allant jusqu’à parler de peine de mort ; interdiction faite aux observateurs internationaux de surveiller au bon déroulement du vote... sont la liste non exhaustive des faits et actes constatés auxquels nous devons ajouter l’arrestation début mars d’Alexandre Kolouzine l’un des deux candidats de l’opposition ainsi que de celles de proches d’Alexandre Milinkevitch, l’autre candidat de l’opposition et principal leader de celle-ci pour « organisation de réunion non autorisée ».
Au-delà des fraudes relevées au cours de ce scrutin, l’abscence d’état de droit, la violation des libertés fondamentales et l’autarcie sont des réalités quotidiennes dans le pays. L’effort de démocratisation du pays appelle à être permanent. la dépendance, tant politique qu’économique de la Biélorussie vis-à-vis de son voisin russe est un verrou qui empêche l’émergence d’un régime démocratique et moderne. Aussi, l’action de l’Union européenne dans ce domaine doit être claire. Cette action ne peut se limiter à la période des élections, ainsi l’Union devrait être en mesure de soutenir en permanence l’activité des ressortissants démocrates de pays voisins comme cela aurait du être le cas hier en Ukraine ou devrait l’être aujourd’hui en Biélorussie. Cela rappelle encore la nécessité pour l’Union européenne de se doter d’une véritable politique extérieure et de sécurité commune intégrée et plus ambitieuse.
Le Conseil d’administration des Jeunes Européens France :
– conteste l’honnêteté et la régularité du vote
– soutient les forces de l’opposition en Biélorussie qui aspirent à la démocratie et à l’Etat de droit conformément aux valeurs fondamentales de l’Union Européenne et du Conseil de l’Europe.
– est solidaire des manifestants qui depuis le 19 mars se retrouvent sur la principale place de Minsk
– se félicite des déclarations de l’Union Européenne et du Conseil de l’Europe
– se félicite des positions du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne et invite cette dernière à adopter une politique de voisinage à la hauteur de ses déclarations d’intentions
– se félicité aussi de la visite le 21 mars aux manifestants d’Ambassadeurs d’Etats membres de l’Union Européenne
– souhaite que l’Union européenne offre une perspective européenne à la Biélorussie une fois son système démocratique retrouvé
– souhaite une déclaration forte et ferme du Mouvement Européen-France en agissant auprès des autorités nationales en France et des parlementaires nationaux et européens ainsi qu’en communiquant très largement dans la presse quotidienne et régionale
– donne mandat au bureau national des Jeunes Européens France pour que la Lliberté en Biélorussie reste thème permanent dans l’action de l’association et pour s’associer aux éventuels collectifs associatifs qui se constitueraient en solidarité avec les démocrates de Biélorussie
– invite les groupes locaux qui en ont la possibilité à organiser des débats publics sur la question.
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