Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Ministres,
Les observateurs français s’inquiètent depuis quelque temps déjà du déroulé des élections européennes de 2014. Le spectre de l’abstention et de la montée des extrêmes planent sur le déroulement de cet événement démocratique. Les élections européennes souffrent en effet depuis longtemps d’un désintéressement des électeurs qui pourrait être contré, si et seulement, le gouvernement français adoptait une posture constructive et positive à leur égard.
Est-il besoin de rappeler ici que le Parlement européen est la seule institution directement élue dans l’Union européenne (UE), qu’elle a maintenant un pouvoir important dans la procédure législative de l’UE et qu’elle est un élément du combat contre le déficit démocratique, réel ou ressenti, de l’UE ? Or, pour le moment, force est de constater que le gouvernement français se comporte comme si les élections européennes était au pire un tour de rattrapage pour les échoués des municipales, ou au mieux un laboratoire expérimental de la politique électorale française.
Un tour de rattrapage pour les élections municipales car, pour des raisons obscures aux français, le gouvernement a choisi d’espacer les élections municipales et européennes de telle manière qu’il serait possible pour des candidats malheureux aux premières de se présenter aux secondes. Un lot de consolation, en sorte. Un laboratoire expérimental car le gouvernement a envisagé – et il apparait aujourd’hui que cette possibilité n’a pas été complètement, formellement écartée – de supprimer l’envoi par courrier des professions de foi des candidats aux européennes, sous couvert d’économies budgétaires.
Il est parfaitement normal qu’en ces temps de crise économique le gouvernement cherche à économiser là où c’est possible. Certains disent qu’il ne faut pas économiser sur la démocratie. Je pense au contraire que ces élections sont bel et bien l’occasion de repenser la logique de ces deux échéances. Il y a une solution qui permettrait de réelles économies sans mettre en péril la démocratie : tenir le même jour les élections municipales et les élections européennes. Cette mesure permettrait de n’ouvrir qu’une seule fois les bureaux de vote ; de ne réaliser qu’un seul envoi de courrier ; de ne faire se déplacer qu’une seule fois les électeurs. Même du point de vue de la cohérence, ces deux scrutins se complètent, tant l’imbrication des niveaux local et européen est importante.
Voilà, Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, Messieurs les Ministres, une mesure simple, certains diraient même de « bon sens », qui permettrait de réaliser des économies d’échelles tout en préservant la démocratie. Il est en effet temps d’intégrer les élections européennes à la réflexion sur le système électoral français, mais il est aussi nécessaire de le faire de manière constructive. Un autre exemple, que je cite en passant, serait d’étendre la réflexion en cours sur un statut de prémajorité aux élections européennes, mesure qui serait parfaitement cohérente avec la solution proposée ci-dessus de tenir les élections municipales et européennes à une même date.
En vous remerciant pour votre temps, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, Messieurs les Ministres, de mes salutations respectueuses.
1. Le 30 septembre 2013 à 07:42, par Ronan En réponse à : Lettre ouverte au gouvernement français
Je ne sais pas où l’écrire, et j’ai quelques scrupules à le faire sur le site même, mais bon : je m’inquiète de la communication « dépressive » (complètement dépressive, et un peu désastreuse...) actuellement poursuivie sur le site.
ça commence par des considérations technico-savantes un peu illisibles sur les différentes formes juridiques de l’objet « fédéral »...
ça se poursuit par dix jours de « feuilleton » (jusqu’à plus d’une semaine après les premiers démentis officiels...) sur la vraie-fausse suppression des courriers électoraux aux prochaines élections européennes (finalement pas supprimés, mais bon, voilà...)
Et ça se termine, ces tous derniers jours, par l’annonce du désastre lié à l’absorption des fonds européens, où il faut aussi - entre autres choses - sauver la participation électorale (ou le dépôt officiel des candidatures pour les prochaines élections...), où - entre autres informations - on nous annonce par avance le triomphe du FN. Bon ben alors, c’est donc déjà plié ?!
Avons-nous donc déjà à ce point intégré l’idée de la défaite prévisible - que dis-je, de la branlée électorale à venir - que nous n’ayons finalement rien d’autre à proposer que cela ?! (encaisser des coups, prôner des positions défensives et annoncer par avance la défaite ?) Postures où la défaite électorale pressentie ressemble de plus en plus à de la prédiction autoréalisatrice (car, avec une communication pareille, ça serait en effet très étonnant que ça n’arrive finalement pas - en effet...).
Pour ma part, j’aimerais bien que les eurofédéralistes aient une communication au moins aussi percutante et dynamique, et au moins aussi incisive (sinon rationnelle et pertinente) que celle de leurs pires adversaires politiques (qui - eux - ne se prient guère d’efforts ni de postures - pour faire assaut de dynamisme, d’enthousiasme et d’envie de gagner...).
Et proposent vraiment un projet politique spécifique, original, souriant, tourné vers l’avenir, humaniste et fondé sur des valeurs fortes (paix, liberté, démocratie) qui tienne la route intellectuellement, qui soit enthousiasmant et dynamique, politiquement parlant. Sinon la formulation de quelques perspectives politiques « lumineuses » qui nous sortent enfin du marasme intellectuel et de la déprime ambiante.
Je sais bien qu’il en faut un petit peu pour tous les goûts, mais, à tout prendre, je préfère encore lire ça : http://www.taurillon.org/Federation-galactique-MAIN-TE-NANT,05974
Les problèmes du moment, ça fait longtemps que je les vois venir, ça fait longtemps que j’en ai parlé ici ou là (et ça fait aussi longtemps qu’on se fout aussi quasi ouvertement - ici et ailleurs - de ma gueule en me traitant quasi ouvertement de Cassandre et de pessimiste...) (mais non, mais non, ça va pas arriver...).
Sauf que là, maintenant, je lis sur le site davantage de constats résignés et postures défensives, de résignation et d’abattement que de projet politique dynamique et mobilisateur.
De là à dire qu’il y a de quoi être triste et inquiet, il n’y a qu’un pas... En attendant, c’est donc surtout la com’ poursuivie sur le site qui m’inquiète.
Ronan (un ancien du site) (inquiet, donc - visiblement un petit peu comme tout le monde ; mais pas forcément sur le même sujet que tout le monde...)
2. Le 30 septembre 2013 à 09:43, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Lettre ouverte au gouvernement français
À qui penses-tu ? Sont-ils ces ultra-nationalistes réacs illuminés qui veulent abandonner notre monnaie et prônent l’autarcie dont même beaucoup de leurs électeurs ne souhaitent pas qu’ils arrivent aux affaires ou bien l’establishment politique national des partis au pouvoir qui tout en affichant une europhilie molle officiellement oeuvrent pour instaurer une autocratie postnationale intergouvernementale au niveau de l’Union — et la discréditent en ce faisant — plutôt que la véritable démocratie transnationale que nous prônons ?
3. Le 30 septembre 2013 à 18:31, par Ronan En réponse à : Lettre ouverte au gouvernement français
VXL,ce que je vois, c’est que nos adversaires politiques se comportent aujourd’hui exactement comme en 2005 (et comme en 2010) :
Ils passent leur temps à allumer des petits feux ravageurs un petit peu partout (à en donner le tournis...) ; et nous, nous passons notre temps à courir derrière avec des seaux d’eaux, comme des dératés, et jusqu’à épuisement ?! (et, probablement, en vain...).
Pas sûr, donc - dans de telles conditions - que qui ce soit dans l’opinion entendent véritablement intelligiblement ce que nous aurions éventuellement à dire d’intéressant sur le sujet.
Alors, plutôt - donc - que de perdre notre temps à courir derrière les méchants (sans jamais les rattraper...), à compter les points, distribuer les cartons multicolores tous azimuts et d’arbitrer les élégances (et de se démarquer - toujours en négatif...), ne serait-il pas temps de prendre des initiatives et de présenter des PROPOSITIONS alléchantes, des SUGGESTIONS politiques motivantes, de lancer des slogans, des mots d’ordre, des IDEES FORTES et ORIGINALES spécifiquement et vraiment à nous (sinon un grand PROJET POLITIQUE global mobilisateur...) - pour se faire alors enfin remarquer ... en positif.
Car si on sait ce que les nationalistes de tous poils veulent, en effet, en leurs diverses radicalités (c’est tout pourri, OK d’accord, je sais, merci...), en revanche, c’est apparemment un petit plus compliqué de savoir vraiment ce que veulent les Eurotièdes et les Eurofédéralistes (sinon complètement illisible, inaudible, pas clair, pas clairement formulé, un peu nébuleux ...).
Si les JE-France (alliés et associés) veulent encore espérer aiguillonner un petit peu les éventuels protagonistes de la campagne électorale (quels qu’ils soient), ça serait alors peut-être bien que les dits protagonistes (voire l’opinion) sachent un petit peu ce que les JE-France veulent pour l’Europe, eux - intraséquement, et en valeur absolue - et pas seulement en réaction de ce que pensent les extrémistes politiques qu’ils combattent (qui sont actuellement maîtres du calendrier, qui ont l’initiative des sujets de débats, qui monopolisent la parole politique, et qui - en toute logique - mènent aujourd’hui la danse du jeu politique et électoral ...).
Donc moi j’attends surtout que quelqu’un de chez nous allume enfin, face aux âneries nationalistes, un immense « contre-feu » qui intéresserait assez l’opinion pour les mettre enfin - eux, les nationalistes (et les eurosceptiques de tout poils) - sur la défensive où nous campons à demeure depuis des années (et ce, sans susciter le moindre début de vague d’enthousiasme en notre faveur ; mais ça, vu la posture choisie, on comprendra que c’est bien parfaitement normal...).
Sinon, en vérité je vous le dit (LOL) (fatiguant) on va - encore - prendre le bouillon (en même temps, ça ne sera pas la première fois) vu qu’il n’y a pas franchement de raison objective que les mêmes causes que les dernières fois ne produisent pas les mêmes effets que les fois précédentes (avec même, en effet - du seul fait du contexte économique et social actuel - un violent effet démultiplicateur en notre défaveur...). Je dis ça, et je dis rien...
Je ne sais pas si je suis très clair. Bah : au moins j’aurais essayé... (en même temps, ça ne sera pas la première fois non plus...). LOL (car si ce n’était si grave, je disais LOL, en effet...) (mais c’est un peu usant quand même, hein...).
4. Le 13 octobre 2013 à 18:33, par Alexandre Marin En réponse à : Lettre ouverte au gouvernement français
C’est avant tout un problème d’identification. On sait ce que veulent les candidats du FN, il est impossible de savoir ce que veulent les « eurotièdes », et personne ne connaît, ni les JEF, ni le mouvement européen, ni l’UEF, ni le Parti fédéraliste européen d’Hélène Féo. Les euro-fédéralistes ont autant d’idée que les militants du FN & Cie. Simplement, si on sait qui est eurosceptique, voire europhobe, on ne sait pas qui est réellement pour une Europe plus intégrée voire fédérale.
5. Le 14 octobre 2013 à 15:31, par tnemessiacne En réponse à : Lettre ouverte au gouvernement français
@ Alexandre Marin
Si on sait que le centre est pour une Europe « plus intégré », Bayrou appelle à élire le président de la Commission au suffrage universel.
Au passage, merci de reprendre mes idées :
7 octobre 2013 18:04 sur le Taurillon
« La liberté de circulation des capitaux et les trois autres sont seulement les libertés d’un marché unique. Imaginez en France si ces libertés n’existaient pas. »
Et vous, hier : « Du reste, la libre circulation des marchandises et des capitaux est normale dans une Europe que certains veulent fédérale (je m’inclus dans ces certains). Après tout, que dirait-on en France, si on mettait fin à cette libre circulation ? »
Manque plus que la note de bas de page lol
6. Le 14 octobre 2013 à 17:04, par Fabien Cazenave En réponse à : Lettre ouverte au gouvernement français
@tnemessiacne : on peut débattre en se respectant les uns et les autres, non ? Vous n’êtes pas obligé ainsi de démontrer à votre interlocuteur que « vous l’aviez écrit avant lui, lol » ce qui donnerait plus de poids à votre argumentation. Surtout si vous êtes d’accord ;-)
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