Pas d’accord sur la question du fédéralisme
« C’est beau de voir les jeunes s’investir ainsi pour l’Europe », se réjouit Wolfgang Schäuble face à l’engagement des 120 Jeunes Européens fédéralistes réunis à l’occasion de la conférence tenue à l’École Nationale d’Administration, une haute école d’élite formant les hauts fonctionnaires français à Strasbourg. Lors de cette rencontre, Pierre Moscovici et son homologue allemand Wolfgang Schäuble s’expriment en faveur d’une Europe plus forte. Cependant, les deux hommes apportent une vision différente du chemin à emprunter. Selon M. Schäuble, une Europe plus forte nécessite que les États nationaux lui accordent davantage de droits, afin qu’elle puisse s’affirmer dans ce monde mondialisé : « On ne peut pas construire une Europe forte sans céder de compétences. »
Pour M. Schäuble, il paraît clair que le fédéralisme « a une connotation tout à fait différente chez les Français et chez les Allemands ». La France a toujours été un État unitaire et centralisé. Il n’est donc pas étonnant que M. Moscovici n’envisage davantage d’Europe que par « plus de coopération et plus d’intégration ». Un transfert de compétences n’est, à ses yeux, pas indispensable.
Le chômage élevé compromet l’Europe
En outre, le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, se prononce en faveur de la suppression du monopole de l’initiative exercé par la Commission européenne. Jusqu’à présent, cette institution détenait l’exclusivité des propositions de normes de droit européen. Si le Parlement européen par exemple bénéficiait lui aussi de cette possibilité, non seulement il verrait ses compétences renforcées, mais en plus, l’adoption des normes européennes serait mieux légitimée par les citoyens.
Les deux ministres considèrent le haut taux de chômage des jeunes comme très problématique, et pas seulement du point de vue économique. En effet, les jeunes pourraient perdre confiance en l’Europe, ce qui nuirait gravement à la légitimation de la communauté des États. Selon eux, il est donc urgent de trouver une solution à ce problème. Cependant, les ministres n’ont pas indiqué d’approche concrète à privilégier pour enrayer le chômage.
Les JEF à l’école
La sensibilisation des jeunes aux élections européennes de 2014 constituait justement l’objet du séminaire organisé parallèlement à la conférence par les JEF de France, d’Allemagne et d’Italie. Le programme « L’Europe à l’École » offre la possibilité d’informer les plus jeunes sur l’Europe et de promouvoir les idées de l’Union européenne. Les JEF rendent donc visite à diverses classes et sensibilisent les élèves à l’UE.
Les organisateurs du séminaire ont prouvé qu’une collaboration internationale pouvait parfaitement fonctionner malgré la barrière linguistique. Même Pauline Gessant, la présidente de JEF Europe, a qualifié l’événement d’un des meilleurs auquel elle ait assisté au cours de ses dix années de participation aux JEF.
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