« L’Europe c’est d’abord la volonté que les valeurs de la civilisation européenne ne soient pas anéanties par la guerre civile européenne. »
Les Pères Fondateurs :
– Qu’il me soit permis de rendre ici hommage à trois Français d’exception qui furent, contre les sentiments, contre l’opinion encore marquée par les souffrances de la guerre, les artisans de cette réconciliation qui allait changer le cours de l’histoire.
– Je veux rendre hommage à Jean Monnet, à Robert Schuman et au Général de Gaulle.
L’élargissement :
– En élargissant l’Europe sans réformer auparavant ses institutions on l’a diluée et dépolitisée.
– La Turquie, qui n’est pas un pays européen, n’a pas sa place à l’intérieur de l’Union Européenne. L’Europe sans frontière c’est la mort de la grande idée de l’Europe politique. L’Europe sans frontière c’est le risque de la voir condamner à devenir une sous-région de l’ONU. Je ne l’accepte pas.
La crise institutionnelle :
– C’est la crise de l’Europe qui est responsable du rejet de la Constitution. D’où vient ce sentiment sinon d’un abandon des principes fondamentaux de la construction européenne. Dans l’esprit des pères fondateurs il s’agissait de produire ensemble, d’inventer ensemble, de travailler ensemble, de vivre ensemble.
– Les Français ont dit non à la Constitution européenne parce qu’ils avaient le sentiment que l’Europe ne les protégeait plus et qu’elle faisait d’eux non des acteurs mais des victimes de la mondialisation.
– L’Europe est bloquée institutionnellement parce qu’il y a trop de pays pour que l’unanimité puisse fonctionner et parce que les intérêts sont de plus en plus divergents.
Ses propositions :
– Nous devons être capables de proposer aux peuples européens une Europe dotée d’un gouvernement économique qui défende les intérêts des Européens, qui ait son mot à dire sur la politique monétaire et sur la politique de change.
– Si je suis élu je proposerai à nos partenaires de rouvrir le dossier de la politique agricole commune avec l’objectif de garantir l’indépendance alimentaire de l’Europe.
– Je proposerai à nos partenaires d’assigner comme missions à la zone euro la moralisation du capitalisme financier et la promotion d’une économie de production contre une économie de spéculation et de rente.
– Moins taxer le travail et davantage la pollution et la consommation. Ce serait le premier pas vers l’harmonisation fiscale européenne et vers une forme de préférence communautaire.
– Je proposerai à nos partenaires de nous mettre d’accord sur un traité simplifié qui reprendra les dispositions du projet de traité constitutionnel nécessaires pour que l’Europe puisse se remettre en marche qui n’ont pas suscité de désaccord majeur durant la campagne référendaire.
– Je proposerai notamment de mettre fin à la règle de l’unanimité.
– Je proposerai que l’Europe se dote d’un président élu pour 2 ans ½ qui parlera au nom de l’Union et qui défendra ses intérêts à la table de l’OMC.
– Ce traité simplifié, de nature institutionnelle, sera soumis pour ratification au Parlement. Il permettra de faire en sorte que nous puissions de nouveau parler ensemble, décider ensemble, construire ensemble.
(Merci à Pierre-Marie Giard pour sa contribution)
1. Le 26 février 2007 à 16:34, par Ronan En réponse à : Nicolas Sarkozy : un traité simplifié proposé au Parlement
Le général De Gaulle, Père fondateur de l’Europe ?!
L’homme qui a inlassablement combattu la CECA (le ’’méli-mélo du charbon et de l’acier’’, sic), qui a combattu de son vivant toute tentative de création d’institutions supranationales efficaces, qui a tout fait pour plonger l’Europe communautaire naissante dans le chaos du confédéralisme en faisant la promotion de l’Europe des Etats souverains (Cf. plan Fouché), en bloquant le fonctionnement de ses institutions (Cf. politique de la chaise vide, en 1965-1966) et en imposant à nos partenaires le ’’véto national’’ du catastrophique ’’compromis de Luxembourg’’. De qui se moque-t-on ?!
Le général de Gaulle a sans doute plein de vertus et de qualités (i. e : c’était l’homme du 18 juin et de la résistance contre le nazisme, de la réconciliation franco-allemande (mais bien après Jean Monnet, Robert Schuman et Guy Mollet), du redressement institutionnel de 1958, de la fin de la guerre d’Algérie et de la décolonisation de l’Afrique noire), mais certainement pas celles d’un Père de l’Europe (en tout cas, l’Europe : pas celle qui marche, et pas celle dont rêvent les Fédéralistes).
2. Le 28 février 2007 à 21:50, par ? En réponse à : Nicolas Sarkozy : un traité simplifié proposé au Parlement
Citation de De Gaulle sur l’Europe : « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe ! mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. »
Il est clair que le Général avait une certaine défiance vis à vis de l’europe. Mais il faut se remettre dans le contexte : Les deux blocs (USA, URSS) et leur impérialisme galopant sur une europe meurtrie (et coupable bien par sa propre faute !!!) par la guerre... Une véritable Europe fédéraliste (ou autre) c’était trop tôt sous de Gaulle, simplement. Et puis, de Gaulle le dernier des « modernistes » était bien trop attaché à la réalité de l’Etat-Nation à la française.
3. Le 1er mars 2007 à 12:38, par Valéry En réponse à : Nicolas Sarkozy : un traité simplifié proposé au Parlement
Je suis assez en désaccord avec votre vision des choses. Le vrai problème c’est que De Gaulle incarnait un nationalisme vielle école, issu du 19e siècle et n’avait pas la capacité de le dépasser pour imaginer les nouveaux modèles de relations internationales nécessaires dans la seconde moitié du 20e siècle. Il faut voir aussi son mépris pour l’ONU. De Gaulle partageait la culture politique d’un Pétain par exemple - ils avaient d’ailleurs travaillés ensemble à une époque et qu’ils partagaient un même nationalisme. Ce qui les a séparé est plus une différence d’analyse à un moment donné (comment mieux défendre les intérêts de la France) qu’une différence idéologique (je tiens à préciser que je ne parle pas de la théorie fumeuse du bouclier et de l’épée).
Cette posture intellectuelle nationaliste rend bien sur inenvisageable un projet d’Europe politique et démocratique. Le contexte n’a rien a voir là dedans. Au contraire la guerre froide et la menace du communisme devaient pousser les Européens à s’unir et à ne pas seulement compter sur le parapluie américain. Ce fut d’ailleurs un facteur significatif lors des débits de la construction européenne.
Globalement l’expérience du gaullisme a été politiquement un désastre pour la France : retardant la construction européenne dont nous avons pourtant besoin, instaurant une monarchie parlementaire qui a corrompu la démocratie en France au point que nous sommes encore en train de nous demander comment en sortir, restaurant l’idéologie nationaliste aux yeux des Français notamment en faisant vivre un mythe sur ce qu’a été la France au cours de la seconde guerre mondiale dont nous n’avons pu nous défaire que sous Mitterrand...
4. Le 29 juin 2007 à 19:48, par ? En réponse à : Nicolas Sarkozy : un traité simplifié proposé au Parlement
Le général était européen et réaliste à la fois. Certains ont rêvé d’une Europe à l’américaine (les Etats Unis d’Europe), oubliant au passage que l’Europe est constituée non pas de migrants mais de peuples séculaires parlant des langues différentes.
Ceux qui veulent une Europe fédérale souhaitent-ils voir la disparition des langues et des cultures européennes ? Souhaitent-ils la naissance d’une Europe anglophone (anglais qu’on nous impose de plus en plus jeune) ?
Par sa politique, Napoléon a favorisé le nationalisme des peuples Européens comme « l’union européenne » favorise, de nos jours, le nationalisme des peuples Francais, Hollandais et Anglais. L’Europe des nations est la seule Europe qui peut exister car c’est une Europe qui a des racines. L’Europe fédérale n’est que rêve, utopie et conduira inévitablement à de nouvelles guerres entre Etats européens ou à une tyrannie sans précédent.
Contrairement à ce que certains Francs maçons déclarent, la vision du Général De Gaulle n’est pas dépassée et ceci est parfaitement illustré par le vote du peuple Français au référendum à propos du projet de constitution européenne car contrairement à l’Europe, la France a une langue et une véritable histoire. Puis, ceux qui critiquent le nationalisme sont bien souvent ceux qui prennent l’avion, le train et parcourent l’Europe, ce qui n’est pas le cas de la majorité des Français, qui ne voyagent pas et quand ils voyagent, préférent aller dans des pays francophones.
Tous les drapeaux bleu, blanc, rouge que vous pouvez désormais voir dans les rues de France sont le résultat de cette Europe utopiste, sans langue et sans culture, Europe sans âme et sans racine, Europe au service de l’Amérique et de l’OTAN, Europe victime du colonialisme, Europe pillée de ses richesses.
Alors, pendant que certains rêvent encore de paix, d’autres se préparent à résister...
5. Le 30 juin 2007 à 08:23, par Fabien Cazenave En réponse à : Nicolas Sarkozy : un traité simplifié proposé au Parlement
Cher anonyme,
On voit bien ce que vous nous proposer : la guerre et le refus de l’autre. On se tolère mais pas plus.
D’ailleurs, je vous rappelle que les Nations sont aussi une création récente... Je vous invite à lire les articles s’y référant sur ce site.
Je ne comprends pas pourquoi vous parler de franc-maçonnerie. A moins que vous ne vouliez parler d’un complot qui finance ceux qui veulent faire perdre à la France sa conscience d’être une Nation (ouhla, je fais du Marx maintenant)... Merci pour l’info, mais elle date du 20ème siècle.
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