Nouvelle déclaration de principes au Parti Socialiste : un début de clarification européenne

, par Fabien Chevalier

Nouvelle déclaration de principes au Parti Socialiste : un début de clarification européenne

Le projet de nouvelle déclaration de principes du Parti socialiste (PS) proclame que « le Parti socialiste est un parti européen qui agit dans l’Union européenne qu’il a non seulement voulue, mais en partie, conçue et fondée. Il revendique le choix historique de l’Union européenne et de la construction d’une Europe politique. Pour les socialistes, celle-ci doit avoir pour mission, par ses politiques communes, d’assurer la paix sur le continent et d’y contribuer dans le monde, de favoriser une croissance forte et durable et le progrès social, de promouvoir la créativité et la diversité culturelle, d’aider à relever les défis planétaires par l’exemple d’association qu’elle offre. Membre du Parti socialiste européen, le Parti socialiste entend tout mettre en œuvre pour le renforcer afin que soit porté un message socialiste en Europe. »

L’attachement du PS à l’Union européenne, dans sa déclaration de principes, n’est pas récent. L’actuelle stipule déjà que « le Parti socialiste fait le choix de l’Europe pour donner aux nations qui la composent les moyens d’affronter les défis de l’avenir. La communauté européenne, à condition quelle ne se réduise pas à un simple marché, en sera un élément moteur. Les socialistes s’attachent à accélérer la construction européenne dans toutes ses dimensions : politique, économique et sociale. »

Peut-être aurait-il fallu rappeler ces quelques phrases aux socialistes qui ont défendu le non au référendum sur le Traité constitutionnel européen ?

Le Parti Socialiste se place toujours dans le cadre de la construction communautaire

Suite à cet épisode tragique pour la France et surtout pour tous ceux qui croient en une gauche viscéralement européenne, on pouvait craindre que le PS tourne le dos à ses gènes pro-européennes à l’occasion de la nouvelle déclaration de principes. Celle-ci comprend un article entier dédier à l’Europe et à ce sujet, il n’aurait pas été si surprenant que les socialistes essaient de retrouver une unité sur le dos de l’Europe avec une formule du style « l’Europe, c’est plus ce que c’était. De plus, ce n’est pas l’Europe que l’on nous avait promis. Alors, faisons l’Europe tout seul puisque les autres ne comprennent rien… ».

Jean-Luc Mélenchon et ses copains nonistes allaient-il avoir la peau de cette Union européenne ultra-libérale ? Les héritiers de Jaques Delors allaient-ils s’incliner devant ce que certains appellent les sociaux-nationalistes ?

En effet, sur la question européenne, il y a clairement 2 camps au PS :
 celui de ceux qui voient en l’Europe le moyen de défendre nos valeurs humanistes et notre modèle de développement solidaire dans un contexte de mondialisation ;
 et celui de ceux qui pensent que l’Europe est le cheval de Troie de l’ultralibéralisme en France.

Heureusement, le pire n’est jamais certain et la raison, voir l’intelligence, peuvent parfois l’emporter. Ainsi, en l’espèce, point de critiques populistes ou nationalistes qui pointent le bout de leur nez. Pas plus que de compromis sur des formules vides de sens ou chacun verra ce qu’il voudra…

En effet, le PS a décidé de s’assumer comme « un parti européen qui agit dans l’Union européenne » qui revendique même, et à juste titre, une « Union européenne qu’il a non seulement voulue, mais en partie, conçue et fondée ». Si la formule « qui agit dans l’Union européenne » est un peu étrange, ne cachons pas pour autant notre soulagement. Les forces réformistes du PS l’ont emporté sur les partisans du village gaulois.

Pro-européen dans le texte... et dans les actes ?

Si le reste de l’article n’a rien de bien original, on peut relever à la fin de celui-ci que le PS s’inscrit dans le cadre du Parti socialiste européen et qu’il « entend tout mettre en œuvre pour le renforcer afin que soit porté un message socialiste en Europe ». Espérons que les socialistes français auront ce passage en tête lorsque, minoritaires au sein des députés PSE du parlement européen, il faudra passer au vote !

Ainsi, si la présence de cet article 17 dans la nouvelle déclaration de principes du PS est quelque chose de positif et marque un immense progrès par rapport à 2005, n’oublions pas qu’une déclaration de principes n’est pas un programme politique. Il conviendra donc de suivre avec vigilance le congrès de novembre prochain du PS pour que ces beaux principes se matérialisent un peu plus.

Car cette déclaration ne doit donc pas dispenser le PS de faire les propositions concrètes et non-démagogiques que l’on attend de l’opposition dans une démocratie, des propositions que l’on attend avec impatience à un peu plus d’un an des élections au Parlement européen et à quelques mois de la présidence française de l’Union européenne.

Après cette clarification sur les principes, on attend des Socialistes une clarification dans les actes. Prochaine étape : le Congrès de Toulouse.

L’association Sauvons l’Europe - Collectif Ile-de-France a le plaisir de vous inviter à sa prochaine réunion : mardi 27 mai 2008, 19h - 20h30. Elle aura pour thème : 3 ans après le référendum sur le Traité constitutionnel européen : les gauches françaises et l’Europe.

Invité : M. Dominique Reynié, Professeur des Universités à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Son blog : http://reynie.typepad.fr

Dernière publication : L’Opinion européenne en 2008, Paris, Lignes de Repères/Fondation Robert Schuman.

Salle de conférence de Sauvons l’Europe, 4, place de Valois - Paris, 1er arr., Métro : Palais Royal.

Illustration : logo du Parti Socialiste issu du blog Design et Typo.

Vos commentaires
  • Le 27 avril 2008 à 17:26, par max En réponse à : Fabien a eu une illumination (

    Chers amis centristes des jeunes européens ouvraient un peu les yeux, et cessaient vos critiques non constructives sur le parti socialiste. Pour un mouvement qui se veut transpartisan et pluraliste ; il est me semble que le taurillon manque souvent d’objectivité aprés avoir regarder attentivement les articles parus depuis sa fondation (que ce soit dans le suivi de la campagne présidentielle, ou l’éloge permanent qui est fait à votre gourou François Bayrou, à la fondation du MODEM, le seul parti véritablement européen selon l’article de David, ou alors vos articles sur Lionel Jospin, européen convaincu, mais dénigré, accusé d’être un social-traître ). Je concéde que les rapports entre le parti socialiste et la construction européenne sont complexe, mais il est en est de même des autres forces de droite en France et en Europe.

    Peut-être faut-il encore le répéter mais le non des socialiste au traité constitutionnel est plus complexe à analyser que votre présentation des faits. On ne saurait résumer la position des socialistes à un clivage entre nationaliste et pro-européen. Que les socialistes soient partagé sur les conséquences du grand marché et d’une libéralisation des échanges c’est compréhensible. La politique de la concurrence de l’UE est raisonnablement contestable dans certains secteurs (lorsqu’on pense aux conséquences de la libéralisation du secteur de l’énergie par exemple : hausse des coûts pour les consomateurs, impact négatif sur le plan environemental) ; ou aux conséquences sociales (dumping social, chantage des délocalisations) Petit rappel ! La position majoritaire du parti socialiste a toujours été en faveur de la construction européenne : que ce soit sur le traité de Maastricht, le traité constitutionnel, le traité de Rome et si vous voulaient on peut remonter jusqu’à la CED) Concernant la formation d’un véritable parti européen, vous vous trompez souvent par manque de culture politique ( Peu de socialistes dans la rédaction du taurillon à ce que je sache). Alors des petits précisions s’imposent : la plupart des leaders socialistes furent historiquement pro-européen (Blum lisez à l’échelle humaine, Mollet...) ; de par leur vocations internationalistes, les partis socialistes furent également les premiers à mettre en place des structures européennes de coopération entre partis socialistes européens ; et même des ardents défenseurs de l’intégration du Royaume Uni (paradoxal mais vrai). Les socialiste furent parmi les diférentes familles politique les précuseurs dans cette coopération entre partis européens aprés le renforcement du rôle donné au PE : Union des partis socialistes de la communauté européenne, futur PSE le 5 avril 1974 ; alors que fondation du PPE (Avril 1976) ; Fédération libérale de la communauté européenne (Mars 1976). Alors merde je sais que l’idée européenne ou que de la construction européenne n’est pas le fait unique des socialistes (merci aux différents péres de l’Europe qui ne sont pas de ma famille : Kohl, Giscard etc). Mais il faut arrêter ce lynchage permanent, un peu d’objectivité svp. Quant au PSE il a déjà lancé sa plateforme commune pour les européennes avec un appel à tout les militants, et différents travaux pour préparer la campagne (consultez le site et jugez par vous même) On peut souhaiter mieux, c’est mon cas. Mais faîtes un peu vivre le pluralisme au sein des Jeunes européens (on a toujours une hyper représentation des mouvances centristes, et un oubli permanent de cette grande force pro-européenne qu’est le PS)

    J’espére que ce commentaire sera publié et cher rédacteur du taurillon je te prépare quelque articles sur l’histoire des relations entre les socialistes et l’Europe.

  • Le 27 avril 2008 à 21:00, par Fabien Cazenave En réponse à : Fabien a eu une illumination (

    Salut Max,

    Alors je te répondrais en tant que rédacteur en chef du Taurillon :
     « Chers amis centristes des jeunes européens »... C’est dommage de dire qu’on est transpartisan pour dire ensuite qu’on est centriste. Petit rappel des faits sur notre manque d’objectivité : on a critiqué négativement le PS et on en a dit du bien, on a critiqué l’UMP et le Modem aussi. On les a critiqué positivement aussi. Vous n’avez donc pas lu si attentivement les articles du Taurillon, mais il est vrai que nous en faisons beaucoup..
     pour le Modem, on a réalisé une tribune pour dire "L’Europe est-elle encore au coeur du projet du Modem". Il est clair que le Modem n’est plus très précis sur le sujet européen... On attend les actes pour juger. Alors, ce n’est pas parce que David Soldini fait un article favorable (à placer dans un contexte européen d’ailleurs) que le Taurillon est favorable au Modem.
     pour Lionel Jospin, désolé nous n’avons jamais dit qu’il était « social-traître » mais qu’il avait fait une mauvaise déclaration. Pour le PS, il y a des gens « bien » qui y sont, c’est sûr et on a déjà ouvert nos colonnes à certaines de ces personnes. Après, il y a aussi des Mélenchon et nous les combattrons toujours quand ils diront des conneries. Comme on est pas sectaire, il est dit dans cet article que le PS a bien fait d’écrire cela... mais qu’on attend aussi de voir les actes derrière. A vous de faire jouer votre parti dans le bon sens.
     pour la droite, lisez le dernier article sur l’intervention télévisée de Sarkozy pour dire que nous sommes à ses ordres... on verra si vous y êtes arrivé. Pourtant on a donné la parole à un ministre délégué de droite. On a pas peur de la droite parce qu’elle est de droite...
     vous nous critiquez sur cet article alors que celui qui l’a écrit félicite le parti socialiste... tout en attendant les actes.
     pour les membres de la rédaction du Taurillon, on a des gens au PS (si si), du Modem, de l’UMP et beaucoup qui ne sont pas cartés. D’ailleurs, on s’en fout de savoir si vous êtes au PS ou pas, si vous voulez écrire des articles sur un site fédéraliste, on regarde le contenu, pas la carte. Nous attendons vos articles avec plaisir...

    Mais comme les gens de l’UMP me disent qu’on est trop à gauche, ceux du PS trop à droite, ceux du Modem pas pour eux et ceux des extrêmes contre eux....

    Je me dis qu’on est pas si mal que ça et qu’on offre ce que nous voulions au départ comme ligne pour ce site : fédéraliste et poil à gratter !

  • Le 28 avril 2008 à 08:01, par valery En réponse à : Fabien a eu une illumination (

    « et ceux des extrêmes contre eux »

    Ceux là ils n’ont pas tords :-)

  • Le 28 avril 2008 à 08:14, par valery En réponse à : Une déclaration de principe eurotiède

    J’ai pour ma part critiqué cette déclaration pour sa timidité à la fois sur la rupture avec les errements marxistes du passé et sur la question européenne :

    Le projet de déclaration de principe du PS eurotiède

    La déclaration réaffirme explicitement l’européisme traditionnel du PS.

    Toutefois, Max, nous ne sommes pas européistes mais fédéralistes, c’est à dire que nopus ne sommes pas satisfaits par l’Union européenne tel qu’elle existe et ceux qui la défendent en ne proposant que des améliorations marginales ne répondent pas à nos attentes. Nous souhaitons certes une Europe disposant de pouvoirs réels et de compétences élargies, là où celà est pertinent, toutefois la condition absolue est pour nous l’existence de mécanismes démocratiques qui viennent permettre à ce pouvoir de s’exercer sous le contrôle des citoyens et de leurs représentants.

    En se contentant d’affirmer une vision positive de la construction européenne sans affirmer ces principes et l’objectif d’une Europe fédérale, le texte de formulation est insuffisant.

    Bien sur le progrès par rapport à l’existant et à saluer et je voterai sans problème ce texte s’il est soumis au vote des militants.

    Sur le positionnement européen du PS : oui certains dirigeants socialistes ont joués un rôle très positif, notons toutefois que le catastrophique traité de Nice aujourd’hui en vigueur a été signé par un gouvernement dirigé par Lionel Jospin, lequel ne s’est jamais distingué par son engagement européen, sous l’influence il est vrai du nationaliste Védrine.

    Quelques articles sur les socialistes et l’Europe (il nous faudrait un mot-clé non ?)

  • Le 29 avril 2008 à 01:15, par max En réponse à : Une commentaire trop long sur une déclaration de principe eurotiède pleinement compréhensible

     En me relisant, je m’aperçois qu’il y avait beaucoup d’emportement dans mon premier commentaire. Une lecture attentive du taurillon révèle qu’il y a un certain équilibre dans la rédaction même si il reste discutable parfois (d’ailleurs je n’hésiterai pas à vous en faire part).

     Concernant le pluralisme des jeunes européens, je ne suis pas trop convaincu. Je persiste à penser qu’il y a une sur-représentation de centristes (compréhensible pour « un courant de pensée » qui est étroitement lié à l’idée européenne). Après quelque discussions avec mes amis socialistes, j’ai appris que cela est fortement lié à l’histoire même de l’association « jeunes européens » lors de sa prise d’autonomie par rapport au mouvement européen. Tu vas me dire cher rédacteur du taurillon : « Tout cela on s’en fout puisque les conceptions fédéralistes qui animent les jeunes européens se veulent transpartisanes » . Je suis tout à fait d’accord si on veille à représenter une pluralité de point de vue. Des efforts restent encore à faire au JE, même si cela dépend fortement des groupes locaux et des personnes qui les animent . Donc la meilleur façon de garantir le pluralisme des JE c’est d’y participer et d’y veiller.
     Concernant Lionel Jospin , l’expression « social traître « je l’ai vu de mes propres yeux sur une magnifique affiche des Jeunes Européens mêlant les nonistes, et notamment De villiers, Lepen et Jospin. Sauf erreur de ma part cette magnifique affiche est présente au siège des jeunes européens. Alors cher fabien, « il faut pas mélanger les torchons et les serviettes » (détail pour toi, qui a son importance pour certains). Un coup d’œil sur le carton rouge consacré à Jospin, qui est loin d’être mon idole, m’a ensuite mis la puce à l’oreille. Voir en Lionel Jospin un virulent nationaliste était une grossière erreur. Même si le lamentable traité de Nice était en partie son œuvre, je ne vois pas de contradiction dans ses déclarations entre la permanence de l’Etat-Nation français et la création d’une fédération d’Etat-Nation. Pour ma part je conçois l’identité comme une superposition, un mille-feuille . De ce fait je suis à la fois un français très chauvin et un fédéraliste européen convaincu. D’ailleurs un sondage eurobaromètre confirme que les français qui se déclarent être fier d’être français sont aussi les plus européen. Quant à la traitrise de Jospin sur le traité de Nice, faut-il appelé l’obtention d’un compromis une traîtrise ? Si vous le pensez alors les traîtres sont nombreux dans l’histoire de la construction européenne. Mieux vaut des améliorations marginales que rien du tout (un compromis n’est jamais satisfaisant mais reste essentiel) cher valery
     Concernant cette déclaration du parti socialiste, je pense que celle ci est faite pour engager le PS sur la voie d’un rassemblement. La tendance inavouée de la majorité du parti, favorable au fédéraliste ne peut s’exprimer pour cause de cuisine interne avant le congrès de Novembre. Il aurait été suicidaire de prendre position à l’heure actuelle (l’éternelle synthèse préservant les intérêts locaux de la division a été choisie). Au fait Valery je vais bientôt venir polluer ton blog de mes commentaires ;

    Voilà voilà je tâcherai d’être vigilant et merci pour vos articles

  • Le 29 avril 2008 à 09:14, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Une commentaire trop long sur une déclaration de principe eurotiède pleinement compréhensible

    Merci pour ta réponse. Voici quelques observations à son sujet :

     "Après quelque discussions avec mes amis socialistes, j’ai appris que cela est fortement lié à l’histoire même de l’association « jeunes européens » lors de sa prise d’autonomie par rapport au mouvement européen" : je ne vois pas bien le rapport, l’association a été fondée en 1991 et est autonome depuis 1996 (c’est à dire avec des dirigeants élus par les délégués des adhérents et des prises de position distinctes de celles du Mouvement Européen). L’association a depuis été animée par des personnes des deux camps. Je connais des adhérents à l’UMP, au PS, au Modem et chez les Verts, ou encore au PRG. La plupart des adhérents ne sont pas encartés et voient dans l’association un moyen d’avoir une action citoyenne sans pour autant rejoindre un parti. Peut être ta perception est-elle due au fait que plusieurs centristes membres de l’association sont aussi des blogueurs très productifs. En ce qui concerne le Taurillon, celui-ci est une publication de l’association mais n’est pas un organe officiel, c’est à dire que les articles engagent leur auteur mais ne reflètent pas nécessairement les prises de position de l’association. Celles-ci sont sur le site des Jeunes Européens . Les points de vue étant divers, le positionnement politique qu’ils reflètent nécessairement l’est aussi. Notons que j’avais tenté à une époque de lancer une association « Gauche fédéraliste » visant à rassembler les adhérents se sentant proches de la gauche afin d’aider à promouvoir dans notre camp les idées européennes et fédéralistes (et non pas l’inverse :-). Il faudrait y songer à nouveau sans doute.

     tu confonds Lionel Jospin et Laurent Fabius sans doute au niveau des affiches. Le principal problème que j’ai pour ma part avec Jospin c’est d’avoir eu Védrine comme ministre. Fabius, c’est une autre histoire. Pour le carton rouge, je t’invite à commenter celui-ci. Lionel a sans doute dirigé le meilleur gouvernement que le PS ait donné au pays (à part Védrine bien sur) mais reste un simple europeiste, dans sa pratique politique très proches de la vision du Quai d’Orsay d’une Europe des gouvernements, là où nous souhaitons la mise en place d’une Europe des citoyens.

     sur la déclaration et le Congrès : il serait catastrophique que le Congrès aboutisse à une nouvelle synthèse alors que le PS doit au contraire se rénover et clarifier son positionnement. Par ailleurs sur le fédéralisme, de nombreux points d’entente pourraient être trouvés avec les anciens nonistes voire avec l’aile gauche du parti. Mélenchon se proclame lui-même partisan de celui, comme Emmanuelli, Fabius ou Bérès. Les positions institutionnelles de Montebourg ne m’en semblent pas éloignées. Il s’agit avant tout de donner à l’Europe les moyens d’agir (y compris là où l’on regrette aujourd’hui qu’elle n’agisse pas) et aux citoyens de la contrôler à travers leurs élus. La tiédeur sur la question du fédéralisme me semble plutôt venir des anciens jospinistes (et des nationalistes comme Védrine ou Nallet).

     sur la nationalisme : il faut que j’écrive un article là dessus pour clarifier les termes. Pour les fédéralistes, les nationalistes sont les partisans de l’Etat nation comme seule entité politique légitime. Ceux qui s’opposent donc à la fois à une véritable décentralisation et à un véritable droit international (celui que pratique l’Union européenne, avec effet direct en droit interne). C’est sur ma longue liste de posts que je n’ai pas encore eu le temps de rédiger...

  • Le 29 avril 2008 à 10:00, par Fabien Cazenave En réponse à : Une commentaire trop long sur une déclaration de principe eurotiède pleinement compréhensible

    Merci pour tes commentaires. Ta vigilance sera la bienvenue... et tes propositions d’articles le seront aussi.

     ;-)

  • Le 29 avril 2008 à 19:32, par Ronan En réponse à : Une commentaire trop long sur une déclaration de principe eurotiède pleinement compréhensible

    Simple parenthèse (au passage...) :

     1- l’Europe ne saurait être une « fédération d’Etats-nations ».

    Pour la bonne raison que bon nombre de ses Etats composantes n’en sont pas ou n’en sont plus (i. e : des Etats-nations...) ou ne souhaitent plus se définir en ces termes. Si cette terminologie est heureuse pour les esprits français (pour qui l’Etat se confond allégrement - sans doute confusément - avec la nation...), elle n’épouse néanmoins pas la diversité des Etats européens, lesquels - souvent - peuvent difficilement être qualifiés d’Etats-nations.

     2- Quant à Lionel Jospin, il est clair que sa pensée "européenne" n’est certainement pas celle d’un "intégrationniste" ; pour lui - et de nombreuses déclarations de sa part en font foi - l’Europe ne saurait être autre chose qu’une simple juxtaposition d’Etats souverains régie par un simple et strict intergouvernementalisme, mais certainement pas une fédération. Pour lui, l’Etat-nation (puisqu’on en parle) reste l’alpha et l’oméga de la pensée politique (et tout le reste lui est subordonné, subsidiaire voire superflux...). Ce n’est certes pas de l’ultranationalisme (puisque sans virulence ni agressivité aucune...), mais c’est néanmoins là une profession de foi très clairement... nationaliste.

    Néanmoins - sur l’affiche dont il est question ci-dessus - ce n’est effectivement pas lui qui s’y trouve. Dans la mesure où cette affiche dâte précisément de la campagne référendaire de 2005... et ne vise là que des leaders politiques adversaires du TCE, document alors présenté aux électeurs (dont Jospin n’était pas ; contrairement à bien d’autres...). Sa présence sur cette affiche est donc des plus improbable (voire douteuse). Prière de ne pas colporter des contre-vérités éhontées à propos des JE-France, donc...

     3- Sur le pluralisme dans cette rédaction, je peux témoigner qu’on y trouve effectivement un petit peu de tout (voire des gens pas cartés du tout...) (ou ne l’étant plus...) (ou, qui sait, ne l’étant pas encore...).

    Quant aux attaques "commises" par ce webzine, je pense qu’on peut également dire qu’elles ont équitablement visé un petit peu tous azimuts... à gauche, à droite et même au centre : ce qui a alors paru parfaitement légitime aux yeux du comité de rédaction, lui même pluraliste... (et s’il compte effectivement des gens pouvant se revendiquer du "centrisme" - ou pouvant être étiquetées comme telles à leur corps défendant - force est de constater que ceux-là mêmes ont au moins assez d’esprit critique pour clairement déplorer dans nos colonnes les dérives plus ou moins "eurotiédasses" des partis se réclamant peu ou prou de cette même orientation politique...) (s’il en reste...).

     4- Ah, la "loyauté" due aux partis politiques !!! Le jour où les militants de tel ou tel camp seront au moins aussi critiques à l’égard des leurs qu’à l’égard de "ceux d’en face", que de progrès décisifs aurons-nous enfin fait contre l’esprit grégaire et "enrégimenteur" des partis (machines à lobotomiser les esprits) et en faveur de l’esprit critique !!!

  • Le 30 avril 2008 à 08:13, par valery En réponse à : Une commentaire trop long sur une déclaration de principe eurotiède pleinement compréhensible

    "4- Ah, la « loyauté » due aux partis politiques !!! Le jour où les militants de tel ou tel camp seront au moins aussi critiques à l’égard des leurs qu’à l’égard de « ceux d’en face », que de progrès décisifs aurons-nous enfin fait contre l’esprit grégaire et « enrégimenteur » des partis (machines à lobotomiser les esprits) et en faveur de l’esprit critique !!!"

    Au PS ou aux Verts ça se fait tous les jours et avec enthousiasme, non ?

  • Le 30 avril 2008 à 12:12, par Ronan En réponse à : Une commentaire trop long sur une déclaration de principe eurotiède pleinement compréhensible

    Chez les Verts, oui (souvent dans l’anarchie la plus totale).

    Au PS, pas sûr... Où on préfère - pour sauvegarder l’unité superficielle du "parti" - camoufler les évidentes divergences de fond sur des sujets majeurs - comme sur l’Europe (comme il en est question ci-dessus...) sous des motions « chèvres-chou » qui n’ont pour seul intérêt que de "replatrer" la façade (tant elle sont insipides, incolores, inodores et sans saveur).

  • Le 30 avril 2008 à 12:25, par ? En réponse à : Nouvelle déclaration de principes au Parti Socialiste : un début de clarification européenne

    Cher Fabien,

    Je suis aussi socialiste et européen convaincu. Et très content de la nouvelle déclaration de principe du PS sur cette question.

    Et pourtant je persiste à penser que j’entre totalement dans le cadre de cette déclaration de Principe de mon parti en ayant voté NON au TCE. Pourquoi ? Car ma démarche était d’essayer d’accélérer la construction d’une Europe politique, pour ne pas que l’Europe se limite à un marché. Ce qui est écrit texto dans la déclaration de Principe. Et là, j’avais jugé que la meilleure façon de faire avancer les choses face à une UE technocratique et économiste était de renverser la table. A tort ou a raison. Ce fut mon choix personnel.

    Evidemment cette démarche n’a pas été efficiente, on peut le constater aujourd’hui : le NON au TCE a été stérile et n’a pas porté les fruits politiques qu’il aurait pu porter, au travers d’un virage menant à l’accélération de la construction de l’Europe politique. En guise de conséquence on a eu le traité de Lisbonne qui conserve tout ce qui m’a fait voter NON et perd des attributs qui étaient positifs...On peut gloser sur les causes de cet échec, je ne le ferai pas ici (les postures de certains nonistes n’y sont pas pour rien...).

    En tout état de cause, je pensais, et je pense toujours que voter NON à ce texte était une manière de faire avancer l’Europe que souhaitent les socialistes. Tout comme certains ont voté OUI en pensant faire avancer le même objectif, je n’ai jamais dit le contraire. Chacun son choix, le débat fut de qualité.

    Mais je veux, par ce message, insister sur le fait qu’il est toujours aussi déplaisant de se voir taxer de nationaliste borné parcequ’on a voté NON, de la part de gens pourtant capables d’une analyse politique bien plus fine que celle-là...

  • Le 30 avril 2008 à 17:47, par chmax En réponse à : Une commentaire encore et toujours trop long sur une déclaration

     Si je me suis trompé pour l’affiche, je m’en excuse. D’ailleurs je souhaite même de tout cœur que ces propos soient une bourde. Dans le cas contraire la présence de Jospin sur cette affiche est lamentable.
     Pour une clarification de la position de Jospin, je vous propose de juger par vous même. « Intervention de Lionel Jospin, Premier ministre, sur "L’avenir de l’Europe élargie" (Paris, 28 mai 2001) » http://www.ena.lu/". Sauf erreur de ma part, la vision de Jospin est plus européaniste que nationaliste. Il développe l’idée d’un « fédéralisme modéré » et d’une reconaissance de l’intégration dans ce discours qui reste un discours officiel (donc ce n’est peut-être pas clairement le fond de sa pensée mais ça peut le présenter sous un autre jour). C’est trop modéré à mon goût mais reconnaît le projet fédéraliste « on entend par " fédération " une démarche progressive et maîtrisée de partage ou de transfert de compétences au niveau de l’Union, alors on se réfère à la " fédération d’Etats-nations ", selon la formule forgée par Jacques DELORS. C’est là une notion à laquelle je souscris pleinement. [… ]je la juge politiquement pertinente, car l’Europe est une construction politique originale, mêlant de façon indissociable en un précipité singulier deux éléments différents : l’idéal fédératif et la réalité des Etats-nations européens.C’est pourquoi la notion de " fédération d’Etats-nations " traduit avec justesse la tension constitutive de l’Union européenne. Il y a les nations, fortes, vivantes, attachées à leur identité, qui font la richesse de notre continent. Et puis il y a aussi la volonté d’unir, de bâtir un ensemble qui rendra chacun plus fort. Il y a d’un côté l’histoire, marquée par les rivalités et les égoïsmes nationaux, et de l’autre le projet, tourné vers l’harmonie et l’alliance. Des éléments fédératifs très forts existent déjà : la primauté du droit européen, sanctionnée par la Cour de Justice, une Commission indépendante, un Parlement européen élu au suffrage universel, le marché et la monnaie uniques. Mais la coopération inter-gouvernementale occupe encore une place importante et restera indispensable.  »
     Quant au concept de « fédération d’Etats-Nations », tu as raison Ronan de souligner que ce concept purement français a peu de sens à l’échelle européenne. L’idée de « nation », de « peuple » est déjà en soit bien différente au sein des différents Etats de l’Union, voir inexistante dans certains pays ou non reconnu comme telle. L’expression « Etats-nations » est donc insuffisante . Le concept de « fédération d’Etats-Nations » a une connotation historique ; qui semblait pertinente à l’époque de l’Europe des 15 où l’Union connaissait une majorité d’Etats (faisant référence à l’idée de nation ou de peuple dans leur constitution mais n’étant pas forcément que des Etats-Nations, mais aussi Binationaux voir plurinationaux). Le mérite de ce concept était de montrer que le fédéralisme ne conduit pas à la mort des nations . C’est peut-être une forme de nationalisme doux, mais cette garantie peut éviter de relancer les quêtes identitaires, ses peurs, ses craintes de dilution dans un espace plus vaste (pensez aux PECO qui ressorte de cette dilution dans l’URSS ). C’est la raison pour laquelle, on peut y faire référence parfois dans une logique d’apaisement des nationalisme (faute de mieux)
     Le mot « encartage » me semble avoir une connotation négative pour vous. Essayer de participer à la vie d’un parti c’est pas entrer en religion ou se soumettre à son diktat, ou perdre son autonomie et sa liberté de penser. C’est un engagement. D’ailleurs pour un JE cela peut être le prolongement de son action, voir la rendre plus efficace. Alors allez y n’hésitez pas, que vous soyez de ma famille ou pas. Ce qui compte c’est que l’idée de pluralisme soit respecter au sein des JE (dans les débats, le taurillon, les cafés-débats organisés, le choix des invités (sans logique stupidement binaire mais en essayant de trouver des intervenants de qualités représentatif),d’éviter la caricature du discours de ses adversaires (le social traitre ça passe pas par exemple ), ou de faire de la propagande, ou d’être Hors Sujet.
     Pour la loyauté dans les partis, rien à redire à ce qu’a dit Valery
     Pour le camarade qui a voté non : pas besoin d’aller à canossa mais bon c’était une grosse erreur. En voulant le mieux, vous avez eu le pire. Faut parfois accepter les compromis, question de stratégie.

  • Le 30 avril 2008 à 18:38, par Fabien Cazenave En réponse à : Une commentaire encore et toujours trop long sur une déclaration

    Je confirme pour « l’affiche » dans le bureau des JE - France, ce n’est pas Jospin.

    Pour les invitations au sein des JE - France : lors de notre séminaire international, les représentants des partis jeunes ont été invités... en tous les cas, MJS, Jeunes Pop, Jeunes Centristes, Jeunes Démocrates, Jeunes Verts. Le représentant du MJS n’est pas venu et c’est bien dommage.

    A priori, c’est aussi le cas au niveau des groupes locaux : http://www.taurillon.org/Municipales-en-Lorraine-et-Europeens

  • Le 30 avril 2008 à 18:41, par Fabien Cazenave En réponse à : Nouvelle déclaration de principes au Parti Socialiste : un début de clarification européenne

    Cher anonyme,

    Il y a eu des gens de bonne foi au sein du PS qui ont appelé à voter non. Mais les arguments de M. Mélenchon par exemple n’étaient pas les bons... et fleuraient bon le nationalisme. Je vous invite à lire le livre de Dominique Reynié à ce sujet.

    Je pense que votre calcul n’a pas été le bon : nous avons eu au final un renforcement des partisans de l’Europe du libre-échange plutôt que de ceux de l’Europe politique.

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