Le projet européen a su rebondir par le passé avec l’idée de mutualiser les productions du charbon et de l’acier dans le cadre de la CECA. Mais aujourd’hui lorsqu’il est question de rapprochement entre la grande entreprise nationale de distribution de gaz et une grande entreprise italienne, les boucliers nationalistes se redressent, pour permettre la fusion de deux entités nationales, donnant naissance à un géant non pas européen mais national. La logique n’est donc pas intégrée.
Depuis quelques mois, la Russie, grâce à ses énormes ressources naturelles (en gaz notamment), use de l’arme énergétique pour rendre plus forte sa diplomatie. Les velléités d’indépendance de l’Ukraine ont poussé les Russes a « coupé le gaz » à leur voisin. Mais cet arrêt de la distribution a touché plusieurs pays de l’Union européenne. Les alliances se dessinant récemment entre la Russie et l’Algérie démontrent à quel point l’Europe pourrait vite se retrouver asphyxiée... Alors que la diplomatie européenne est encore balbutiante, les faiblesses énergétiques de notre continent constituent un véritable danger pour notre place dans le monde.
La construction européenne a su utiliser l’aspect économique pour rapprocher les peuples. Mais cette approche connaît aujourd’hui ses limites dans un contexte financier de peur. Elle ne peut donc plus consister en une simple approche de consommateur et de marché.
Il faut trouver les moyens de coordonner les aspects de Recherche & Développement en Europe, domaine où l’innovation est fondamentale pour l’indépendance énergétique : les ressources en pétrole sont entrain de s’assécher et les pays qui sauront utiliser de nouvelles énergies auront un avantage considérable. Confier cette coordination à chaque Etat relèverait d’une erreur stratégique et seul le niveau européen semble être le mieux placé.
Les propositions des Jeunes Européens - France
Les JE-France aimeraient voir la création d’une véritable entité supranationale sur le modèle de la CECA qui prendrait en main tous les aspects énergétiques (approvisionnement et négociation avec les pays fournisseurs, production, investissement dans le réseau de transport de l’énergie, distribution…) et qui auraient les moyens nécessaires pour coordonner les pôles de recherche qui existent partout en Europe sur cette thématique.
Cette entité serait responsable devant le Parlement européen et bénéficierait de ressources financières issues du budget européen qui devrait donc être augmenté en conséquence.
Cet abandon de souveraineté de la part des Etats permettrait de mutualiser les moyens énergétiques et d’être beaucoup plus efficient dans leur production et leur distribution. Les enjeux liés au réchauffement climatique seraient aussi mieux gérés et la coordination des aspects de Recherche & Développement permettrait la mise en place d’une vraie politique énergétique européenne, de sa définition à sa mise en œuvre.
Entreprises, fédérations, syndicats, ONG, associations, think tanks et collectivités locales… 35 organismes ont, à ce jour, répondu à l’enquête d’EurActiv France sur les attentes de la société civile pour la Présidence française de l’UE en 2008.
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