Avoir une même identité signifie, en premier lieu, le partage de valeurs communes. L’identité européenne se serait donc construite autour de valeurs telles que la paix, la démocratie, la solidarité.
Or ces valeurs, aussi justes soient elles, apparaissent désuètes et lointaines en ces temps de crise. L’Union européenne (UE), perçue davantage comme une instance économique, ne semble pas avoir réussi à créer un sentiment d’identification nécessaire à toute proclamation d’une identité commune, le sentiment d’appartenance et de fierté restant majoritairement national. Or, une identité peut être multiple et se revendiquer de plusieurs appartenances. S’il est illusoire de mener campagne pour la dissolution du sentiment national, revendiquer un attachement à son pays et à l’Europe nous paraît envisageable. Par exemple, nous avons souvent tendance à exagérer le sentiment national aux Etats-Unis, or l’identité américaine n’est pas forcément celle qui prévaut aux yeux d’une majorité de citoyens qui se sent davantage citoyenne de son Etat (Texas, New York...). Ce sentiment d’appartenance se construit et est le résultat de représentations imaginaires. Les Etats-Unis ont réussi à créer cet attachement autour d’instruments politiques (la Constitution), culturels (l’anglais) et symboliques (l’hymne, le drapeau). La construction du sentiment européen doit donc passer par l’apprentissage d’une culture commune, mais aussi par une plus grande affirmation de ses symboles. Le domaine par excellence, où ces symboles prennent toute leur signification, a bien sûr trait au sport.
Le sport est un facteur de mobilisation et d’identification. Les événements sportifs permettent de réunir et de fédérer aussi bien dans la joie que dans la tristesse des nations entières. Le sport ravive la conscience nationale. Il devrait éveiller l’identité européenne.
Comme le disait Norbert Elias « dans le contexte d’États-Nations pacifiés […], le sport représente la seule occasion d’union pour des unités vastes complexes et impersonnelles », l’Europe ne peut donc laisser aux seuls Etats la prééminence dans ce domaine. L’UE se doit d’être présente, visible et audible. Ce d’autant plus qu’elle possède, depuis le traité de Lisbonne, une compétence à agir directement dans le domaine du sport.
L’hymne européen, symbole de la paix sur notre continent, devrait être joué en plus des hymnes nationaux lors des compétitions sportives dans lesquelles des équipes d’Etats membres de l’UE sont engagées. Loin d’effacer le sentiment national, instaurer « l’Ode à la joie » lors de grandes rencontres internationales montrerait que non, l’Europe ne se trouve pas qu’à Bruxelles mais qu’elle pénètre bien tous les domaines de notre vie. Cela permettrait de développer le sentiment d’une double appartenance, à la fois nationale et européenne. Le même raisonnement peut être tenu avec la mise en valeur du drapeau européen sur les maillots des sportifs venant d’un Etat membre de l’UE.
Au fur et à mesure que ce sentiment progresse, il sera possible d’envisager la création de véritables équipes européennes dans des sports aussi populaires que le football ou le rugby comme c’est déjà le cas en golf où lors de la Ryder Cup, les équipes américaine et européenne s’affrontent. Le rugby en est un bon exemple, même si l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Irlande ont tous une équipe propre. Leurs meilleurs joueurs se réunissent sous l’étendard des Lions Britanniques et les succès sont dans la majorité des cas au rendez-vous. Pourquoi ne pas Pour une plus grande affirmation des symboles européens imaginer une sélection de « Taureaux européens » défiant dans quelques années les monstres de l’hémisphère sud ?
Au-delà de la symbolique, les institutions européennes doivent mettre en place une véritable politique européenne en faveur du sport afin de développer la pratique amateur, d’aider les sportifs de haut niveau et de lutter contre toutes les dérives. Le sport a donc incontestablement un rôle décisif à jouer dans l’affirmation d’une identité et d’une culture européennes.
1. Le 23 octobre 2013 à 10:51, par Européen En réponse à : Pour une plus grande affirmation des symboles européens
Le meilleur symbole d’une nation, c’est sa langue. Que l’Europe adopte une langue commune bien à elle : l’espéranto, et elle pourra alors exister et voir une identité européenne se développer. A défaut et avec le développement de l’anglais au détriment de la diversité européenne et de l’équité, l’Europe sera de plus en plus rejetée par les Européens et finira par imploser.
Pour sauver l’Europe, adoptons l’espéranto, comme langue commune de tous les européens, en complément des langues officielles nationales.
Tout le reste n’est que de l’agitation d’eurocrates déconnectés des réalités du terrain.
2. Le 23 octobre 2013 à 14:15, par Giraud jean-guy En réponse à : Pour une plus grande affirmation des symboles européens
Une idée simple à l’intention de « Sport et citoyenneté » et des 12 think tanks (!) : faire en sorte que les athlètes des 28 États membres de l’Union aux JO DE RIO (2016) portent un signe distinctif commun (en l’occurrence le drapeau européen) pendant les manifestations officielles et les épreuves. De nombreuses autres initiatives peuvent être imaginées telles que le décompte officiel des médailles gagnées par les athlètes européens, l’utilisation de deux drapeaux (national/européen) par chaque délégation des 28 lors du défilé d’ouverture, etc ...
Un magnifique projet pour les JEF-Europe !!
NB inutile d’énumérer par avance les multiples obstacles et réticences politiques et techniques qu’un tel projet devra surmonter : en elle-même, cette initiative sera à la fois mobilisatrice et passionnante ! JGGIRAUD
3. Le 24 octobre 2013 à 17:07, par tnemessiacne En réponse à : Pour une plus grande affirmation des symboles européens
@Giraud jean-guy
Le parlement européen a fait une proposition allant dans ce sens.
Mettre un petit drapeau européen en plus des drapeaux des Etats-membres sur les maillots des athlètes.
Le drapeau européen est bien présent sur toutes les plaques d’immatriculation européennes.
4. Le 27 octobre 2013 à 22:35, par Thuillier-charmet En réponse à : Pour une plus grande affirmation des symboles européens
une reflexion peut être à méditer mais sans autre prétention :
Toujours et encore dans le même esprit de cet citation qui m’est propre « la réelle démocratie n’est pas un controle d’individus mais la prise en compte de l’individualité » je ne pense pas que le sport , autres que des intérêts qui peuvent être changeant et déjà bien utilisé un peu partout ne soit pas vraiment une caractéristique européenne qui puissent réunir dans un premier temps par la joie du sport .....et pourquoi pas par ce qui peut ne pas se trouver ailleur et qu’en Europe , avec le sport ....??
bonne chance mr thuillier-charmet 27-10-2013
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