Cela suppose de lever toute ambiguïté qu’un peuple de l’Union européenne peut avoir avec son rapport à l’immigration. Il importe de rappeler que l’immigration est une solution qui répond à un besoin. En effet, Josep Borrell, quittant la présidence du Parlement Européen, déclarait en janvier 2007 qu’en 2020, les Européens ne constitueront que 5 % de l’ensemble de la population mondiale et à cette date-là, le Vieux continent devra perdre vingt millions de personnes en âge de travailler. Ces personnes ne pourront être remplacées que par des immigrés.
Constatant que le programme de La Haye adopté par le Conseil Européen des 4 et 5 novembre 2004 n’a pas été très productif en la matière, nous pouvons observer que les États membres décident de leurs politiques d’immigration respectives, sans exclure totalement toute concertation avec d’autres gouvernements de l’Union, mais de façon isolée et sans supervision des institutions exécutives et parlementaires communautaires. Ainsi, l’Espagne a répondu à un besoin national en régularisant en mai 2005, 700 000 immigrés, sans même consulter les États avec lesquels elle partage l’espace Schengen.
Il est un devoir de considérer également la question de l’immigration à travers le prisme des drames humains lorsque des immigrés clandestins perdent la vie en tentant de pénétrer illégalement, par des réseaux de passeurs, sur le territoire communautaire, à l’instar de Melilla et Ceuta en 2005. Pour éviter ce genre de drames, il existe d’ores et déjà des outils tels que l’agence Frontex ou les équipes d’intervention rapide aux frontières RABIT, engagées ainsi dans la lutte contre les réseaux de passeurs clandestins, de proxénètes ou de trafiquants de drogue.
Il est également nécessaire, au niveau communautaire, d’asseoir une politique commune d’immigration parallèle au co-développement. Plutôt que de vendre une usine en Afrique, il s’agit de permettre à ces pays de s’assurer d’un soutien nécessaire au développement de ses propres technologies et compétences, favorisant ainsi l’émergence de nouveaux savoirs et de nouvelles connaissances en créant les perspectives d’une relation économique saine développant les possibilités de partenariat et ce dans tous les secteurs (économiques, commerciaux, industriels, énergétiques, mais aussi pédagogiques et universitaires, etc).
Il convient par conséquent d’établir des propositions visant à faire émerger une réelle politique commune d’immigration concertée.
Après exposé des motifs, les Jeunes Européens-France demandent aux institutions européennes et françaises :
1. la création d’un Office européen chargé de l’immigration , placé sous l’autorité de la Commission Européenne, qui aura pour mission de faire appliquer, par les services compétents au niveau de chaque État, la politique d’immigration concertée ;
2. que le Parlement Européen adopte le cadre législatif de la politique d’immigration et que les États n’entravent pas le rôle du Parlement Européen par la signature d’un accord sur l’immigration avant l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne et en respectent scrupuleusement l’article 77§2 faisant de l’immigration un domaine communautaire placé sous la procédure de la codécision.
3. la gestion harmonisée de la rétention administrative des immigrés clandestins sur l’ensemble du territoire communautaire sous contrôle de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et du Conseil de l’Europe ;
4. une accentuation de la coopération policière et douanière avec le renforcement d’Europol et des moyens de toutes les agences concernées, et le placement de ces agences et des services douaniers des pays signataires de l’accord de Schengen sous l’autorité de l’Office européen chargé de l’immigration et des échanges culturels.
5. la mise en place d’une carte Bleu & Or sur le modèle de la carte Verte américaine , qui permettrait aux citoyens extérieurs à l’Union Européenne de s’installer et de travailler légalement dans l’espace communautaire sans besoin de visa.
6. l’établissement d’une législation commune pour les droits économiques des migrants , avec un permis de travail et de séjour rassemblé s en un document unique et que, selon le principe de subsidiarité, les États puissent leur proposer davantage, à l’intérieur de leurs frontières.
1. Le 15 mai 2008 à 21:28, par max En réponse à : Pour une politique commune d’immigration concertée
3 la gestion harmonisée de la rétention administrative des immigrés clandestins sur l’ensemble du territoire communautaire sous contrôle de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et du Conseil de l’Europe ; Vous pouvez apporter quelque commentaire car je comprends vraiment pas cette prise de position . Il me semble qu’elle sous-entend un soutien de « la directive retour » qui est plutôt sujet à caution. Or en quoi le contrôle de la cour européenne des droits de l’Homme , et du "conseil de l’europe est une garantie satisfaisante svp . Pour mémoire la directive retour présente des garanties inhumaines en matiére de rétention :
– 18 mois pour juger de la situation d’un clandestin en le parquant dans un CENTRE DE RETENTION est INHUMAIN. En France (sauf erreur de ma part) la durée légale est fixé à 32 jours, avec une moyenne effective de 10 à 12 jours. (voir le dossier du PE) Les centres de rétention (pour ceux qui ne l’étaient pas encore ) vont devenir des PRISONS pour sans papier et non plus des zones de transit. Aux yeux de l’opinion publique, cela vise à associer ()la notion de clandestin à celle de délinquants, de criminels.
Apporter vos commentaires, et éclairages c’est urgent . Il faut vraiment que je m’intéresse à la copo apparament
2. Le 17 mai 2008 à 12:18, par Fabien En réponse à : Pour une politique commune d’immigration concertée
Comme précisé par ailleurs, il ne s’agit pas d’un soutien au contenu de la directive retour... Les Jeunes Européens - France n’ont pas pris de position sur le détail.
Néanmoins, quand on voit que certains pays n’ont pas de limite, on peut s’interroger sur cette question.
Quant à la directive retour dont tu parles, attention, il s’agit d’un minimum imposé pour les Etats qui n’ont pas de règle (ou alors des législation encore plus dures, mais je ne crois pas qu’il y en ait). Les Etats qui sont plus protecteurs (tel la France) peuvent garder leur législation.
C’est l’exemple que je t’ai donné dans un autre post sur les capotes et les nounours. Je dois néanmoins rechercher le texte précis de ce principe comme dit par ailleurs.
Mais sache en tous les cas que ce point de vue est avalisé par un syndicaliste chargé de l’Europe à la CFDT.
3. Le 2 juin 2008 à 14:31, par claude En réponse à : Pour une politique commune d’immigration concertée
bonjour ! mais comment affirmer qu’un clandestin n’est pas délinquant ou criminel dans sons pays d’origine ? Aucun contrôle n’est posible puisque les clandestins refusent même d’indiquer aux policiers leur nationalité pour éviter d’être expulsé.Il ne faut pas attendre que ces gens soient sur notre sol pour agir, il faut les empêcher de partir, et les aider à rester.
Suivre les commentaires : |