En plus de soumettre l’Union européenne à une forte dépendance économique vis-à-vis de nos fournisseurs, cette situation nous rend impuissants face aux variations des prix du marché. Si elle devient excessive, la dépendance énergétique peut se transformer en un moyen de pression pour les États producteurs, ce qui peut porter atteinte à l’indépendance des politiques européennes en général.
L’Europe ne peut pas peser dans les relations internationales si elle est dans une situation asymétrique vis-à-vis de ses fournisseurs en énergie. De plus, le problème énergétique crée des tensions entre les pays de l’Union européenne comme entre la Pologne et l’Allemagne, cette dernière ayant négocié l’établissement d’un gazoduc passant par la Baltique avec la Russie.
Par ailleurs, compte tenu du réchauffement climatique de la planète, l’Union européenne a un rôle à jouer pour montrer la voie aux autres pays. Cela a été le cas aux conférences de Rio et de Kyoto. Pour cela, il a fallu que l’Europe ne s’exprime que d’une seule voix tout en se fixant pour elle-même des objectifs élevés de réduction des gaz à effet de serre.
Enfin, compte tenu de la raréfaction des ressources en hydrocarbures et de leur probable épuisement d’ici 40 ans, il est nécessaire de trouver des solutions alternatives.
Les Jeunes Européens – France demandent donc :
– que l’Union européenne adopte dès la Présidence française le « Paquet Énergie - Climat » proposé par la Commission européenne visant à réduire la consommation d’énergie en Europe de 20 % et les émissions de CO2 de l’UE de 20 % , à porter la part des énergies renouvelables à 20 % de l’énergie consommée en Europe d’ici 2020, et ceci d’autant plus rapidement qu’elle n’a pas encore atteint les objectifs qu’elle s’était précédemment fixés ;
– que, d’ici à 2030, l’Union européenne réduise sa consommation d’énergie de 40 % et que 50 % de l’énergie produite soit d’origine renouvelable ;
– que l’efficacité énergétique soit une priorité de l’Union européenne puisqu’elle représente un atout majeur pour la compétitivité européenne ;
– que l’Union européenne et les Etats-membres soient pleinement solidaires et développent les infrastructures nécessaires pour permettre cette solidarité ;
– que l’Union européenne s’exprime d’une seule voix engageant tous les Etats-membres lors de la conférence de Copenhague en décembre 2009 et développe une politique énergétique extérieure cohérente ;
– que les questions énergétiques soient prises en compte dans le développement de la politique étrangère de l’UE ;
– que l’Union européenne défende sur la scène internationale les contraintes qu’elle s’impose ;
– que l’Union européenne et ses États-membres se fassent promoteurs d’un modèle fondé sur le respect de l’environnement et la recherche de sources d’énergies permettant une répartition équitable des ressources sur la planète et un progrès partagé. L’Union européenne pourra ainsi promouvoir au niveau mondial un modèle énergétique fondé sur le respect des normes environnementales.
– que l’Union européenne et les Etats-membres favorisent l’indépendance énergétique de l’Union européenne en investissant dans la recherche et le développement, à la fois dans le domaine de l’efficacité énergétique et dans celui des énergies renouvelables.
– que soit créée une haute autorité européenne de l’énergie. Cette haute autorité jouerait le rôle d’instance d’expertise, de concertation avec l’ensemble des acteurs énergétiques, d’élaboration de propositions en matière de choix stratégiques énergétiques, d’articulation avec les régulateurs nationaux et de vigilance quant à la convergence des politiques européennes avec les objectifs européens en matière d’énergie.
C’est avec l’énergie que les institutions européennes sont apparues dans le cadre de la CECA. Nous appelons à ce que l’Union européenne œuvre pour son indépendance énergétique et défende un modèle respectueux de ses valeurs sur la scène internationale par le biais d’une diplomatie européenne dynamique et ambitieuse de l’énergie.
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