Quand s’achèvera la construction européenne…

, par Matthieu Valcke

Quand s'achèvera la construction européenne…
la démocratie de France intégrée à l’Europe Auteur : Matthieu Valcke Tous droits réservés

Ne pensons pas éco - juste cette fois… juste une fois, comme ça… entre nous… Soyons politiques. Soyons dans l’esprit d’une attention précise aux peuples qui s’expriment et qui le veulent. Soyons comme les anciens, littéraires et lucides.

Voyons l’organisation, la méthode, la dialectique - prises de décision… échanges pacifiques… prises de parole pour informer… Voyons la démocratie ! - la pure !… aux échelles souveraines respectées mais liées, de la commune au continent intégré. Enfin laissons de côté l’accord tacite et sourd qui veut que tous, engagés ou non, sautent sur leur chaise en criant : “l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !” Et on y parviendra sûrement. Voyons l’Europe du 21ème siècle qui tend à finir, inclusion faisant et peuples en paix.

Souveraineté générale, chaque peuple a son chef à durée déterminée, selon les processus d’élection prévus par chaque constitution. Souveraineté commune, chaque peuple a en commun le choix direct des députés européens, eux qui feraient face aux sénateurs élus par les chefs territoriaux, de régions, de Länder, de voïvodies ; eux, sénateurs, qui assureraient en délégation d’État le principe de subsidiarité, crucial à toute pure démocratie avec leur sénateur d’État nommé par le Chef d’État ou de gouvernement respectif.

Le modèle pour une Europe des Nations, c’est :

  • Le non-mélange des échelles souveraines :

Le chef d’État ou de gouvernement est choisi pour mener une politique nationale et représenter la Nation en Europe et à l’étranger. Les affaires européennes qui demandent encore la négociation de ces chefs doit être renforcé par le suffrage à l’échelle européenne, et personnifié : un thème = un commissaire. Le respect du principe de subsidiarité doit être basé sur le fait que la représentation de la Nation aux affaires européennes est déléguée par ces mêmes chefs : ainsi on trouvera un sénateur de France, un sénateur d’Allemagne, un sénateur de Pologne…

  • Un président de l’Europe établi, respecté et voulu par la majorité des citoyens électeurs :

Le Président doit agir. Non seulement il est un gardien, il conserve ses titres actuels, mais il peut et doit avoir la possibilité de signer des Actes qui s’appliquent à tous, États avec peuples. Il doit en être de même pour les commissaires européens. Sa légitimité ne peut être acquise que s’il est élu par le Parlement européen. Ainsi nous le verrions se détacher des autres candidats pendant chaque campagne comme leader des listes présentées aux électeurs. L’idée a déjà été présentée mais a disparu. Le mandat du Président, et donc des députés européens, doit durer 4 ans.

  • Un nouvel organe qui fusionne les organes actuels et qui est élu, le Sénat européen :

Les détails sont à lire au billet concerné. Le mandat notamment durerait 5 ans. Les thèmes qui seraient traités au Conseil de l’Union européenne comme la Justice serait du ressort du directeur (commissaire) de la Justice. Tous les projets passent d’abord au Sénat européen, puis au Parlement pour être débattu et voté. La Parlement a le dernier mot.

Ainsi s’établit ce que tant ont espéré, de Hugo à Benda en passant par Briand, mais aussi De Gaulle et Churchill.

L’Europe des Nations serait une République nouvelle qui n’efface aucun régime intégré, des Républiques et des royaumes - une démocratie fédérale à la dimension continentale… mixte, entre le présidentialisme d’autorité et le parlementarisme de débats, de questions et de votes…

Pour aller plus loin :

*du Sénat européen et du président élu

Article initialement paru sur le blog l’Europe unie sinon rien

Vos commentaires
  • Le 31 août 2012 à 08:45, par Bal En réponse à : Quand s’achèvera la construction européenne…

    Je suis contre l’Europe des nations. En effet, je me sens plus proche d’un socialiste allemand, belge, italien etc. que de mon voisin français FN. De plus, je constate que l’Europe est un puzzle de députés qui défendent avant tous l’intérêt de leur nation au détriment de l’intérêt de l’Europe. Résultat constaté : une cacophonie rendant l’Union bancale, impuissante et dominée par des lobbies et des élites complètement détachés des peuples. Je constate aussi que presque à chaque fois qu’un projet européen est présenté aux peuples, il est rejeté. En conséquence, l’Europe étant privée de citoyens, le projet que vous présentez est voué à l’échec. Conclusion : il faut créer un citoyen européen, un peu comme il existe un citoyen américain aux USA. L’Europe administrative et commerciale sera alors comme un fruit mûr, pérenne et efficace. Mais cela viendra après... Comment créer ce citoyen européen. J’ai des idées là dessus ; mais pas d’oreilles pour les écouter. Ecrivez-moi à mon adresse mail pour en savoir plus.

  • Le 31 août 2012 à 10:47, par Matthieu Valcke En réponse à : Quand s’achèvera la construction européenne…

    Il y a un citoyen américain parce qu’il y a une nation américaine et parce que le dollar fut, est et sera, le symbole de l’unité américaine. On ne peut pas faire des citoyens européens tant que l’euro n’est pas la monnaie qui marche, tant que le monde sera régi par rien en ce qui concerne les règles monétaires et financières. Les Etats-Unis d’Amérique ne peuvent compter sur la prospérité que par le commerce extérieur à la nation américaine. L’Europe ne peut compter sur la prospérité que par le commerce entre ses Etats membres. La nation américaine suppose que lorsqu’il y a une industrie, les comptes et les finances sont fédéralisées. En Europe, le dynamisme économique repose sur des comptes liés à chaque Etat et le meilleur se fédéralise.

    Aux Etats-Unis d’Amérique, pays du gigantisme, on agit du haut vers le bas. En Europe, terre des provinces, on agit du bas vers le haut. Le Citoyen avec un grand C, il est d’abord bavarois, il est corse, il est irlandais. L’Etat-nation disparaîtra de ce fait. Je ne dis pas République des nations pour mettre en avant le nationalisme ou l’Europe des patries - expression qu’on légua à De Gaulle par opposition. Au contraire, je parle de République des nations parce qu’on ne peut pas aller plus vite que son Temps. Seuls les succès politiques, les succès économiques, le succès de l’autonomie de la politique monétaire avec au choix, soit la stabilité des changes, soit la mobilité des capitaux ; seuls la prise en compte des pauvres ; feront l’appartenance à la citoyenneté européenne - et non une philosophie d’abstraction.

    Malheureusement, ce ne sont plus les grands mots, les grands discours, les tentatives visionnaires, qui font l’adhésion à une société. D’ailleurs, les chefs d’Etat ou de gouvernement doués d’éloquence aujourd’hui, ils n’existent pas ! Et le débat sur une citoyenneté européenne a été laminé par celui d’une identité méprisable !

    L’Europe se fera parce que l’économie politique l’exige. Il manque juste le bon appareil, et les programmes. Mais la crise permanente est là depuis 1990, elle est liée à la structure globale, elle s’est répandue de l’Asie du sud-est à Wall Street en passant par l’Argentine, pour finir en Europe. Alors la citoyenneté, elle dépendra de la finalité et de la volonté des politiques d’ici et maintenant. L’Histoire subie ou voulue, c’est quitte ou double. Et vous provoquez bien plus le détachement que l’attachement à l’Europe. Les pauvres attendent ! Ils se jetteront sur n’importe qui ! et aujourd’hui, ils sautent sur ce que vous rejetez, les nationalistes. Ne tombez pas dans le piège des lâches qui entraînent l’explosion. La Révolution française fut un bouleversement de l’organisation des hommes en France parce que le système économique était arrivé à son terme, les dettes d’alors impossibles à résorber, les corporatismes : morts ! Ils ont oublié, ensuite, les bourgeois, de faire la société, à discuter les grandes idées, alors ils ont fait la guerre, alors un Consul a personnifié à lui seul tous les idéaux de la Révolution pour finalement décevoir le monde en se sacrant Empereur des français. Je n’en veux pas plus que vous...

    « Laissons le temps au temps. » avait dit François Mitterrand - mais le temps, aussi, est un étalon... ça c’est de moi... Je vous aime.

Vos commentaires
modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom