Sous le signe de l’amitié franco-allemande

Le Traité de l’Elysée et les relations franco-allemandes

, par Emilie Valleix

Sous le signe de l'amitié franco-allemande

Le 21 janvier dernier, l’association des Jeunes Européens Auvergne organisa au bar Le Lux de Clermont-Ferrand un café-débat sur le Traité de l’Élysée et les relations franco-allemandes. Il y était question de l’anniversaire de la signature du Traité de l’Elysée.

Tout d’abord, pourquoi avoir choisi le 21 pour tenir une discussion publique sur des enjeux européens ? Parce que le 21 janvier est une journée européenne par excellence. C’est la journée franco-allemande, anniversaire de la signature du Traité de l’Elysée qui marqua en 1963 la réconciliation entre la France et l’Allemagne notamment par la création d’une organisation consacrée aux relations entre jeunes français et jeunes allemands : l’OFAJ, l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse.

Etaient conviées au débat Mme Nieder, présidente de la Maison de l’Europe à Paris, ex-secrétaire générale de l’OFAJ qui a travaillé pour la Commissaire Européenne, ainsi que Madame Scheithauer, lectrice d’allemand à l’Université Blaise Pascal en mission d’enseignement pour le DAAD, l’office allemand pour l’échange de professeurs.

Les deux intervenantes exposèrent les étapes de la réalisation de l’amitié franco-allemande, concept antinomique après les deux guerres mondiales devenu aujourd’hui familier, presque normal. Pour faire d’ennemis héréditaires des amis soudés prêts à construire l’Europe, il fallut pourtant plusieurs décennies d’efforts fournis essentiellement par des couples politiques : De Gaulle-Adenauer, Giscard d’Estaing-Schmidt, Mitterrand-Kohl et plus récemment Chirac-Schröder.

Préparé par le plan Schuman sur la CECA (Communauté Economique du Charbon et de l’Acier), motivé par la volonté de garantir une paix durable entre la France Allemagne, le Traité de l’Elysée fut signé en 1963 par De Gaulle et Adenauer. Il ouvrit la voie au rapprochement franco-allemand en instaurant un conseil des ministres franco-allemand destiné à coordonner les processus de décision des deux pays, mais initia aussi et surtout le rapprochement au niveau de la société civile grâce à la création des comités de jumelages entre villes françaises et allemandes, et d’institutions telles que l’OFAJ – évoquée précédemment – puis plus tard d’Arte et de l’Université Franco-Allemande (UFA) qui encadre des cursus universitaires partagés entre la France et l’Allemagne.

L’un des symboles forts de ce café-débat fut la présence dans le public d’une majorité d’étudiants de Regensburg inscrits dans le parcours licence Etudes Franco-Allemandes, cursus de l’UFA dispensé à l’université Blaise Pascal et à celle de Regensburg, ville d’ailleurs jumelée avec Clermont-Ferrand. En outre, de nombreux événements franco-allemands visent à partager des moments forts en créant une aventure commune, citons le Rallye Franco-Allemand où des équipes de jeunes binationales se rendent de Paris à Berlin en étant sensibilisées à la sécurité routière et à l’environnement, ou encore le jury franco-allemand au festival de Cannes et de Berlin.

Le marché de l’emploi lui aussi voit fleurir organisations et initiatives : le Forum Franco-Allemand, salon de l’orientation et du recrutement de profils binationaux, les programmes métiers de l’OFAJ, les séjours au pair ou encore les programmes d’assistanat en établissement scolaire ou universitaire - qui ne sont d’ailleurs plus réservés aux futurs professeurs de français ou d’allemand.

Matérialisée par de nombreuses organisations, événements et initiatives, l’amitié franco-allemande n’est cependant pas acquise selon Mme Nieder pour qui le problème aujourd’hui n’est plus la haine mais l’indifférence : l’amitié franco-allemande doit être entretenue. Elle souligna le manque de réelle amitié entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, luttant chacun « pour le leadership de l’Union Européenne au lieu de lutter ensemble pour obtenir de bons compromis sur l’UE », notamment sur la question des Balkans, de l’énergie et de l’émigration.

Embauchée à l’OFAJ pour l’ « européaniser », Mme Nieder exposa sa vision de l’élargissement européen : face à l’élargissement extensif tel que fut l’élargissement accéléré de 15 à 25 puis rapidement 27 Etats, elle favorise un élargissement intensif via de multiples relations bi- ou trilatérales. Dans cette optique, l’OFAJ subventionne des rencontres trinationales - entre la France, l’Allemagne et la Pologne, par exemple - mais aussi avec des pays tiers hors Union Européenne tels qu’Israël et la Bosnie.

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