Témoignage d’Eugen, 25 ans, russe et gay en Biélorussie

Témoignage d'Eugen, 25 ans, russe et gay en Biélorussie

Je m’appelle Eugen et j’ai 25 ans. Natif russe, j’ai vécu de 2004 à septembre 2010 à Saint Pétersbourg. J’ai par la suite décidé de déménager à Hrodna, au Bélarus, car mon copain (en effet, je suis gay) devait y continuer ses études. Que puis-je dire sur la vie au Bélarus ?

Je vis à Hrodna depuis maintenant près de trois mois et je n’ai rencontré aucun problème pour me faire comprendre, puisque tout le monde y parle russe. Cependant, je n’entends pas de natifs parler le biélorusse au quotidien. Les prix sont très bas en comparaison avec Saint Pétersbourg où j’ai vécu six ans et je peux facilement louer un appartement de deux pièces, pas loin du centre ville, acheter de la nourriture et payer l’Internet. La somme que j’ai dépensée ici en trois mois équivaut à ce qui m’aurait suffit seulement un mois à Saint Pétersbourg. Cependant, on retrouve la même différence entre toutes les grandes villes et les petites. A Minsk, les loyers sont ainsi deux fois plus chers qu’à Hrodna.

Le grand problème ici, aussi bien pour moi que pour un étranger, est l’emploi, car il faut un enregistrement obligatoire pour obtenir un travail officiel d’Etat. Si de nombreuses personnes affirment que cet enregistrement n’est pas obligatoire pour travailler auprès de firmes privées, le secteur dans lequel je voudrais travailler est entièrement géré par l’Etat (musées, théâtres, écoles etc.).

Mais ce qui reste le plus douloureux pour moi est cette étrange connexion Internet (un décret présidentiel de juillet 2010 demande notamment la conservation des données pendant une année par les fournisseurs d’internet pour l’usage par les autorités ainsi que la présentation d’un passeport pour accéder à des cybers cafés). Pourquoi étrange ? A Saint Pétersbourg, j’étais habitué à avoir une connexion rapide et facile, en payant une somme fixe pour un mois. Ici, j’ai une connexion limitée en vitesse ou en trafic ! Voire les deux. Le système de paiements, des factures ou des tarifications me paraît compliqué. Et cela me chagrine car je dois passer beaucoup de temps sur Internet.

Peut-être devrais-je écrire sur la vie gay ici.

Car il y a également des gays. Et nous nous rencontrons et passons du temps ensemble au théâtre, au cinéma ou encore dans des expositions. Je sais qu’il y a de temps en temps des fêtes gays ici mais je n’y suis jamais allé car je ne sors pas en club. Par conséquent, cette partie de ma vie n’est pas très différente de celle que je menais à Saint Pétersbourg, les amis, mes intérêts et mes passions étant également présents.

Après tout, il est possible d’habiter ici. Au moins 300 000 personnes vivent à Hrodna, tous les jours. Ce qui est un peu compliqué pour moi est d’avoir quitté une grande ville pour une plus petite. J’espère que je m’habituerais à y vivre car j’aime cet endroit et les gens.

Rejoignez la campagne Free Belarus menée par la JEF !

Illustration : Euro Pride Warschau 2010, Homoerotic exhibition in the National muzeum Warsaw

Crédits : pansy_burke

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