En effet, alors que nous arrivons bientôt au 29 mai, il serait bon de faire le bilan de cette année passée après l’échec des référendums en France et aux Pays-Bas sur le traité constitutionnel européen au regard des arguments défendus par les élites des non et alors qu’une majorité des Etats membres ont ratifié le texte notamment lors des référendums organisés en Espagne et au Luxembourg, ne l’oublions pas !
Alors quel bilan depuis un an ?
Le plan B ? Sœur Anne ne voit toujours rien venir et en paraphrasant une phrase célèbre que l’on pourrait aujourd’hui reprendre à l’occasion, « on a eu beau sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « plan B ; plan B » cela n’a servi à rien ! » Mais à vrai dire peut-on sur ce sujet parler de cabri, animal fort sympathique ? Le plan « B » n’existe pas, le miroir aux alouettes serait l’expression plus appropriée.
Un non salvateur ? Il n’a fait qu’exaspérer nos partenaires européens bien interrogatifs sur ce pays qui a été un artisan solide, entreprenant et actif du texte et qui a énormément obtenu. Les difficultés autour des perspectives budgétaires 2007-2013 sont aussi les conséquences des votes négatifs.
Un non pour une Europe sociale ? Reprenons tout simplement le texte du traité constitutionnel et les traités en vigueur, c’est-à-dire, ce qui est en application... et comparons. Nous sommes toujours avec la concurrence libre et non faussée mais sans la clause sociale transversale qui la complète, sans un statut pour la Charte des droits fondamentaux... Miroir aux alouettes aussi que le non au nom de l’Europe sociale.
Un non pour une autre Europe ? Mais de quelle « autre Europe » ? Voici quelques exemples d’« autres Europe » qui ont existé depuis 1945 : premièrement : l’AELE (Association Européenne de Libre Echange) : que reste-il de cette « autre Europe » basée uniquement sur le libre échange dont ses promoteurs ont rapidement vu l’impasse et ont voulu rejoindre la Communauté Européenne ? ; deuxièmement : 7 des 10 nouveaux Etats membres ont connu l’Europe du rideau de fer, du mur de Berlin, du Pacte de Varsovie et du Comecon, est-ce cette « autre Europe » qu’il faudrait faire ou refaire ? N’oublions pas en cette année 2006 ce qui s’est passé il y a 50 ans à Poznan puis à Budapest ! Enfin, évoquons les propos du leader populiste d’extrême-droite, Jörg Haider qui dans un article Le Monde du 15 septembre 2000 déclarait qu’il voudrait « que des mouvements sur le modèle du FPÖ se multiplient en Europe car ils sont la seule garantie d’une réorientation de l’Union » ! Le propos est clair !
Comme l’affirment les JE-France,
« l’Europe d’aujourd’hui, orpheline d’une Constitution, est une Europe en panne. Parce que le contexte international actuel impose une union politique, union qui ne peut naître que d’une constitution qui renforcera la capacité décisionnelle et opérationnelle de l’UE. Parce que l’Europe sera fédérale ou ne sera pas : Les JE-France attendent de ceux qui prêchent une Europe sociale, compétitive, efficace, démocratique, et donc une Europe forte, qu’ils concrétisent leurs propos et fassent de l’Europe un sujet majeur du programme électoral qu’il présenteront dans le cadre de la campagne présidentielle de 2007 ».
Depuis un an, nous voyons bien que les Françaises et les Français qui majoritairement ont voté contre le traité constitutionnel se sont fait avoir par les sirènes de lendemains radieux promis par les élites des non. Il nous appartient aussi de dire ce que fait l’Europe au quotidien, c’est ce que le Mouvement Européen 77 fait depuis près d’un an...
Laurent Bonsang (Président du Mouvement Européen 77)
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