Cela est certainement un cri loin de la politique agressive de George Bush contre le monde musulman qui représente 1.4 milliard de la population mondiale. Dans le discours du Caire, Barack Obama a bien fait comprendre qu’il a compris l’importance d’utiliser la diplomatie et non pas le conflit pour résoudre les problèmes. Raison de plus pour le reste du monde d’espérer voir le Président américain offrir son aide même aux ennemis des Etats-Unis.
Religion, tolérance et extrémisme
Citant constamment le « Saint Coran », Obama a aussi bien soulevé des questions qui sont des sources de tension aujourd’hui, que celles qui le furent dans les années passées. Il a bien fait comprendre que le lien entre les Etats-Unis et Israël est « incassable », mais il a aussi voulu faire remarquer que les Palestiniens doivent avoir leur propre Etat. Ces déclarations laissent penser que le Président Obama s’occupera de la question israélo-palestinienne dès le début de son mandat afin d’aboutir à une solution, vraisemblablement sur le modèle d’une cohabitation de deux Etats souverains. Obama a rappelé que la construction de villages Israéliens dans les territoires occupés en Palestine doit s’arrêter immédiatement. Beaucoup se demandent si la détermination d’Obama pourra rivaliser avec la politique agressive de Netanyahu vis-à-vis les Palestiniens. Seul le temps permettra de connaître la réponse à cette interrogation. Cependant, les choses semblent beaucoup plus claires que dans les années passés.
Le fait qu’Obama ait déclaré : « l’Islam est une partie de l’Amérique », même si cette réalité est patente depuis des décennies, constitue un pas en avant vers l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et le monde musulman. L’homme le plus puissant du monde a finalement reconnu l’importance de l’Islam dans son propre pays. Obama a pleinement partagé son expérience lorsqu’il a rappelé avoir vécu en Indonésie où les musulmans sont très tolérants vis à vis des autres religions. La tolérance a été véritablement au coeur du discours du Caire. Obama a loué l’inclinaison historique des musulmans à tolérer les autres pratiques religieuses. Il a néanmoins tenu à clarifier sa position vis à vis de l’extrémisme, "qui ne se justifie jamais", légitimant la poursuite de la lutte contre les groupes terroristes comme Al Qaeda.
Iran, Irak, Afghanitan : la priorité diplomatique
Le Président américain a aussi abordé la question des armes nucléaires, faisant explicitement référence à l’Iran, en rappelant que la voie diplomatique devait rester la priorité pour résoudre les différends entre la République Islamique d’Iran et le monde occidental : " Les Etats-Unis ont fait le premier pas, c’est maintenant à l’Iran de choisir sa direction. Les leaders Iraniens ne peuvent plus blâmer l’arrogance et l’orgueil américain et ils ne dépend que d’eux à décider des moyens de construire l’avenir de l’Iran."
Après avoir justifié l’invasion de l’Afghanistan, Obama a reconnu que son pays avait fait des erreurs dans le conflit irakien, notamment en pensant pouvoir imposer une démocratie occidentale de manière idéologique. Il a également tenu à préciser que les Etats-Unis ne cherchaient pas de bases militaires ni en Afghanistan ni en Irak. " Le but du Président des Etats-Unis, a-t-il souligné, est la sécurité et la stabilité de l’humanité ; preuve de cela est l’aide que l’Amérique donne au Pakistan ". Obama est trop conscient des paradoxes et des risques qui résident dans la stratégie d’imposition de la stabilité par l’intervention armée, et c’est en cela que la politique menée jusqu’à présent vise à restaurer la confiance des pays musulmans.
« Le cycle de soupçons et de dissensions doit prendre fin » et c’est pour cela que Barack Obama souhaite un nouveau départ dans ses relations avec le monde musulman, situation que le reste du monde ne peut que souhaiter. Rien est impossible même après années de conflit. L’administration Obama est plus disposée à développer des relations apaisées avec les pays musulmans, reste maintenant à faire retentir chez eux la doctrine du "Yes We Can" .
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